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19 févr. 2023

Pinson, Barde tieffeline

Ce texte est le background (ou historique) d'un personnage de jdr pour une campagne qu'on va bientôt commencer. Il s'agit d'une barde tieffeline pour la campagne (quelque peu remaniée par le MJ) "La malediction de Stradh". C'est la 1ere fois que je vais jouer à DnD et, si j'appréhende un peu les combats qui trainent en longueur, je suis curieuse quand même de découvrir cette campagne. Ca doit être le BG le plus long que j'ai écrit pour un perso pour le moment. Après c'est aussi parce que je transforme ça en exercice d'écriture et on peut très bien avoir un perso avec un BG de quelques lignes seulement hein. ;)

La jeune barde a grandi dans les ruelles sombres et malodorantes des bas-quartiers de Eaux-Profondes. Très vite elle a dû faire face aux insultes, crachats et quolibets qui sont trop souvent le lot quotidien de ceux de sa race. Elle a vite appris qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même et que les autres n'étaient pas dignes de sa confiance. Elle a grandi ainsi, de rapines et diverses débrouillardises. Ses parents faisaient de leur mieux pour subvenir aux besoins de la famille et lui donner une éducation la plus honnête possible, mais peu de gens étaient près à donner 1 emploi correct à des tieffelins. Son père savait forger le métal et parvenait parfois à trouver un travail dans un atelier de forgeron, travail pour lequel il était toujours sous-payé. C'est lui qui lui a forgé et offert ses premiers bijoux, en laiton ou en cuivre. Sa mère vendait des petites pâtisseries contre quelques piécettes, dans les bas-quartiers. Les deux savaient se défendre en cas d'agression et avaient transmis cela à leurs enfants. L'enfant qu'elle était à l'époque avait appris à se servir de dagues et à ne jamais s'en séparer. Cela n'avait pas empêché qu'elle rentre régulièrement le visage tuméfié, les vêtements déchirés et sans ses maigres possessions que ses agresseurs s'étaient appropriés. Mais les années passant, elle s'était améliorée dans l'art de ne pas se faire remarquer et également dans celui fort utile de la fuite éperdue dans ces ruelles qu'elle connaissait désormais aussi bien que le fond de ses poches. 

Malheureusement, ses parents finirent par être accusés de vol par un  aristocrate un jour. Ils furent tous les deux arrêtés et emmenés par la milice. La jeune tieffeline n'eut que le temps d'obéir au dernier ordre de ses parents qui lui hurlèrent de fuir. Sa connaissance du réseau de ruelles lui permirent de semer les gardes. Elle ne revit plus jamais ses parents et elle ne sait pas ce qui est advenu d'eux. Elle revint prudemment à la maison le soir même et resta là, plusieurs heures, à attendre ses parents. 

L'enfant, épuisée, finit par s'endormir. Elle eut alors un rêve étrange. Une immense silhouette apparut dans son dos. Elle sentit deux larges mains, très chaudes, se poser sur ses épaules tandis que 2 gigantesques ailes de cuir rouge sang l'entourèrent, formant 1 étrange cocon protecteur autour d'elle. Elle n'avait jamais vu cet être mais, étrangement, elle avait la certitude qu'il s'agissait d'Asmodée, ce seigneur infernal contre lequel ses parents l'avaient plusieurs fois mise en garde. C'était à cause du pacte entre lui et un de ses ancêtres que sa famille avait cet aspect étrange.

Elle entendit 1 voix calme, apaisante, rassurante lui parler.

"Je peux t'aider tu sais, si tu le souhaites. Le veux-tu mon enfant ?"

Elle frissonna, subjuguée par la présence dans son dos. Elle avait envie d'accepter. Elle était seule. Elle avait froid, faim. Ses parents avaient été emmenés sans qu'elle en comprenne la raison. Elle avait juste l'intime conviction que cela était injuste. La tentation était grande. Elle sentait qu'avec un protecteur pareil, elle n'aurait plus autant à craindre les gens qui la prenaient pour cible. Et puis, tant qu'à être traitée comme une fille du diable, pourquoi ne pas en devenir réellement une ?

