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Ce petit coin du net se nourrit de vos commentaires. Merci de penser à lui et de me laisser une ou plusieurs bafouilles.

12 déc. 2021

Coraline (et Spike) (Mercredi character design 32)

 

 

source d'inspiration : https://www.deviantart.com/radittz/art/Redheads-735019016

 

Coraline, mon prénom est Coraline. Mes parents aiment beaucoup les livres de Neil Gaiman. Enfin, c'est plutôt joli comme prénom, non ?
J'habite un village en bordure d'une métropole. Je préfère ne pas donner trop de détail. La sécurité vous comprenez ? La mienne, celle de mes proches...
J'ai beau n'avoir que 22 ans, je fais partie d'un programme de l'armée, un projet secret défense. Même mes parents l'ignorent. Pour eux, je fais des études en musicologie. Heureusement qu'ils n'y connaissent rien sur le sujet. C'est plus facile pour les baratiner. Moi qui n'aimait pas mentir, et qui ne savait pas bien le faire, je suis devenue experte là-dedans. Bien obligée.
La présence de Spike, en permanence à mes cotés depuis quelques mois, a été plus compliquée à expliquer cela dit. Spike, c'est mon petit écureuil. Personne en dehors des scientifiques et gradés du projet ne sait qu'il s'agit d'un animal artificiellement modifié. Il est né dans une cuve. J'ai été choisie pour être son Empathe. Je ne sais pas comment l'Armée m'a repérée. Mais moi aussi, ils m'ont ... modifiée.
Il y a eu tout un protocole expérimental, des injections, des examens, encore des injections, encore des examens, des pilules à avaler, des entraînements à suivre...
Et un beau jour, on m'a emmené dans la Matrice. La salle où les biologistes développent les animaux comme Spike. Ce jour là, il était presque prêt à "naître". Je l'ai vu, minuscules petite boule rousse. Il n'avait même pas encore de pelage, exactement comme un vrai bébé écureuil.
Le lendemain, il était dans la nurserie. Et on me le confiait. Il a passé des jours et des jours contre ma peau, bien au chaud. Je le nourrissais, le lavais. En bref, je m'occupais de lui comme... bah... comme une mère un peu quoi. Pendant tout ce temps, une magie chimique, biologique, se mettait en place entre nous deux. Je commençais à ressentir ses sensations, ses émotions. Ses peurs me faisaient frissonner. Je savais avant qu'il ne réclame quand il commençais à avoir faim. D'une façon inexplicable, nos deux esprits se sont liés, irrémédiablement. J'ai aussi tendance à ressentir les émotions fortes des êtres vivants autour de moi. C'est devenu difficile de côtoyer des foules. Trop d'interférences, trop d'émotions qui ne sont pas les miennes qui m'envahissent. Ce n'était pas prévu. Apparemment, c'est un effet secondaire rare du traitement que j'ai reçu. Maintenant je n'en parle plus trop aux médecins qui nous suivent Spike et moi. Je me méfie.
Je n'oublie pas que ce projet est une initiative de l'armée, et je ne leur fais pas confiance. Je sais qu'ils voudront se servir de moi, et pire, de Spike, pour leurs projets de mort. Je ne le veux pas.
Je comprends maintenant que j'ai été manipulée pour accepter tout ceci. Et... si c'était à refaire, je crois que je le referais. Je ne regrette pas mon lien à Spike. C'est la plus belle chose qui me soit jamais arrivé. Mais je n'ai jamais voulu être soldat moi. Et eux ne voient en Spike qu'un petit animal domestique. Ils ne comprennent pas à quel point la vie est sacrée et que Spike est bien plus que cela.
Alors en secret, je réfléchis, j'essaie de m'organiser. Parce qu'à un moment, je n'aurai plus le choix. Je devrais fuir. Pour lui et moi. Pour Spike, je serais prête à tout. Je ne laisserai personne lui faire de mal.
Pour lui, je vais devoir renoncer à tout.
Papa... Maman... Je vous demande pardon. Je ne pourrai même pas vous prévenir. Je ne pourrai plus vous voir. Je ne pourrai plus lire d'album à Aby.
Je vais devenir une fugitive. Je vais disparaitre. Je suis désolée.

4 déc. 2021

Stress émotionnel (Challenge des Plumes 1)

 Aujourd'hui je veux que vous incarniez le personnage d'une personne qui subit un stress émotionnel important, de forte émotion qui le déstabilise et que vous le mettiez en valeur. 1/ Respect du thème. 2/ Placer 5 synonymes ou antonymes de "Stress" 3/ Minimum de 200 mots et pas de max 4/ Placer le mot rare génogramme ou kroumir

Elle courait dans des couloirs sombres. Elle fuyait une menace qu'elle ne voyait pas, n'entendait pas, mais qu'elle savait présente, de façon floue, comme quelque chose qui serait venu taper aux portes de son esprit. La peur lui donnait des ailes et elle bondissait dans ce labyrinthe étrange qui semblait sans fin. Derrière elle, un étrange hululement, lugubre, malsain, retentit soudain. Quelque chose était à sa poursuite et partout ce n'était que corridors et galeries sans issue. Elle sentait sa respiration essoufflée, les battements éperdus de son cœur dans sa poitrine et ne put retenir un gémissement paniqué.
Son angoisse lui brouillait les sens, elle cavalait comme un animal en fuite, une proie désespérée. Dans un recoin de sa tête, une voix malsaine lui sussurrait qu'elle n'aurait jamais du faire ce génogramme familial.
Soudain, au détour d'un couloir, elle se heurta à un mur. Elle était coincée dans un cul-de-sac.
Elle hurla de terreur et... se réveilla soudain, enfiévrée, la sueur roulant sur sa peau, le visage ruisselant de larmes.
Des bras chauds se refermèrent sur elle, une voix douce chuchota à son oreille et aussitôt le calme revint en elle. Elle se sentit entourée d'une aura sereine, emplie d'amour. Hypnotique, la voix la berça. En toute confiance, elle referma les yeux et se laissa emporter par le sommeil, apaisée.

3 déc. 2021

Daisy (character design 31)


 Source : https://www.deviantart.com/raidesart/art/Daisy-866699947

 

 Elle était si belle, avec ses taches de rousseur, ses cheveux aux boucles serrées auxquelles le soleil donnait une chaude teinte caramel.Elle se passionnait pour les plantes, qu'elle adorait. Ses yeux ambrés ne brillaient jamais aussi fort que quand elle travaillait dans sa serre.
Elle aimait ses plants, presque comme si ils avaient été ses enfants. Elle leur parlait. Elle chantait pour eux. Certains disent qu'il lui arrivait même de danser pour eux.
Elle était la fierté de ses parents, si jeune et déjà si accomplie. Elle passait son temps à dire qu'il n'y avait pas de mauvaises herbes et que chaque chose avait sa place dans ce monde. Elle expliquait sans se lasser l'importance de ne pas empoisonner la terre, de ne pas forcer les plantes à donner plus qu'elles ne le peuvent.
Jusqu'au jour de l'accident. Si il s'agissait réellement d'un accident. La police n'a jamais trouvé la moindre preuve, mais tout le monde a trouvé cela étrange, que la serre prenne feu ainsi, aussi brutalement, sauvagement. On a entendu ses hurlements de désespoir jusqu'à l'autre bout du village. Son père et leur voisin ont du l'empêcher de se précipiter dans les flammes, au secours de ses chères plantes.
Elle n'a plus jamais été la même ensuite. Son sourire a disparu. Son regard s'est éteint, s'est paré d'un éclat dur comme de la glace.
Elle est partie un soir, sans prévenir personne.
C'est peu après, que les plantes se sont rebellées, révoltées, à différents endroits du pays. Personne ne comprends comment cela est possible. Mais moi je sais. Je sais que c'est elle. Elle a trouvé un moyen pour permettre à ses "enfants", à la Terre, de se défendre de nos abus.

27 nov. 2021

Alya, Paladine d'Inila (character design 30)


 Source :https://www.deviantart.com/charlie-bowater

 


Je suis de deux mondes. Je suis de deux races, mi humaine, mi elfe. Est ce pour cela que l'on m'a trouvé, hurlante, sur le parvis du Monastère d'Inila ? Je ne le saurais jamais. Peu m'importe après tout. Qu'ai-je à faire d'une famille qui m'a abandonnée ? Les prêtres et prêtresses d'Inila m'ont pris en charge. La déesse m'a recueillie parmi les siens, elle m'a sourit et ma vie et mon âme lui appartiennent désormais. J'ai grandi, entourée de l'amour d'Ilina et de ses suivants et suivantes.
J'ai appris à croire, à servir la Déesse dans ses valeurs de Justice et d’Équité. J'ai fini par quitter le Monastère pour apprendre l'art de l'épée et de la magie au Chapitre d'Ilina. J'ai mis ma vie au service de la Déesse en prêtant mon serment. J'ai juré de défendre les faibles, d'apporter la Justice dans ce monde et la Déesse m'a sourit dans mes rêves. J'ai appris à me servir de la magie pour soigner mes compagnons d'armes tout autant que les pauvres hères qui croisent ma route.
Je suis désormais Paladine d'Inila et j'en suis fière. Je vois les regards dédaigneux des elfes quand ils prennent conscience de mon sang-mêlé. Les humains, eux, réagissent plutôt par le dégoût ou la peur, du moins dans les campagnes arriérées. Mais cela n'a aucune importance. J'ai trouvé ma famille. J'ai des dizaines de frères et de soeurs qui servent Inila à mes cotés, chacun et chacune à sa manière.
Je m'appelle Alya, je suis demi-elfe, demi-humaine, mais pleinement fille d'Inila et sa fidèle servante face au Mal, à l'Injustice et à la Cruauté.

