Avertissement : violence sur enfant, kidnapping, captivité, mention d'esclavage
Ovräm regardait la petite silhouette tremblante au sol devant lui. Il la distinguait à peine dans la pénombre, mais ses sanglots résonnaient dans la cellule. Il essaya de se diriger vers elle, à quatre pattes, ses chaines cliquetant à chacun de ses mouvements, se guidant sur le bruit des pleurs plus que sur l'ombre à peine visible au sol.
- Eh! Eh!, chuchota-t-il, Comment tu t'appelles?
Le petit corps sursauta et recula précipitamment.
- J'vais pas t'faire de mal. Je suis dans la même galère que toi. Regarde, j'ai même des chaînes...
- Moi... Moi aussi.. J'ai des chaînes..., hoqueta une minuscule voix d'enfant,
- Comment tu t'appelles? Moi c'est Ovräm.
- Mamou, elle veut pas que je parle aux inconnus...
- Bah... Chuis pas un inconnu, puisque je t'ai dit mon nom, asséna-t-il avec assurance.
L'enfant sembla ruminer cette logique particulière quelques instants.
- Je m'appelle Idda.
- Bah Bonjour Idda. Comment tu t'es fait attraper?
- C'est... C'est mon Papé qui.. qui m'a donné aux monsieurs..., murmura la petite fille d'une voix éteinte,
- Hein? Ah bah ça...
Ovräm était outré. Pour lui, orphelin des rues, la famille était un havre de paix et de soutien fantasmé. Il n'avait aucun souvenir de son père et ne gardait de sa mère qu'une image floue dans sa mémoire. Il ignorait comment exprimer toutes ces émotions qui l'envahissaient. Il savait juste qu'il avait besoin de se rassurer. C'est ainsi qu'il avait ce réflexe de se rapprocher de cette gamine, encore plus effrayée que lui, et dans une posture toute aussi calamiteuse que la sienne.