Mais dans sa tête résonnaient aussi les voix de ses parents. Elle les imaginait qui la regardaient. Elle entendait de nouveau les paroles chuchotées par sa mère maintes et maintes fois : "Les diables ont une voix de miel. Ils aiment à proposer des pactes aux mortels. Mais ne t'y fies pas. Ils te conduiront à ta perte. Regarde nous… Nous payons toujours la faute de notre ancêtre. Et de tous les archidiables, Asmodée est le plus dangereux, le plus séduisant. Ne l'écoute pas. Ne le crois pas. Surtout… ne l'écoute pas."

La parole de sa mère l'emporta sur la voix envoûtante du seigneur des 9 enfers. Elle s'entendit répondre, d'une petite voix tremblante "Je… merci mais… je vais me débrouiller. Ca ira."

Elle sentit la déception de la présence qui l'entourait. Mais il ne se fâcha pas. Elle entendit juste un murmure "Très bien. Dommage. Une autre fois, un autre jour peut être…"

Elle se réveilla en sursaut. Mais le souvenir de ce rêve étrange s'effilocha dans sa tête et s'effaça entièrement de sa mémoire.
Peu de temps après, elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Elle n’osa pas bouger, mais la personne insista et la raison finit par se frayer un chemin dans l’esprit apeuré de la petite. La milice n’aurait pas frapper poliment comment ça, elle aurait défoncer la porte qui déjà ne tenait pratiquement plus dans son cadre. Prudemment, l’enfant rampa vers la fenêtre et regarda rapidement dehors. Elle aperçut une calèche en bois noble, attelé à un couple de chevaux noirs comme la nuit qui attendait dans la ruelle. Devant la maison, elle ne put entrevoir qu’une silhouette masculine, dans une tunique noire de très belle facture. Il avait des cheveux de jais, coupés court et la peau pâle. Dans le court instant où elle regarda à l’extérieur, il tourna la tête vers la fenêtre et leurs regards se croisèrent. Il l’avait vu. Il avait des yeux à la pupille rouge et elle eut l’impression qu’il avait vu jusqu’au tréfond de son âme. Paniquée, elle se réfugia tout au fond de la pièce principale, dans un coin d’ombre. Une voix l’interpella.
- Je sais que tu es là. Puis-je entrer ? Je ne te veux aucun mal, au contraire. 