12 nov. 2021

Joueur (character design 29)

 

Source d'inspiration : https://www.artstation.com/artwork/481Zrn

 

Il marchait d'un pas allègre, sur le sentier poussiéreux. Il avait relevé son capuchon sur sa tête, ses oreilles blanches, bordées de noir en sortaient, par deux ouvertures commodément placées. Ses yeux d'ambres luisaient de malice. Son pelage blanc ressortait sous la lueur blafarde de la lune. Au loin, il apercevait les lueurs de multiples torches. Enfin, un village. Il allait pouvoir se poser dans une bonne auberge, savourer un bon repas accompagné d'un alcool suave. Il aurait un toit au dessus de sa tête, un matelas et un oreiller moelleux dans une chambre chaude. Il lui tardait déjà d'y être et il pressa inconsciemment le pas. Un bain, il allait enfin pouvoir prendre un bain également. Cela faisait plusieurs jours qu'il était sur les routes. Il n'avait rencontré aucun problème. Il n'en rencontrait jamais. C'est lui qui les posait, les problèmes, selon ses termes et ses envies. Si ses informations étaient exactes, il se rapprochait de sa cible, mais elle attendrait bien encore un peu. Il avait besoin de repos, et elle n'irait pas bien loin, ignorante du fait qu'il était à ses trousses. Elle n'avait aucune raison de se méfier de lui. Enfin, pas plus que n'importe qui, même s'il est vrai qu'avec son armure et ses armes, il inspirait la crainte chez pas mal de gens. Non, elle ne se méfierait pas particulièrement de lui. Il était d'humeur joueuse, il s'amuserait quelques jours à l'observer, à taquiner ses habitudes, à inspirer la peur dans sa vie. Et quand il se serait lassé, il l'attraperait et toucherait une belle petite récompense. Par les Esprits, qu'il aimait son job !

11 nov. 2021

Migration (inspiration visuelle 9)


 Source d'inspiration : https://www.instagram.com/qinniart/

Cela faisait plusieurs jours que la ville entendait leur chant hypnotique. Tout le monde retenait son souffle. On pouvait voir les enfants, et même beaucoup d'adultes, le nez aux fenêtres, ou en l'air, scrutant le ciel dans l'espoir de les voir apparaître.
Ce jour là, le chant avait forci, grandit. Les mugissements doux faisaient vibrer l'air. Cette étrange musique, presque irréelle, avait le don d'apaiser les cœurs. Et à un moment, un premier cri de joie. Des doigts qui se tendent. Des rires qui éclatent. La migration était là. Les baleines célestes, en route pour leurs sites d'hivernage, commençaient à traverser la ville. Les matriarches avançaient à une allure emplie de dignité et d'élégance. Les plus jeunes, plus fougueuses, jouaient entre les immeubles, semblant se lancer des défis.
Camille s'était mise à son balcon pour admirer la procession. Le spectacle allait durer plusieurs jours, peut être même plusieurs semaines. Mais le premier soir était toujours le plus émouvant. Elle s'accouda à la balustrade et, rêveusement, contempla les reines du ciel dans leurs cabrioles.

7 nov. 2021

Face au soleil couchant (inspiration visuelle 8)


 source d'inspiration : https://www.artstation.com

 
Elle était posée sur un toit, observant la ville qui s'étendait, tentaculaire, à ses pieds. Le soleil se couchait, face à elle, dans un lit de nuages cotonneux. Au loin, elle entendait la rumeur du périphérique. A cette heure tardive, les gens se pressaient à rentrer chez eux, retrouver leurs proches ou leur solitude. Les humains ne prenaient plus le temps d'observer leur monde et sa beauté, le ciel, dans lequel scintillait Asma, la planète voisine, et ses anneaux. Elle les observait. Etranges créatures, toujours en mouvements, toujours dans l'angoisse, incapable de réellement vivre. Ils ne faisaient que courir, encore et encore, courir après ce temps dont ils avaient peur de manquer. Ils ne réalisaient pas que c'était cette attitude, qui les faisait passer à coté de leur vie, de leur bonheur, de leur amour.
Elle aurait aimé pouvoir les aider. Hélas, elle n'était qu'un esprit. Les humains capables de la percevoir étaient rarissimes. Et les rares fois où elle avait tenté de leur faire passer un message, cela c'était mal terminé. Elle avait fini par renoncer, et à se contenter de ce rôle d'observatrice silencieuse.
Elle ferma les yeux, leva la tête vers le ciel, offrant son visage à la caresse du vent qui faisait doucement voltiger ses cheveux. Elle ne peut s'empêcher d'espérer que les humains comprendraient leurs erreurs rapidement. Avant qu'il ne soit trop tard.
Dans un léger soupir, elle se releva et resserra son manteau d'étoiles autour d'elle. Elle ne verrait plus rien de très intéressant ici ce soir là. Doucement, elle laissa sa silhouette s'estomper, disparaitre, et repartit observer un autre coin du monde, d'autres humains, sans se lasser, sans perdre espoir.

4 nov. 2021

Echoué.e (inspiration visuelle 7)


 https://www.creativeuncut.com/

 J'avais volé toute la journée, sur le petit module d'exploration. Ce monde semblait totalement mort. Ce n'était qu'épines rocheuses de plusieurs dizaines de mètres de haut, et un sol aride, craquelé de failles. Certaines atteignaient une bonne vingtaine de mètres de large. Pas la moindre végétation, et donc, pas le moindre signe de vie animale non plus. Sur quel foutu monde avais-je réussi à me crasher ?
Pourtant, des nuages bas attestaient l'existence d'eau sur cette planète. La gravité y était supportable, peut être un peu plus forte que sur Terra, mais pas de beaucoup. Je n'avais pas beaucoup de réserve. Ce monde n'était pas répertorié et, comme d'habitude, je n'avais pas détaillé des masses mon plan de vol avant de partir. Si je m'en sortais, Ombra allait me rabacher des "Combien de fois t'ai-je dit de DETAILLER ton plan de vol ?!?" pendant des mois, sûrement des années. Encore fallait-il réussir à se sortir de là. L'entreprise semblait mal embarquée...
Je n'avais plus le choix, il allait falloir explorer une des grandes failles... Peut être de l'eau liquide coulait elle au fond de ces canyons. Peut être y trouverais-je enfin la verdure tant espérée, un signe de vie, un espoir de survivre.

 

3 nov. 2021

Lynuel (character design 28)


 Source : https://www.deviantart.com/bisho-s/art/OC-Random-1-694995539


Les regards le suivaient sur son passage. Il y était habitué. Enfant, il avait essayé de se fondre dans la masse, d'être un anonyme, un parmi la foule. Mais la vie lui avait vite fait comprendre que cette option ne lui était pas offerte, pas à lui, pas avec son physique, sa peau qui trahissait sa naissance.
Alors il avait choisi de revendiquer sa différence. Il avait teint une partie de ses cheveux, qu'il portait en une longue tresse mêlant bleu azur et blanc. Il affectionnait les vêtements légers, laissant apparent les taches blanches qui parsemaient sa peau foncée. Ses oreilles pointues étaient dégagées, bien visibles, et il n'hésitait plus à fixer ses interlocuteurs de ses yeux vairons aux pupilles rappelant celle d'un félin qui les déstabilisaient tant. Il affirmait son identité avec panache, fierté et roguerie, s'amusant d'irriter ainsi ceux et celles qui avaient fait de son enfance un enfer.

Oui, il était Lynuel, fils d'une elfe et d'un céleste. Un bâtard. On avait voulu l'étouffer, on avait voulu le cacher. Il était une honte pour la famille maternelle. Son père ? Il ne le connaissait pas. Ce lâche avait disparu avant sa naissance. Il ne savait peut être même pas qu'il avait un fils. Mais dans la cité de Parness, tout le monde avait entendu parler de Lynuel, le bicolore. Il en avait essuyé des moqueries et des brimades. Il avait du faire ses preuves, plus que tout autre. Il avait réussi, et il riait maintenant sous cape, de les voir si déconfits que lui, bâtard sans père, soit le meilleur de son âge, qu'il ait défait en combat singulier leur champion, son propre cousin, héritier de la famille. Il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas se permettre d'être moyen. S'il voulait la tranquillité, à défaut d'être respecté, il devait être loin, devant les autres. Alors il avait travaillé, révisé. Il s'était entrainé sans relâche. Secrètement d'abord, puis, un vieil oncle, lui aussi mouton noir de la famille, l'avait aidé. Et il avait excellé. Il connaissait tout de la tactique, du maniement de l'épée et de l'arc. Il parlait plusieurs langues et savait les chemins sinueux de la diplomatie. Il connaissait même sur le bout des doigts les règles de l'étiquette de la Cour, même s'il s'amusait à les enfreindre chaque fois qu'il le pouvait.

Il était désormais l'élément le plus prometteur de la jeunesse de Parness, et les autres ne pouvaient que baisser les yeux devant sa réussite. Ils ne l'aimaient pas, mais ça, il y était habitué. Il savait qu'il serait à jamais un paria ici. C'est pourquoi il n'avait pas prévu de rester. Il voulait retrouver son père, si celui-ci existait encore. Avec un sens de l'ironie et de l'autodérision bien aiguisé, il s'était fait tatouer une paire d'ailes dans le dos. Personne ne savait qu'il était capable d'en faire apparaître des vraies. Il avait gardé cette capacité pour lui. Il l'avait caché à tous, y compris sa mère.

Il était prêt. Demain, il pourrait leur cracher son mépris au visage et partir, quitter cette société sclérosée qui ne voulait pas des êtres sortant du lot, différents, des êtres comme lui. Demain, il partirait. Il y avait plus dans le vaste monde que la société elfe, sa hiérarchie et ses règles immuables. Demain, il serait libre. Enfin.

2 nov. 2021

Sarah and Mister Pumpkin (character design 27)


 Source d'inspiration : https://www.artstation.com/artwork/

 

 Je vous présente mon acolyte, Mr Pumpkin. Oui je sais, ce n'est pas original comme nom. Je lui ai dit mais il n'a rien voulu entendre. Il est sacrément têtu. Et avec un sale caractère en plus. Alors que moi je suis a-do-rable. Enfin... tant qu'on ne m'embête pas. Mais il faut être un peu stupide pour embêter une sorcière. Nous ne sommes pas vraiment réputées pour notre patience. Certains disent que nous sommes susceptibles, mes soeurs et moi. C'est n'importe quoi. On se fait juste respecter, c'est tout.
Enfin... Moi c'est Sarah. Et donc je suis sorcière, mais ça, vous l'aviez déjà deviné hein? Faut dire qu'entre Mr Pumpkin qui m'accompagne, le chapeau, le reste de ma tenue, ça saute un peu aux yeux. Ma spécialité c'est les potions. Le premier qui me dit "Comme Rogue dans Harry Potter", je le transforme en tabouret de bar... Je suis très réputée. Polymorphie, lévitation, invisibilité, protection magique ou physique... Je sais faire toutes les potions. Par contre ne me demandez pas de potions d'amour, ça n'existe pas. Et non, désolée, la magie ne permet pas de tricher avec les sentiments. Pas encore en tout cas. Mais je pense que c'est mieux. C'est déjà assez compliqué comme ça non?
Bon, on discute, on discute mais il va falloir que je me sauve moi. Je suis attendue. Après tout, on est samedi soir, et ce we, c'est Samain après tout.