L’enfant ferma les yeux et resta muette, espérant que l’inconnu se lasse et finisse par partir. Mais il ne partit pas. Au contraire, elle entendit la porte commencer à tourner en couinant, puis le fracas du panneau de bois qui s’effondrait au sol.
Elle rouvrit les yeux, le regard aux abois et réalisa avec horreur qu’elle s’était éloignée des fenêtres et qu’il lui serait difficile de fuir si besoin. Le souffle court, elle observait la silhouette qui se découpait dans l’encadrure de la porte. L’homme semblait considéré avec une légère surprise la porte, désormais inutile, au sol. Puis il tourna la tête vers l’enfant. Elle se sentit clouée sur place par ce regard rouge. Elle sentait qu’elle ne pourrait rien cacher à ces yeux de braises. Il lui sourit et reprit la parole, d’une voix douce.
- Je veux seulement t’aider, je t’en donne ma parole, petite.
Elle déglutit, puis la colère émergea et la poussa à répondre.
- Personne n’aide les tieffelins. Jamais…
- Certaines personnes si. Tu n’en as juste jamais rencontré avant moi. Mais je veux t’aider. Je peux… faire en sorte que ta vie s’améliore prochainement.
Elle eut un rire amer, désespéré.
- Vous pouvez… libérer mes parents ?
- Malheureusement non, cela est hors de ma portée. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas t’aider toi.
- Pourquoi vous voudriez m’aider ? J’ai pas confiance. Vous voulez quoi ?!?
Il eut un léger rire et elle le détesta pour cela.
- Juste… un service. Mais pas tout de suite. Quand tu seras plus grande, je te demanderai un service.
Elle fronça les sourcils, méfiante. Mais cette version lui semblait déjà plus plausible. Personne n’aide personne sans attendre quelque chose en échange. C’est ce que la vie lui avait appris.
- Quoi comme service ?
- Juste… gêner quelqu’un, s’en débarrasser si tu le peux.
Elle se ferma.
- Vous voulez que je fasse votre sale boulot à votre place, comme ça, c’est sur moi que ça retombera. Les tieffelins sont des coupables parfaits hein, même quand on a rien fait. Je veux pas. Je me débrouillerai.
L’homme soupira.
- Je ne t’oblige à rien. Et tu pourras te contenter de simplement le gêner. Ca me suffira.
- Je sais même pas qui c’est votre victime. Je vais pas accepter d’embêter quelqu’un d’inconnu qui a peut etre rien fait de mal… C'est pas parce que je suis une tieffeline que je suis prête à faire n'importe quoi, cracha-t-elle.
L’inconnu fouilla dans ses affaires. L’enfant se tendit, prête à se défendre et se battre pour sa survie. Mais il sortit simplement… une flûte. Une flûte magnifique, en bois précieux, réhaussée d’or et d’argent. Elle n’avait pas besoin de s’y connaître beaucoup pour réaliser que l’instrument valait cher, très cher. Plusieurs centaines de pièces d’or probablement.
-Si tu acceptes, cette flûte est à toi. Je la pose au sol d’accord ? Si tu la prends, c’est que tu acceptes mon marché, et je pourrais t’aider dans ces moments difficiles, petite. Mais je ne peux pas rester plus longtemps.
Et, sans plus de cérémonie, il posa la flûte précieuse au milieu de la pièce, avec délicatesse, avant de tourner les talons et de retourner à la calèche. Elle le regarda faire, éberluée, et remarqua seulement à ce moment là un détail étrange : la calèche n’avait pas de cocher. Elle reporta son regard vers la flûte, puis le releva vers l’entrée et eut un hoquet de surprise. Il n’y avait plus nulle trace de la calèche et de son étrange visiteur. Elle courut regarder dans la ruelle mais ne vit aucune trace du véhicule.
Elle remit comme elle put le panneau de bois qui était anciennement une porte et s’assit dans un coin, le regard fixé sur l’instrument. Elle resta là de nombreuses heures, à attendre le retour de ses parents, même si au fond,elle savait qu’ils ne reviendraient pas. Elle tourna autour de la flûte, hésitante. Elle n’aimait pas cet inconnu. Il semblait noble, comme la personne qui avait accusé injustement ses parents. Et elle n’aimait pas ce marché. Et puis, si elle prenait cette flûte, à tous les coups, on l’accuserait de l’avoir volé si qui que ce soit la voyait avec. Avec un frisson glacé, elle réalisa qu’elle ne pouvait pas laisser la flûte dans la maison. Si la milice revenait et la trouvait, c’était ses parents qu’on allait accuser de vols. Et ils seraient encore plus dans les ennuis. Elle ne pouvait pas permettre ça. Elle finit par prendre l’instrument précieux. Au même moment, elle sentit une étrange aura englobé sa main et vit une marque apparaitre sur le dos de celle-ci. Elle lâcha précipitamment la flûte mais un œil rouge finit de se dessiner sur sa peau malgré tout. Elle frotta sa main, dans une tentative d'effacer le dessin et jura tout bas en constatant que celui-ci n'était pas sur mais bien dans sa peau, comme 1 étrange tatouage. Le mal était fait, aussi elle reprit à nouveau l'instrument et l'examina. Il était splendide. Il allait sûrement lui attirer des ennuis. Elle le cacha sous sa tunique rapiécée.