Red (character design 26)


 Source d'inspiration : https://www.deviantart.com/raichiyo33

 
Je m'appelle Mina. Je suis une jeune étudiante sans histoire, en fac de bio. Ca m'a toujours fasciné, la biologie. J'ai quelques copines, quelques potes. Je fais du sport, un peu, et du théâtre. Une vie classique quoi. Banale même. A un détail près. Parfois je ne suis pas Mina. Parfois, je deviens Red. C'est mon secret. Un jour, il y a un an environ, j'ai découvert que j'avais des pouvoirs de télékinésie. Je m'en suis aperçu par accident, en les utilisant de façon instinctive. Je faisais une balade en forêt et j'ai vu soudainement un tronc d'arbre m'arriver dessus. J'ai pas eu le temps de réfléchir, encore moins de comprendre. J'ai un geste pour me protéger et le tronc s'est... arrêté net dans sa course. Il y avait un drôle de halo rouge autour. Et j'ai réalisé que c'était moi qui le controlais ! D'enfer !
Evidemment j'ai rien dit à personne. Même mes parents sont pas au courant. Enfin, si, j'ai fini par en parler un peu. J'ai trouvé d'autres gens comme moi. Ou plutôt, c'est eux qui m'ont trouvé. Je savais qu'ils existaient hein mais, j'en avais jamais vu en vrai. Ou alors si mais je savais pas qu'ils avaient de pouvoirs.
Enfin bref, maintenant, je suis Mina l'étudiante et aussi Red, la justicière. J'ai trouvé un groupe de gens comme moi, qui veulent aussi utiliser leurs capacités pour améliorer la société. On s'épaule, on s'entraide. Ils m'ont aidé à m'améliorer. Et ensemble, on fait de notre mieux pour faire régner la justice sur notre ville.
C'est pas toujours évident de concilier ces deux identités, mais pour le moment, j'ai réussi à ce que personne ne fasse le rapprochement entre Red et Mina. Enfin je crois. J'espère que ça va durer.

1 nov. 2021

Fiancée récalcitrante (character design 24)

 

Source d'inspiration : https://www.deviantart.com/icezimy/

 

 Elle était nerveuse et triturait ses gants d'un blanc immaculé. Cette cérémonie, elle n'en voulait pas. Elle n'en avait jamais voulu. Mais ni ses parents, ni les grands prêtres n'avaient eu cure de ses protestations. Elle avait des rêves, des idées, des projets. Mais non, elle allait finir comme fiancée de Turma, leur dieu, enfermée dans un temple, entourée de vieilles haridelles qui lui imposeraient tout, de ses repas à ses vêtements. Cet honneur, elle savait que certaines en rêvaient, l'attendaient. Elle non. Peu lui importait les dorures, les mets fins et délicats, les vêtements de soies. Une cage, même dorée, restait une cage. Et elle avait soif de liberté. Il fallait absolument qu'elle trouve une solution. Elle n'avait plus que quelques heures. Malheureusement, elle était surveillée de près. Le fait de s'être opposée à cette décision avait rendu les prêtres suspicieux, et ils craignaient, avec raison, qu'elle ne cherche à s'enfuir. Elle releva la tête et observa la petite chambre dans laquelle elle se trouvait. Elle était située au 3è étage du Grand Temple. On avait, il y a peu, ajouter des barreaux aux fenêtres. L'unique porte était gardée par deux soldats. Ils ne lui feraient pas de mal mais elle n'aurait jamais la possibilité de leur fausser compagnie... Sa seule issue, son seul espoir, serait le moment du bain rituel. Personne n'aurait le droit de poser les yeux sur elle, elle serait seule, enfin. Et peut être, peut être, trouverait elle un moyen de regagner sa liberté.
Elle ne se doutait pas que, contrairement à ce qu'elle pensait, Turma existait réellement et l'observait attentivement, très amusé par cette fiancée qui semblait avoir de l'esprit et du caractère. Oui. Celle-ci mériterait son attention. Il avait hâte de voir ce qu'elle allait décider et si elle parviendrait à ses fins.

Ruby Rose (Character design 25)


 Source d'inspiration : https://www.artstation.com/artwork/nmWY1

 

Son vrai nom, personne ne le connaissait. Elle le gardait secret, comme un trésor, ou une honte peut être. Les idées sur le sujet étaient variées. Mais ici, tout le monde la connaissait sous celui de Ruby Rose. Ruby, parce qu'elle affectionnait le rouge. Rose, pour les peintures ornant le mini-canon qui ne la quittait que rarement. Elle était impressionnante Ruby Rose, avec sa ceinture de boulet,sa jupe fendue et son corset, digne des cabarets les plus à la mode.
Elle arborait aussi d'étranges tatouages au menton. Mais personne n'avait osé la questionner la dessus. Alors les rumeurs circulaient. On disait que c'était suite à un pari perdu, ou à un passé d'esclave qu'elle avait fui, ou encore lié à une tribu inconnue qui l'aurait adopté. Mais au final, personne ne savait vraiment. Elle même s'amusait beaucoup de ces histoires qui circulaient sur sa personne.
Tout le monde savait qu'il ne fallait pas lui chercher des noises, pas plus qu'à ses protégé.e.s. Car, pour autant qu'elle paraissait rustaude, avec son physique de matrone, elle avait une loyauté à toute épreuve et elle était connue pour recueillir les enfants perdus de la ville. Ceux-ci, devenus adultes, lui gardaient leur affection et leur  fidélité. Elle pouvait sans peine s'absenter, sachant que les plus âgés veilleraient sur les plus jeunes. De plus, tout le monde en ville savait que s'attaquer à ses enfants, c'était le meilleur moyen pour obtenir une mort lente et douloureuse à très courte échéance. Car Ruby Rose n'était pas qu'une grande gueule, et son canon n'était pas là uniquement pour impressionner la galerie. Elle était mercenaire, et une des meilleures, spécialisée dans les missions d'escorte. Elle était connue dans toute la région comme la meilleure.

De la terre aux nuages : Où l'on est capturé

 On est resté là, ballotés par les vents, comme trois idiots. Mamoru essayait de comprendre comment fonctionnait la pierre tandis qu'Ayuko et moi on essayait surtout de ne pas lâcher prise...

On a alors vu l'avion d'Itoki s'approcher de nous et il nous a crié de rentrer dans la soute de son avion qu'il avait ouverte. Nous n'avions plus le choix. Je ne sais pas comment on a fait pour réussir mais je me suis retrouver dans la soute, Ayuko aussi et... la pierre a cessé de faire effet, soudainement, avant que Mamoru n'ai pu se mettre dans l'avion avec nous. Il s'est retrouvé agrippé à un fusil tenu par Ayuko, tandis que je tenais ce dernier de toutes mes forces pour qu'il ne bascule pas dans le vide à son tour. Malgré tout, on n'arrivait pas à faire remonter Mamoru. J'ai entendu Ayuko crier et soudain, il a basculé en arrière, dans la soute, en me renversant. Il était livide. Mamoru avait décidé de lâcher le fusil !

A ce moment là, j'ai vraiment cru que Mamoru était perdu, qu'il allait mourir. Mais on a entendu taper sur le coté gauche de la soute et on a alors vu qu'il était accroché à l'aile gauche de l'avion !
Ayuko a du menacer Itoki pour qu'il accepte de faire une manœuvre permettant à Mamoru de nous rejoindre mais quelques instants plus tard, Mamoru était avec nous.
Nous l'avons aidé à rentrer et Itoki a refermé la soute.

Je pense que je n'ai jamais serré Mamoru dans mes bras aussi fort qu'à ce moment là. Je ne l'ai jamais engueulé aussi fort je crois. Il nous a expliqué que la pierre semblait réagir à l'urgence des situations, ou à la peur de son porteur ? Et que du coup, quand il a lâché le fusil et a commencé à chuter, elle s'est réactivée. Elle était remontée dans sa gorge et il avait fini par la recracher pendant qu'Ayuko et moi on entrait dans l'avion. On est resté là, dans le noir, découragés. L'armée avait réussi à nous mettre le grappin dessus, on n'avait aucune chance de s'en tirer, et à part quelques rations, on avait rien trouvé d'utile dans cette soute. Je ne sais pas combien de temps le vol a duré. Plusieurs heures sûrement. Mais on a fini par entendre et sentir les bruits et les chocs d'un atterrissage. Malheureusement, on n'était pas retourné à terre. Itoki nous avait emmené dans un gigantesque cuirassé volant de l'armée. 

Évidemment, quand la soute s'est ouverte, un comité d'accueil constitué de soldats nous attendaient... Nous n'avons pas eu d'autres choix que d'obéir et de les suivre. Sur le chemin, j'ai pris soin de regarder si je voyais des endroits propices pour se planquer, au cas où. A un moment, on est passé devant la porte ouverte d'un énorme hangar. A l'intérieur, il y avait la carcasse du plus gigantesque insecte que j'ai jamais vu. Le corps était attaché, enchainé, énorme. J'ai juste eu le temps de voir que des scientifiques s'activaient autour.
On a fini par arriver à destination et ils nous ont enfermé dans une petite pièce, en attendant que quelqu'un vienne nous interroger. Ayuko a réussi à sortir en demandant à aller aux toilettes. Pendant son absence, Hitoki vient pour nous interroger. On n'avait aucune idée d'où était Ayuko. Après l'interrogatoire, on nous a conduit dans une cellule où l'on a constaté qu'on n'était pas seuls. Une jeune fille s'y trouvait déjà, elle aussi captive de l'armée. Elle nous a dit s'appeler Sheeta. On lui a un peu raconté ce qui nous était arrivé et elle a prétendu que le cristal que nous avions trouvé était le sien. Ensuite, elle nous a raconté une histoire étrange d'une île flottante dans le ciel : Laputa. Apparemment, l'armée veut s'en emparer pour détruire la forêt. A ce moment là, Ayuko est revenu. Il avait réussi à faire l'andouille encore une fois et y avait gagné un interrogatoire personnel par la commandante elle même. Mais il les avait mené en bateau.
En attendant, on était toujours autant dans la panade...

Rolistober 2021-31 (The End) : Risque


Le risque, ça la connaissait. Après tout, c'était un peu son fond de commerce non ? Enfin... de commerce... façon de parler hein. Mais oui, être voleuse, à la capitale d'un empire mené par un tyran qui utilisait la religion pour justifier ses actes, c'était risqué. Mais après tout, ça mettait un peu de piment dans la vie. Elle avait pitié de ces pauvres hères et de leurs vies fades, autour d'elle. Elle, au moins, sentait son coeur battre, le sang accéléré dans ses veines. Elle ne volait pas parce que c'était la seule solution pour vivre non. Elle volait parce qu'elle AIMAIT ça, les sensations que ça lui procurait, les décharges d'adrénaline. Elle aimait ses moments de stress où l'on n'est plus si sûr de s'en sortir, puis le moment où l'on est de retour, les poches pleines, où l'on rit de soulagement. La satisfaction profonde d'avoir, encore une fois, réussi à délester les riches de leurs écus surnuméraires, ou leurs bijoux, ou tout autre objet de valeur. Oui, vraiment, voleur, c'était la meilleure vie possible. Elle n'en aurait changé pour rien au monde.

31 oct. 2021

Rolistober 2021-30 : Glisser/ramper


 Elle se faufilait dans le boyau souterrain. Régulièrement, des aspérités lui écorchaient la peau. Ses vêtements, déjà abîmés, se déchiraient encore un peu plus. Elle retenait de son mieux des gémissements de douleur et de peur. Elle continua à ramper, laissant derrière elle les cris de ses poursuivants, espérant les avoir semer. Soudain, le terrain sous elle s'inclina et elle commença à glisser. Elle ne put retenir un cri de terreur. Elle perdit complètement le contrôle, tentant en vain de trouver quelque chose à quoi se retenir. Elle finit par atterrir, avec un bruit mat, dans une petite grotte. Ses pupilles s'agrandirent dans ses yeux, s'adaptant naturellement à la pénombre environnante. Quelques plantes phosphorescentes permettaient de ne pas être dans une obscurité totale. Dans quoi s'était-elle encore fourrée et comment, par les Esprits, allait-elle sortir de là ?

29 oct. 2021

Rolistober 2021-29 : Rapiécer/réparer/rustine


 Arnos regardait, dépité, sa chemise et surtout, la belle estafilade que celle-ci avait récolté lors du dernier combat. Passant la moitié de la main à travers le tissu déchiré, il soupira.

- Je suis bon pour me racheter une chemise...

Rolf, qui passait à coté de lui au même moment, jeta un coup d'oeil sur le vêtement abimé et fronça les sourcils.

-Mais... pourquoi tu la rafistoles pas ? Elle peut encore servir là. Ça serait gâcher. Après, si t'as des pièces d'or en trop... hein...
-Bah... Je sais pas coudre moi.
-Rha, passe moi ça, que je te montre, bougonna le nain.
-Mais... Tu sais coudre, toi ? s'étonna le jeune homme.
-Evidemment ! C'est une compétence très utile pour un aventurier. Vaut mieux que tu apprennes aussi d'ailleurs. C'est pas ta dernière chemise qui rencontrera une lame !

Arnos le regarda, les yeux ronds. Manifestement l'idée que Rolf sache repriser un vêtement le surprenait. Celui-ci remarqua son air ébahi et gronda :

-Et quoi ? Tu crois que parce que je suis un nain, je ne sais rien faire d'autre que taper sur les ennemis ? Eh ben non ! Quand on part sur les routes, tu crois quoi, que tu peux envoyer chaussettes sales ou trouées à ta mère pour qu'elle s'en occupe, c'est ça ? Franchement mon garçon, à ton âge, c'est une honte que tu ne te sois jamais préoccupé de tes affaires comme ça !
-Mais.. mais la couture... c'est une affaire de femmes !

Il récolta une calotte douloureuse sur le haut du crâne par Anna, qui passait derrière lui à cet instant.

-Aie! Eh ! C'est pas ma faute si c'est comme ça chez moi en tout cas !
-Je ne te savais pas si rétrograde Arnos, lui répondit-elle avec un regard chargé de dédain.
-Allons, allons les mômes, ça suffit, intervint Rolf qui avait sorti un petit nécessaire à couture de son paquetage. Viens plutôt à coté de moi gamin, que tu vois comment faire. Je te fais celle là mais la prochaine, tu te débrouillera devant moi. 

N'osant pas protester, le jeune homme s'installa à la droite de son compagnon de route. Ce dernier enfila adroitement le fil sur l'aiguille, et commença son ouvrage. Ses grosses mains trapues, malgré leur aspect, étaient précises et agiles. Tout en rapiéçant le tissu, le vieux nain expliquait sa technique au jeune humain. 

-Alors tu vois, tu piques l'aiguille comme ça puis comme ça. Ensuite, tu fais un noeud. Puis, tu piques ainsi, d'un coté, puis de l'autre, de façon légèrement décalée. Attention, tu ne tires pas immédiatement sur le fil, attends d'avoir fait quelques points et là... hop ! Et tu continues sur toute la partie coupée.
-Oh ! C'est intéressant. Je ne fais pas ainsi personnellement, intervint Anna qui, curieuse, s'était installée de l'autre coté de Rolf et observait sa technique avec attention. C'est pratique, on ne voit même pas la couture !
-Et ouais gamine ! C'est un point "invisible". Pas mal hein !
-Effectivement, faudra que j'essaie. Je fais plutôt des points décoratifs moi. Alors forcément, ça se voit. C'est un peu le but. mais ça demande plus de travail. Je tenterai ton... point invisible pour voir, répondit-elle en souriant.

Arnos de son coté, n'osait rien dire. Il se concentrait sur le mouvement des mains de Rolf, essayant de comprendre et de retenir comme celui-ci rafistolait sa chemise. Le vêtement fut rapidement recousu et Rolf le lui rendit avec un "Tiens, comme neuve ! Enfin... presque." très satisfait. Ils se relevèrent et chacun retourna à la tâche qui lui était assignée ce soir là.

28 oct. 2021

Rolistober 2021-28 : Croustillant


 Le vendeur tendit le beignet au jeune homme. Un joli beignet, bien frit, encore brulant, enroulé dans sa feuille de loba. Il paya sans dire un mot et s'éloigna, la friandise à la main. Il marcha, jusqu'à un petit parc, et s'installa là, sur un banc. Il était sur une des terrasses publiques de la ville, face à la plaine. Dans le ciel, des oiseaux perçaient les nuages en poussant des criaillements suraigus. Autour de lui, des enfants passaient en courant, riant dans leurs jeux, suivis par des parents, attendris ou inquiets. Il en semblait à peine conscient. Les yeux dans le vague, il porta le beignet à son nez, inspirant pleinement son arôme douce et sucrée, légèrement piquante même. Après quelques secondes, il mordit dedans à pleine dents. La pâte croustillait sous ses dents, les arômes se répandirent sur ses papilles, le jus du fruit lui inonda la bouche, quelques gouttes débordant même de ses lèvres. Le gateau avait le goût de l'enfance. Les souvenirs inondèrent son esprit tandis qu'il savourait son achat, nonchalamment appuyé sur le dossier du banc, la tête levée vers le ciel.
Une larme unique roula sur sa joue.

Rolistober 2021-27 : Etincelle


 "Uh-oh..." pensa-t-il en voyant l'étincelle apparaitre dans les yeux de sa partenaire. Il choisit de reculer de quelques pas, prudemment. Leurs adversaires, inconscients du danger auquel ils faisaient face, continuèrent à s'avancer, les sommant de lâcher leurs armes et de se rendre.
Un grondement sourd sortant de la gorge de Leneth fut l'unique réponse qu'ils obtinrent. Surpris, ils marquèrent un temps d'hésitation. Dans le regard de la femme, les étincelles crépitèrent de plus belle. Elle se tenait droite, hautaine, méprisante, son épée longue à la main droite, sa dague dans la main gauche.
Les soldats se reprirent et recommencèrent leur admonestation tandis qu'elle les dévorait du regard, les mettant mal à l'aise. Raelig lui, avait pris garde à se mettre dans le dos de Leneth. Quand elle était dans cet état, elle ne distinguait parfois plus les amis des ennemis. Il ne tenait vraiment pas à l'affronter, d'autant plus qu'il n'était pas certain d'avoir le dessus.
L'officier fit alors signe à ses hommes de lancer l'assaut, scellant leurs destins. Dans un rire carnassier, la femme se jeta sur eux et commença sa danse meurtrière.

27 oct. 2021

Rolistober 2021-26 : Connecter/relier


 La mage faisait voltiger ses doigts dans l'air. Elle y était presque. Elle n'avait que vaguement conscience qu'autour d'elle le combat faisait rage. Elle n'avait d'autre choix que de faire confiance à ses compagnons pour la protéger le temps nécessaire à la confection de son sort. Pour quiconque ne s'y connaissait pas, les mouvements de son corps semblait erratiques, incompréhensibles. Liane, la barde, lui avait dit un soir que cela ressemblait à une danse étrange mais harmonieuse. Elle l'avait dit avec ses mots élégants, ses formules poétiques. Mais c'était si loin de la réalité. Ils ne voyaient pas. Ils ne pouvaient pas voir. Sa "danse" consistait en réalité à relier, connecter des points de magie, bien précis, dans un ordre qui ne tolérait pas la moindre erreur.
Autour d'elle, elle vit la trame de sa magie, semblable à un gigantesque filet, s'assembler devant elle. Lumineux, brillant, étincelant. Elle en eut le souffle coupé, comme à chaque fois. Ce sort était le plus complexe qu'elle est jamais tenté, mais l'adversaire ne lui laissait pas le choix. Dans un souffle, dans un dernier mouvement de phalanges, elle termina son motif et déchaina sa puissance.

26 oct. 2021

Rolistober 2021-25 : tâche étoilée


 
La voyante vida sa tasse de thé en 3 gorgées, puis fit délicatement tourner les quelques gouttes restantes, d'abors trois fois dans le sens de la course du soleil, puis trois fois dans le sens inverse. Elle alluma un batonnet d'encens et prit une grande inspiration au dessus de la fumée. Face à elle, le couple retenait son souffle. Enfin, elle pencha le regard vers le fond du bol, et les feuilles de thé qui étaient abandonnées. La femme plissa les yeux avant de les écarquiller soudainement avec un petit cri de stupeur. Elle releva les yeux sur ses clients, reposa le bol sur la table.
-Partez, leur dit-elle d'une voix sourde, Vous ne me devez rien. Partez !
-Mais... Mais... Enfin...
-PARTEZ !

Pris de court par l'attitude subitement fermée et agressive de la voyante, le couple sortit en bégayant des reproches confus. Une fois seule, la voyante regarda de nouveau le fond du bol. Là, dessinée par les feuilles, la tâche étoilée semblait la narguer.

Rolistober 2021-24 : Eteint/disparu


 Léana se pencha et passa la main au dessus des cendres encore chaudes. Le feu était éteint, certes, mais pas depuis longtemps. Elle examina attentivement le sol, à la recherche d'une trace, d'un indice quelconque lui permettant de savoir dans quelle direction avaient disparu ses proies. Elles n'avaient pas pu aller bien loin. Elle opéra en spirale partant des restes du feu, les yeux fixés sur la terre. Oui, là, une trace et... une goutte de sang. Léana jura tout bas. La prime était pour des proies intactes. Si l'une d'elles étaient abimées, elle ne toucherai sans doute pas l'intégralité de la somme convenue. Contrariée, elle continua à suivre la piste et arriva à l'orée d'un bois. Elle eut un sourire carnassier en direction des arbres.

25 oct. 2021

Rolistober 2021 - 23 : fuite/fuir


 Elle entendait le bruit des sabots martelant le sol derrière elle et redoubla d'effort. Il lui fallait atteindre la forêt, là résidait son salut. Elle ne voulait pas, ne devait pas réfléchir à ce qui arriverait si la troupe lui mettait la main dessus. L'orée était proche, elle l'apercevait au loin. Elle n'avait pas le temps de se retourner pour voir la distance qui restait entre elle et ses poursuivants. Sa capuche était retombée sur ses épaules dans sa course effrénée, laissant ses cheveux voltiger librement derrière elle. Elle sentit un point de coté commencer à se faire sentir dans son flanc, son souffle était court. Mais elle n'avait pas le choix. Il lui FALLAIT atteindre le sous-bois, là où les cheveux ne pourraient pas la suivre. Heureusement, elle n'entendait pas d'aboiements, signe que la chasse avait été prise de court et n'avait pas eu la possibilité de lancer la meute après elle. Une colline, encore une colline et elle serait sauvée. Peut être...

Rolistober 2021-22 : Ouvert


 Le jeune homme était planté devant la porte de l'échoppe depuis 5 bonnes minutes quand celle-ci s'ouvrit brutalement sur une petite vieille rabougrie.
-Vous allez rester planter devant la porte encore longtemps comme ça jeune homme ? Vous bloquez le passage pour la clientèle !
-Je.. Pardon... Je n'étais pas sûr que votre magasin soit ouvert.
-Vous êtes bigleux ? Et l'écriteau là, il dit quoi ? Rha ces jeunes ! Incapables de voir ce qu'ils ont sous le nez. Et bien entrez !Je ne vais pas vous mordre !

Pas très rassuré devant ce ton revêche, il entra sur la pointe des pieds, faisant bien attention à ne rien déranger.

21 oct. 2021

Rolistober 2021 - 21 : flou/vague/crépu

 Sa vision se troubla et devint floue alors que les vagues la recouvraient à nouveau. Elle se retint à grand peine de ne pas pousser un hurlement de terreur, emportée, chahutée par l'océan en furie. Battant des quatre membres, elle réussit à se propulser à la surface et aspira frénétiquement une grande goulée d'air avant d'être à nouveau submergée. Elle sentait son énergie faiblir. Elle avait perdu de vue le frêle esquif sur lequel elle se trouvait avant de passer par dessus bord.
Le désespoir l'envahit. Elle allait mourir là, au milieu de l'océan, seule. A bout de force, elle se sentit couler. Elle sentit le goût de l'iode et du sel envahir sa bouche alors que dans un réflexe elle tentait encore une fois de respirer.
Ses sens se brouillèrent alors qu'elle commençait à perdre connaissance. Elle eut à peine conscience d'un étrange chant autour d'elle. Elle sentit vaguement une chaleur douce qui commençait à l'entourer. Une silhouette brumeuse s'approcha d'elle en ondula et lui appliqua un masque sur le visage tandis qu'elle s'évanouissait sous le manque d'oxygène.

Rolistober 2021 - 20 : germe/pousse/bourgeon

 

Elle se courba légèrement, les bras arrondis de part et d'autre de son corps. Paumes vers le sol, elle crispa les doigts comme des serres en articula un mot dans une langue que nul ne reconnut. Au début, ils ne remarquèrent rien. Mais après quelques secondes, on sentit comme un frémissement dans le sol. Le frémissement devint vagues, les vagues devinrent grondements. Les soldats qui s'avançaient vers elle en ricanant reculèrent précipitamment, dardant des regards inquiets autour d'eux. Soudain, dans un bruit de tonnerre, le sol s'ouvrit devant eux et des racines en sortirent. Elles grandirent, atteignant rapidement une taille impressionnante, dressées vers le ciel. Leur épiderme s'épaissit, se couvrit d'épines acérées.
La magicienne éclata d'un rire sonore. Ce n'était pas encore aujourd'hui qu'on l'attraperait.

20 oct. 2021

Rolistober 2021 - 19 : Boucle/circuit/anneau


 Elle observait l'anneau au renard et la main qui l'arborait avec révulsion. Son clan était tombé si bas. La main, forte, sèche, lui attrapa durement le menton, et un regard ambré plongea dans le sien. Face à elle, le seigneur du Renard, chef de son clan, son oncle, la regardait avec un sourire cruel.
-Et bien, ma nièce, tu ne rend pas hommage à ton suzerain légitime ? Tut tut tut, ce n'est pas très malin ça. Pas malin du tout.

Elle entendit les ricanements des hommes qui l'encerclaient. Du coin de l'oeil, elle vit l'angoisse de sa mère, les traits crispés d'impuissance de son petit frère. Son père était mort depuis 2 jours. Son oncle n'avait pas perdu de temps à placer ses pions. Elle devait lui reconnaitre qu'il avait joué finement, profitant de hébétude qui avait saisi le clan face à cette mort brutale, imprévue, injuste.
Il avait argué de son expérience, raillant le jeune âge de son frère, héritier légitime. Les temps étaient troublés. Le clan anxieux, lui avait donné sa préférence. Il était difficile de faire confiance à un mome de 14 ans, quand bien même il était épaulé de sa mère et de sa soeur qui avait déjà fait leurs preuves plus d'une fois.
Maudite soit cette coutume qui voulait que seul les mâles puissent diriger le clan. Elle avait montré qu'elle était plus que capable d'endosser cette responsabilité. Elle n'avait aucune confiance en cet oncle qui n'avait jamais caché sa jalousie envers son propre frère et son dédain pour les femmes du clan.
Mais le clan l'avait choisi. Elle n'avait pas le choix. A moins qu'elle n'opte pour l'inconcevable : le bannissement.

19 oct. 2021

Dragon (inspiration visuelle 6)

Source d'inspiration :
 

La légende raconte qu'aux temps anciens, les grands dragons vivaient parmi nous. Ils pouvaient aussi cruels que généreux. Ils se posaient en dieux, certains bénéfiques, d'autres extraordinairement violents. Jusqu'au jour où l'humanité en eut assez d'être soumises ainsi et de subir le courroux et la brutalité de ces êtres titanesques. Alors, des héros et des héroïnes se levèrent et défièrent les dieux sauriens.

Rolistober 2021 - 18 : Lune


 La lune se dressait, majestueuse, dans le ciel nocturne. Un fin voile nuageux l'obscurcit quelques minutes puis elle reparut. Niva la regardait, depuis le toit où elle s'était réfugiée. Elle avait toujours aimé la lune, sans vraiment se l'expliquer. Elle se fit la réflexion que ce n'était qu'une bizarrerie de plus la concernant. Elle n'avait pas d'attrait pour les jeux violents des garçons, que les autres filles regardaient discrètement en gloussant. Elle ne protestait jamais pour aider ses parents aux cultures, appréciant le contact avec la nature. C'était presque comme si les arbres, les plantes, lui murmuraient à l'oreille. Comme un fin chuchotis qui ne la laissait jamais seule.
De la forêt proche monta alors comme une... onde. Elle tourna la tête, intriguée et observa les arbres à la lisière. Elle se sentit irrésistiblement attirée, comme par un appel inconscient. Sans réfléchir, sans penser, elle descendit du toit et approcha lentement. Alors qu'elle effleurait doucement l'écorce d'un frêne, il lui sembla entendre un chant qu'elle ne comprit pas. Sans un regard en arrière, elle pénétra dans la forêt.
Elle ne vit pas, au bout du champ, le druide du village qui la regardait disparaitre en hochant tristement la tête. Il avait tenté de prévenir ses parents, mais personne ne l'avait écouté. Maintenant, il ne pouvait plus que prier que la jeune fille, totalement ignorante de ce qui l'attendait, réussisse les épreuves.
Il s'assit, adossé à un tilleul et commence à attendre.

18 oct. 2021

Rolistober 2021 - 17 : Entrer en collision/heurter


 

Lancé à la poursuite de l'enfant, il fut surpris par l'ouverture soudaine de la porte d'une échoppe. Il tenta de freiner des quatre fers mais ne put malheureusement éviter la collision avec le vieil homme qui sortait, les bras chargés de ses achats.  Nrav se rattrapa in extremis de deux pas en arrière. Mais le vieillard lui, se retrouva par terre, ses achats projetés en tout sens. Le jeune homme s'excusa immédiatement, terriblement gêné et également agacé car il allait perdre la petite fille de vue. L'ancien prit la situation avec bonhommie, se relevant aussi dignement que possible et remerciant le jeune saltimbanque qui ramassait les affaires éparpillées et les lui rendait le plus rapidement possible. Dès que sa victime accidentelle fut sur pied, ses affaires à nouveau dans ses bras, il s'éclipsa en direction de l'endroit où il avait vu la petite disparaitre.
Il se mit à jurer entre ses dents. Pas la moindre trace de la gamine, évidemment. Il regarda sa main d'un air critique et pesta de plus belle. Elle y était allée de bon coeur et l'avait mordu à sang. Il prit conscience que la blessure le lançait, maintenant que l'adrénaline de la course-poursuite s'effaçait.
Il allait rebrousser chemin quand il entendit un petit cri aigu un peu plus loin. Un cri d'enfant.

16 oct. 2021

Rolistober 2021 - 16 : Compas


 Le jeune capitaine ne quittait pas son compas des yeux, malgré le vent et les embruns qui lui fouettaient le visage. La tempête s'était levée, brutale, inattendue. On aurait dit que la mer, affamée, tentait désespérément d'engloutir le navire. Les mains crispées sur la grande roue de bois de la barre, les yeux plissés, il se concentrait comme il ne l'avait encore jamais fait. Attentif au moindre roulis sous ses pieds, aux vagues entourant le bateau, à l'instrument devant lui, il sentit sa détermination se durcir encore un peu plus. Il ne pouvait PAS échouer maintenant. Cette tempête semblait surnaturelle et cela le confortait dans l'idée qu'il était sur la bonne voie. Lui et son équipage trouverait le continent oublié.

15 oct. 2021

Demi-naïade (Character design 23)


 Source d'inspiration : https://www.deviantart.com/cyberaeon

 

Elle entra un soir dans la cité, juste avant la fermeture des portes. Les regards se tournaient vers elle. Les gens la dévisageaient sans vergogne. Peu lui importait à vrai dire. Elle avait l'habitude. Les humains ne croisaient que rarement des naïades, encore moins une semi-naïade comme elle. Les regards mauvais, méfiants, apeurés, étaient son ordinaire.
Elle était une solitaire. Elle l'avait toujours été et le serait toujours. Elle en avait pris son parti. De sa mère, elle n'avait qu'un souvenir flou d'un regard bleu, si bleu. De son père, aucun. Il n'était peut être même pas conscient de son existence. Les druides de sa forêt natale l'avaient élevés, lui enseignant les voies de la Nature. Elle savait interpréter le souffle du vent, le chant des oiseaux, le murmure de l'eau. Elle savait trouver de quoi se nourrir dans les endroits les plus inhospitaliers. En revanche, elle n'était pas à son aise dans les villes et villages. Mais elle n'avait pas le choix. Elle le savait. Il lui fallait retrouver son père, et accomplir la dernière demande de sa mère. Elle n'en avait pris connaissance que quelques mois auparavant. Depuis, elle parcourait les routes et les sentiers, avec l'impression de traquer une ombre, un souvenir. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il soit encore en vie.

Rolistober 2021 - 15 : Casque


 

 Elle prit le casque dans ses mains et lentement, l'amena jusqu'à son crâne. Aussitôt, l'IA prit le relais et les interfaces vinrent se fixer aux dizaines de petites zones glabres habituellement cachées par sa chevelure. Elle ressentit le tressaillement électrique habituel ainsi que la légère nausée qui l'accompagnait.
Elle ferma les yeux, se laissa partir en arrière, le fauteuil épousant parfaitement la forme de son dos, la courbe de sa colonne, comme toujours. Dans une inspiration frémissante, elle se concentra et envoya sa conscience dans l'Interspace. Elle devait trouver ces données, l'avenir des siens en dépendait.

14 oct. 2021

Rolistober 2021 - 14 : cocher


Voix 1 -Bon... on peut y aller là, c'est bon?
Voix 2 -Attends, faut vérifier qu'on a tout !
Voix 3 -Oh non... il va encore nous faire le coup de la liste....
Voix 2 -N'empêche, si on avait pas eu ma liste la dernière fois, on partait sans corde !
Voix 1 -Allez... Fais la, ta liste, qu'on avance...
Voix 2 -Bon.. alors... Les rations de voyages?
Voix 1 et 3 - On a....
Voix 2 - Ok... Je coche. Des gourdes d'eau?
Voix 1 et 3 -On a....
Voix 1 -Ok... Je coche. Des potions de soins?

Deux heures plus tard...
Voix 2 -C'est bon, on a tout ! Heureusement que je fais ma liste quand même hein !
Voix 1 -Je... Ne pas l'assomer... Ne pas l'assomer...
Voix 3 -Est ce qu'on pourrait ENFIN se mettre en route PAR PITIE !
Voix 4 -Ah mais vous pouvez plus sortir de la ville avant demain maintenant. Ils ont fermé les portes pour la nuit.

Rolistober 2021 - 12 : coincé, collé


La cachette était étroite. Elle se retrouvait collée à son compagnon et se troubla en sentant son souffle dans sa nuque. Pourvu que cette patrouille imprévue s'éloigne, et vite. Elle était douloureusement consciente de la chaleur de ce torse contre le sien, de cette cuisse qui frôlait sa hanche, de ces mains qui encadraient son visage. Elle gardait le regard résolument fixé sur le mur, au dessus de l'épaule de celui qui lui faisait face. La faible hauteur du réduit l'obligeait à se pencher sur elle. Elle sentit son souffle dans son cou, encore et encore, chaud, et qui semblait s'accélérer quelque peu.
-Je... Désolé..., murmura-t-il, dès qu'ils se sont éloignés, on pourra sortir.

Rolistaber 2021 - 13 : Toit


 Bubble se laissa aller en arrière, les coudes appuyées contre les tuiles du toit de la maison parentale, le visage tourné vers le ciel nocturne. A ses cotés, Green fit de même, lui prenant doucement la main dans un geste de réconfort. La jeune femme finit par se blottir contre son compagnon, le regard toujours fixé vers les étoiles.
-Elle me manque... Elle me manque tellement..., dit-elle dans un murmure douloureux.
-Elle doit être en paix maintenant, tu ne crois pas ? répondit-il tout en lui caressant doucement les cheveux.
-Je sais pas. Je sais juste qu'elle me manque. Je pensais... que je serais plus apaisée que ça, que le coupable ait payé. Mais... La douleur est toujours là. Je suis juste soulagée de savoir qu'il ne pourra pas faire subir ça à quelqu'un d'autre...

Sans rien dire, il l'attira contre lui et, ensemble, ils contemplèrent les étoiles, si chères au coeur de la disparue.

12 oct. 2021

Rolistober 2021-11 : Aigre


 

Elle décala sa tête légèrement sur la droite, sans lever les yeux de ce qu'elle faisait. Derrière elle, le verre s'écrasa contre le mur dans un bruit mouillé. Le vin laissa une coulure rougeâtre et odorante dans son dos et elle fronça le nez, agacée. 

-Et t'ose appeler ça DU VIN ! CETTE INFÂME PIQUETTE AIGRE ! tonitrua l'homme envers le tavernier.

Ce dernier n'en menait pas large. Autour de lui, les regards se faisaient curieux, ou mauvais. Chacun commençait à choisir son camps. 

-Toutes mes excuses, il arrive qu'une bouteille vieillisse mal parfois, chevrota faiblement le pauvre homme, Je vous offre une nouvelle bouteille en dédommagement !
-ENCORE HEUREUX ! ET T'AS INTÉRÊT QU'IL SOIT BON CETTE FOIS !

L'homme abattit son poing sur la table la plus proche pour ponctuer sa tirade. Sa table. Le plateau de bois brut trembla violemment sous l'impact, dérangeant son ouvrage. Un silence de mort se fit dans la taverne alors qu'elle se levait lentement, et l'homme recula précipitamment. Il eut un hoquet horrifié quand elle releva sur lui son visage et le fixa de ses yeux blancs.

11 oct. 2021

Rolistober 2021 - 10 : Choisir


 

Ils avait réussi à l'acculer au fond d'une ruelle. Les yeux sans cesse en mouvement, elle tentait de garder un œil sur l'ensemble de ses assaillants. Ces derniers ne se privaient pas de ricaner face à elle. Ils se savaient en position de force. Malgré sa rapière, elle ne se faisait pas d'illusions, elle ne tiendrait pas contre autant d'opposants, toute fine lame qu'elle soit. Refusant de leur montrer sa peur, elle montra leur montra les dents, un grondement rauque remontant du plus profond de sa poitrine. Mais cela ne fit que renforcer leur hilarité. Elle était coincée, et ils le savaient. Tous portaient le symbole du faucon, sur une partie ou une autre de leur tenue. Discret, il était néanmoins facile à repérer pour qui savait ce qu'il cherchait.  

Soudain, ses assaillants s'écartèrent les uns des autres, laissant passer un homme. Il était habillé de vêtement de très bonnes factures. Une rapière battait sa cuisse, accrochée à une ceinture de cuir dont la boucle figurait un faucon en plein vol, serre en avant. Son visage était dissimulé derrière un masque figurant une tête de faucon. 

Elle eut une brusque inspiration de surprise en le voyant apparaître. Elle était dans les ennuis encore plus qu'elle ne le pensait si le chef de la guilde des Faucons de la Nuit s'était personnellement déplacé. Il avança vers elle nonchalamment. Elle devina le regard fixé sur elle, le sourire narquois dissimulé sous le masque, et déglutit difficilement. Elle se retint à grand peine de gronder une nouvelle fois. Il s'arrêta, quelques pas devant elle. Le regard vide du masque la clouait sur place. Elle sentit la sueur qui perlait son front, son souffle qui s'accéléra. 

-Bien... Demoiselle..., commença-t-il, Nous allons vous faire une proposition. Réfléchissez bien, avant de choisir votre réponse. Réfléchissez... vraiment... bien...

9 oct. 2021

Rolistober 2021 - 9 : Pression


 Elle revint à la conscience progressivement, douloureusement. Désorientée, elle battit des paupières plusieurs fois. Elle sentait une pression anormale autour de ses poignets, mordant dans ses chairs. Ses bras étaient retenus en arrière. Elle sentit qu'elle était assise, le buste affalé vers l'avant, la tête tombante. On l'avait attachée à une chaise.
Espérant que ses cheveux avaient masqué son réveil, elle referma les yeux, attentive aux bruits alentours. Le danger dans lequel elle se trouva avait envoyé un rush d'adrénaline dans ses veines, achevant de la réveiller. Elle n'arrivait pas à se rappeler comment on l'avait attraper, n'avait aucune d'où elle se trouvait, ni depuis combien de temps. Mis à part l'inconfort de sa posture et son crâne lancinant, elle ne sentait aucune douleur, ce qui était plutôt rassurant. Elle n'entendait rien autour d'elle, mais, craignant la présence de caméras, elle n'osa pas bouger. Tout juste entr’ouvrit elle un peu les paupières à nouveau. Sous ses pieds, elle put voir un sol en béton abimé. La lumière était faible et quelque peu vacillante. Cela ne l'avança pas des masses. Bien trop de bâtiments pouvaient correspondre à ce qu'elle voyait là. 

Soudain, elle entendit un bruit de pas qui s'approchait. Son dos se crispa par réflexe et elle jura intérieurement, priant pour ne pas s'être trahie au passage par ce mouvement instinctif. Elle identifia le bruit d'une chaise qu'on traine au sol. Le bruit s'arrêta, proche, si proche. Elle resta prudemment courbée, continuant de feindre l'inconscience. 

-Tu peux arrêtez ton cirque Demoiselle. Je sais que tu es réveillée depuis 5 bonnes minutes.

Son cœur manqua un battement tandis que le goût âcre de la peur l'envahissait. Elle connaissait cette voix. Et une seule personne l'avait jamais ainsi appelé de la sorte : Demoiselle. Elle était vraiment dans de sales draps.

8 oct. 2021

Rolistober 2021 - 8 : Montre


 

La fonctionnaire regarda sa montre, avant de la refermer, dans un claquement sec.  Elle promena un regard fatiguée sur la scène qui l'entourait. Des corps restaient au sol, sur lesquels on disposait des draps, que l'on évacuait ensuite sur des civières. Des tâches sombres marquaient la terre battue. Elle soupira et se dirigea à pas lent vers une femme qui sanglotait.
-Bonjour, Je suis l'Officière Vangre. Je vais devoir vous poser quelques questions.
La paysanne ne lui répondit pas, se contentant de lever vers elle un visage plein de larmes.  Vangre reprit :
-C'est bien vous qui avez trouvé les.. corps?
-Oui, chevrota la femme.
-Pouvez vous me raconter ce qui s'est passé?
-Je... je vais essayer. Je cueillais des mûres. C'est la saison vous comprenez et ma fille adore la tarte aux.. aux mûres. Et donc voilà, j'étais dans le sous-bois, là-bas. Et puis j'ai entendu des cris, comme des gens en colère, et puis.. des drôles de "schlouf ! schlouf!" et là, après, c'était des cris de peur et de douleur. Alors vous pensez bien, je me suis cachée moi. Mais très vite, y a plus eu de cris. Par contre j'ai entendu des gens parler. Mais j'ai rien compris. Je me suis approchée un peu et j'ai regardé à travers les fourrés mais, j'ai juste vu des silhouettes qui partaient en courant et par terre... par terre...
La femme éclata en sanglot, incapable de continuer son récit. Vangre fronça les sourcils. Ce n'était pas le premier groupe massacré dernièrement. Elle se tourna vers son assistant.
-Faites prévenir l'Unité Spéciale Quentin. Nous allons avoir besoin de leurs services pour arrêter ces assassins.

7 oct. 2021

Rolistober 2021 - 7 : Ventilateur / éventail


 
Le temps était chaud, lourd, prometteur d'un orage qui rafraîchirait l'atmosphère durant la soirée ou la nuit. On était au beau milieu de l'été, et partout, on voyait s'agiter les éventails depuis les simples éventails de bois brut des paysans venus vendre leurs produits, aux éventails de soie, ornés de motifs multicolores des nobles se promenant nonchalamment le long des avenues de la ville. Au milieu de ce beau monde, la foule des travailleurs anonymes s'agitait, haranguait les passants, transportait des colis plus ou moins volumineux, transmettait des messages importants (ou pas) d'un rue à l'autre. 

Croquant dans une pomme, Nrav observait toute cette cohue qui semblait ralentit par la lourdeur de l'air, à l'abri dans un petit recoin sombre de la rue. C'était la première fois que la troupe venait ici et il avait réussi à s’éclipser, échappant ainsi à la corvée d'aider à monter le chapiteau sur la petite place où l'administration les avait autorisés à se produire. Léchant le jus acide du fruit qui lui piquait les lèvres, il s'absorba dans sa contemplation. Il avait beau être membre de la troupe depuis des années, il n'était jamais réellement à l'aise en ville, préférant de beaucoup les voyages entre chaque étape. Il appréciait certes, de se produire, de voir les étoiles s'allumer dans les regards tandis que Grüm déclamait son texte de son impressionnante voix de baryton, pendant que Lily dansait légèrement le long de sa corde en voiles et que lui même jonglait, de plus en plus acrobatiquement, de plus en plus dangereusement, des torches enflammées remplaçant les balles entre ses mains au fur et à mesure de la représentation. Là, il était dans son élément. 

Mais le reste du temps, il évitait la foule. Des restes de son enfance probablement, même s'il gardait peu de souvenirs de ce temps avant que la troupe ne le recueille. Telma disait que son esprit s'était protégé en effaçant ces moments douloureux de sa mémoire. Elle avait surement raison. Il continua à laisser errer son regard autour de lui et frissonna soudain, mal à l'aise. Il était sûr et certain que le groupe n'était encore jamais venu ici. Et pourtant, là, une façade de maison ne lui paraissait pas entièrement inconnue. Troublé, il secoua la tête. Il imaginait des choses. Après tout, qu'est ce qui ressemble plus à une façade de maison qu'une autre façade de maison, à une ville qu'une autre ville... Oui, sûrement, la maison devait lui évoquer une autre maison, dans une autre ville, traversée plusieurs mois auparavant. Voilà tout.
Il se remit en mouvement, se disant qu'il devrait bien profité de sa présence ici pour faire quelques annonces sur la présence de la troupe en ville. Cela l'aiderai à se faire pardonner d'avoir fui les préparatifs de la représentation. Il allait commencer à lancer sa harangue quand il fut percuté de plein fouet par un petit corps arrivant à toute vitesse d'une ruelle en contrebas. Le souffle quelque peu coupé, il se saisit vivement d'un bras d'enfant. Il n'eut pas le temps de faire plus qu'une petite machoire se referma férocement sur sa main, lui faisant lâcher prise dans un cri de surprise. Lâchant un juron, il se mit à courir après la petite fille qui s'enfuyait comme si elle avait la mort aux trousses.

 

Rolistober 2021-6 : Esprit


 

Les deux adultes étaient sur leurs gardes. Autour d'eux, la tempête s'était levée. Brutale. Inattendue. Ils échangèrent un regard inquiet, abritant l'enfant de leurs corps. Difficilement, ils réussirent à gagner l'abri limité d'un rocher. L'enfant entre eux restait souriant, totalement confiant, serein. Les adultes le regardèrent, un peu déboussolés, alors qu'il posait ses petites menottes sur leurs bras, comme pour les rassurer. Comme toujours, il restait silencieux. Personne ne l'avait jamais entendu émettre un son, pas même un rire ou un pleurs.
Le petit se leva soudain, comme en réponse à un appel entendu de lui seul. Le vent hurlait autour du petit groupe, comme un millier d'esprits déchainés. Les adultes se retrouvèrent, sans comprendre, incapable d'esquisser le moindre geste. Horrifiés, impuissants, il virent l'enfant, éclatant pour la première fois d'un rire argentin, courir dans la tornade. Il se retourna une dernière fois, agita une petite main dans un signe d'au-revoir, son médaillon étincelant inexplicablement, avant de disparaitre. Ils entendirent une voix désincarnée leur chuchoter "Il reviendra... C'est un Appelé. Les Esprits vous le rendrons."

6 oct. 2021

Rolistober 2021-5 : Corneille


 

Un oeil noir la fixait tandis qu'elle rouvrait douloureusement les siens. Elle sentit quelque chose pincer son bras et se secoua vivement. Le pincement cessa. Dans un gémissement, elle redressa la tête, prenant la mesure de sa situation.
Ce n'était pas fameux. En voulant échapper à ses poursuivants, elle avait glissé dans la ravine qu'elle tentait de franchir. Ils avaient du la croire morte et l'avait abandonné là. Elle se tâta doucement la tête, puis les côtes, grimaçant aux endroits douloureux. Elle s'était probablement fêlé plusieurs côtes. Une de ses chevilles la lançait méchamment.
Elle remarqua alors l'oiseau noir qui était resté à ses côtés. La corneille semblait l'attendre patiemment. Elle se remit difficilement debout et l'oiseau lui lança un croassement rauque. Elle eut presque l'impression que l'animal l'encourageait. Dans une envolée de plumes, la corneille vint soudain se poser sur son épaule, tapota doucement ses cheveux de son bec, puis s'envola et se percha sur un rocher non loin. Elle semblait attendre que la femme la suive.

4 oct. 2021

Rolistober 2021-4 : Noeud


 

Le vieil homme appuyait pensivement son menton sur ses deux mains entrecroisées, les coudes posés sur le bureau de bois verni devant lui. Un soupir lui échappa. Il avait beau réfléchir, tourner et retourner les possibilités dans son esprit, il ne trouvait pas de solution convenable. Sa petite fille refusait mordicus d'épouser le fiancé que la Famille lui avait trouvé. Non seulement elle ridiculisait ses parents, mais elle mettait également la Famille dans l'embarras, face au clan du fiancé. Elle n'avait même pas accepter de le rencontrer comme la coutume le voulait. Furieuse, elle avait menacé de passer son temps à hurler si on la forçait à venir à cette entrevue. Et il la connaissait suffisamment pour savoir que ce n'était pas là des menaces en l'air.  Son tempérament de feu, voilà où était le noeud du problème. Mais à 22 ans, il était trop tard pour remédier à cela. Ses parents l'avaient trop gâtée, et voilà où cela les avait mené.
Le patriarche ne se doutait pas que, non loin de là, en toute discrétion, les femmes de la famille avaient décidé de se rebeller contre l'ordre des hommes, et s'organisaient secrètement pour aider la jeune fille.

3 oct. 2021

Rolistober 2021-3 : Vaisseau

 Elle s'approcha du quai d'un pas décidé. Son baluchon, bien rempli, ballottait dans son dos. Plusieurs marins se retournèrent sur son passage. Elle les ignora avec superbe et son allure était tellement arrogante que nul ne se risqua à la siffler ou la héler d'une remarque graveleuse, comme ils l'auraient fait habituellement face à une jeune femme seule, dans cette partie de la cité.
A Oströs, la mer était affaire d'hommes, sa présence était donc particulièrement inhabituelle. Elle s'arrêta quelques instants, regardant attentivement les voiliers qui se trouvaient là. Soudain, elle se dirigea vers un des bateaux. Ce n'était un vaisseau habituel. La forme de sa coque, le nombre de voiles, indiquaient son origine étrangère. Arrivée près de la rampe d'embarquement, elle appela le capitaine d'une voix forte, tout en mettant un pied sur la planche de bois qui l'amènerait à bord.

 

2 oct. 2021

Rolistober 2121-2 : Costume

 


D'un mouvement distrait, il lissa sa chemise. Le vêtement, de grande qualité, était taillé sur mesure. Il rentra les pans de tissus dans son pantalon, boucla sa ceinture. Il enfila ensuite ses bottines de cuirs souples, teintées dans un bleu profond qui évoquait les fonds marins. Enfin, dans une envolée d'étoffe, il s'enveloppa dans son épaisse cape noire dont il rabattit le capuchon sur son front.
Il prit le temps de vérifier sa mise dans le grand miroir disposé dans un coin de sa chambre. Puis, il accrocha sa rapière à son coté. Il devait bien le reconnaitre, habillé ainsi, il avait fier allure.
Il sortit en fredonnant une petite comptine. Riant intérieurement, il se mit en route pour cette fête à laquelle nul ne l'avait pourtant invité.


1 oct. 2021

Rolistober 2021-1 : Cristal

 C'est reparti pour un rolistober. Mais comme je n'ai pas trouvé de liste "Rolistober", je le fais avec la liste de mots pour l'Inktober. ^^


On l'appelait Cristal. Certains disaient que c'était à cause de ses yeux, couleur de glace pure. D'autres prétendaient que c'était à cause de sa peau, si pâle qu'elle en devenait diaphane. En réalité, plus personne ne se souvenait comment cela avait commencé. Pas plus qu'on ne se souvenait de son nom véritable. Elle a perdu sa véritable identité au fil des ans.
Cristal aurait pu paraitre belle, si elle n'était pas si étrange. Elle ne parlait pas. Elle ne faisait pas un geste en direction des autres villageois. Elle ne répliquait pas quand on la bousculait. Mais les gens avaient vite remarqué que ceux qui s'y risquaient avaient... des accidents.
Certains avaient été jusqu'à l'accuser. Mais on n'avait jamais réussi à trouver la moindre preuve.
Quand les soupçons de sorcellerie commencèrent à émerger, à se murmurer, les rares personnes qui l'aidaient décidèrent de la convaincre de quitter le village.
C'est ainsi que Cristal partit sur les routes, un baluchon pour tout bagage, en compagnie d'un barde de passage et de son chien. Elle ne dit rien. Mais en se retournant une dernière fois vers ce village qui l'abritait depuis des années, ses yeux prirent une teinte irréelle et le barde crut entendre comme une mélopée murmurée, comme le souffle du vent dans les saules, un soir d'hiver.
L'homme eut un frisson et fit un geste protecteur devant lui, afin d'éloigner les démons.
Cristal le vit faire, eut un sourire narquois dans sa direction, puis se mit en route.

Ombre (character design 22)

 Source d'inspiration : https://www.deviantart.com/shilin/art/--363202783


Ceux qui la connaissaient, l'avaient connue, la pensaient faible. Elle avait effectivement été la demi-portion,celle qu'on bouscule, qu'on pince, qu'on frappe. Celle qui baisse la tête et les yeux, qui subit en silence, en serrant les dents. Elle avait encaissé, encaissé et encaissé encore. Jusqu'au jour de la Rupture.
Ce fameux jour où quelque chose s'était brisé en elle. Ce jour où elle avait laissé la rage, la haine et la violence se déverser en elle. Ce jour où, sans le vouloir vraiment, elle L'avait invoqué. Depuis, elle avait... changé. Son apparence était toujours la même, mais elle n'était plus vraiment humaine et les ombres la suivaient, lui obéissaient.
Tous ceux qui l'avaient maltraités disparurent, les uns après les autres, dans des accidents inexplicables. Elle, ne disait rien, un léger sourire aux lèvres, tandis qu'autour d'elle, les ombres se déchaînaient, invisibles aux yeux des simples mortels.

25 sept. 2021

De la terre aux nuages 3 : Où l'on tente de fuir

 Le vieux dont Ayuko nous a parlé est bien venu, presque 2h après son retour catastrophé. Il s'agissait de Saruto, un vieux mineur. On le connait très peu, il passe quasi tout son temps sous terre, dans les galeries. Du coup, il nous a demandé d'éteindre les lumières en arrivant, ça lui faisait mal aux yeux je crois. On a aussi fermé les volets, plus par sécurité pour le coup, des fois que la deuxième personne, celle qu'Ayuko a entendu sans la voir, espionne. Saruto a reconnu la pierre, il nous a dit que c'était un cristal de pierre volante et qu'avant, au début de la mine, on pouvait y trouver des fragments de pierres volantes, mais pas des cristaux comme ceci. C'est vraiment incompréhensible. Comment un cristal taillé et travaillé a pu se retrouver enchâssé dans une veine de charbon, au fond d'une mine qui a au moins 10 ans ?!?
Saruto a fini par repartir. Peu après, quelqu'un a toqué à la porte. Cétait Itoki, l'aviateur de l'armée. Il était assez suspicieux mais on a joué les andouilles. Il a exigé qu'on le retrouve à 6h du matin le lendemain à la mine, en insistant bien pour qu'on soit là tous les trois.
Mamoru a pris peur et voulait qu'on parte pour Tokyo, à la suite de Pioné, dès le lendemain.On a fini par aller se coucher...

Le lendemain, la radio annonçait que quelque chose rodait près de la Grande Forêt, une drôle de bestiole, grosse comme un ours, mais avec 6 pattes, comme un insecte. Le journaliste n'avait pas l'air très sûr de son info cela dit. En tout cas, cette forêt est une saleté je crois. Elle est encore loin de chez nous mais ça se rapproche chaque jour... Comment fera-t-on si elle finit par recouvrir tout le Japon?
Enfin, c'est pas comme si on n'y pouvait quelque chose... On a fini de se préparer pour rejoindre Itoki devant la mine. Il s'était bien installé, avec une tente, des projecteurs, tout le tintouin, comme si l'endroit lui appartenait, presque. Il a absolument voulu nous examiner avec une drôle de machine. On a bien compris qu'on allait pas vraiment avoir le choix. La machine a réagi quand il l'a passé au niveau des mains d'Ayuko. Il a aussitôt déclaré que la zone était désormais une zone militaire et exiger de garder Ayuko pour interrogatoire. Face à nos protestations, il a sorti un mandat et nous a obligé à partir.
Je n'ai pas réfléchi longtemps et j'ai couru immédiatement chercher le maire. Il était furieux et m'a demandé de le ramener jusqu'au campement de l'aviateur. Mais arrivé là-bas, plus personne ! J'ai appelé en criant et Ulmi est venu voir ce qu'il se passait. Il nous a dit que Mamoru était à notre refuge alors j'ai couru jusqu'à la maison. On y a couru et on y a retrouvé Mamoru, mais Ayuko non. Alors on a recouru vers la mine et là, on les a enfin recroisé. Il était avec Itoki et s'apprêtait à l'emmener dans le tunnel 14, le tunnel où on a trouvé la pierre !
Le maire s'est immédiatement avancé et une engueulade impressionnante à commencer. Avec Mamoru et Ayuko, on en a profité pour s'esquiver et partir à pied vers la gare la plus proche, au village voisin. On y est arrivé au moment où un avion se posait dans un champ voisin... On n'a pas trainé à acheter 3 billets pour Tokyo, puis on est allé se changer pour être moins reconnaissable qu'avec nos tenues de mineurs. En ressortant de la gare, on a vu un 4*4 militaire, rempli de soldats qui arrivait. On s'est fait discret et on s'est réfugié dans un café en attendant l'heure du départ. Au passage, on a réfléchit à des faux noms, des fois que... 

Seulement voilà, en sortant de là, on est tombé sur un soldat qui nous a arrêté. Il a demandé à voir nos papiers d'identité... Autant pour les faux noms...
Histoire de gagner un peu de temps, j'ai simulé une chûte et une blessure à la cheville. Et là, je sais pas ce qui lui est passé par la tête mais... Mamoru n'a rien trouvé de mieux que... d'avaler la pierre ! Et le comble : il a commencé à s'envoler ! Ayuko s'est précipité pour s'agripper à lui et essayer de le retenir mais sans succès. Alors de désespoir j'ai bousculé le soldat et je me suis agrippée à mon tour. On s'est retrouvé à grimper dans le ciel, de plus en plus haut, sans aucun contrôle sur la direction ni la hauteur. On a juste entendu la voix d'Itoki qui criait aux soldats de nous rattraper, mais on était déjà trop haut. En regardant en bas, j'ai juste eu le temps de le voir courir vers son avion.