Finalement, la faim et la peur la poussèrent à abandonner la masure désormais vide et froide. Elle partit en emportant qu'un peu de nourriture, les quelques piécettes qu'elle put trouver, un bracelet de laiton décoré de perles de verre colorées que son père avait offert à sa mère et la guimbarde qu'il lui avait fabriqué pour ses 5 ans. Et la flûte, soigneusement dissimulée sous ses vêtements.

Alors âgée de 8 ans, elle se retrouva à la rue, seule, sans ressources et traumatisée par les évènements. Elle en garda une haine farouche envers la noblesse et les puissants. Elle ne sut jamais le fin mot de l'histoire, mais elle était persuadée de l'innocence de ses parents. Elle eut l'occasion de remarquer que personne ne semblait voir la marque sur sa main, mais ca ne l'empêcha pas de continuer à porter des petites mitaines en laine par précaution. La petite apprit l'art de la débrouillardise. Elle mangeait rarement à sa faim et fut plusieurs fois malade d'avoir avalé de la nourriture avariée. Elle ameliora ses competences de voleuse car sa survie en dépendait. Elle évitait soigneusement le contact tant avec la milice qu'avec les différents groupes de voleurs de la ville. Elle n'avait confiance en personne. 

Elle aurait probablement mal tourné si, après plusieurs semaines, elle n'avait pas été remarquée par des gens aux ordres d'un mystérieux mécène. Ces derniers avaient alors approché celle qui ne s'appelait pas encore Pinson, avec une étrange proposition : leur employeur était prêt à lui offrir une éducation. Tout d'abord, elle s'était défiée d'une offre qui semblait bien trop belle pour être honnête. Le drame qui s'était abattu sur sa famille et la vie dans la rue l'avaient rendue extrêmement méfiante.  Les hommes avaient l'habitude de cette réaction et avaient ordre de ne pas brusquer les enfants choisis ou leur familles quand ils en avaient encore.. En effet, le vieux gnome qui les employait avait décidé d'utiliser sa fortune pour sortir des enfants de la rue, les soustrayant ainsi à un avenir sombre et leur donnant une chance inespérée pour une vie meilleure. Après pas mal d'hésitations, elle se dit qu'elle n'avait plus grand chose à perdre tout en se promettant de rester sur ses gardes. Au pire, elle s'enfuirait et elle aurait peut-être gagné quelques repas au passage. C'était probablement sa seule et unique opportunité pour éviter une vie miséreuse. Elle savait que même si l'offre était honnête, elle aurait à relever de nombreux obstacles dus au racisme et à la bigoterie des gens qui ne verraient toujours d'elle que sa peau rougeâtre marbrée d'argent, ses étranges yeux entièrement argentés et ses deux délicates cornes torsadées qui suivaient la courbe de son crâne avant de s'élever brusquement vers le ciel par dessus une chevelure de la même couleur que son regard.

Elle avait intégré très tôt, comme tous les tieffelins, que partout où elle irait, elle rencontrerait la méfiance et la peur, et que nombreux seraient ceux qui ne verraient en elle qu'une enfant du diable, coupable d'être la descendante d'un être ayant conclu un pacte avec Asmodée, seigneur des neuf enfers.

La jeune tieffelin avait commencé très jeune à aimer les chants et la musique. Elle trouvait le pouvoir des chansons, capable aussi bien de déclencher le rire que les larmes de l'auditoire, absolument fascinant.  Quand on lui demanda quel métier elle souhaitait apprendre, c'est donc tout naturellement qu'elle opta pour celui de barde. Elle ne rencontra jamais son bienfaiteur et ne sut pas son nom. Mais elle se retrouva en apprentissage auprès d'un vieux barde. Ce dernier, quelque peu revêche au début, prit rapidement en affection la jeune tieffeline à la curiosité insatiable. Il dut déployer des trésors de patience pour apprivoiser l'enfant qu'on lui confia. Cependant la perspective de pouvoir transmettre son art lui plaisait et il avait pitié de cette petite tieffeline que la vie n'avait pas épargnée malgré son jeune âge. Il remarqua très vite la fascination de la petite pour ses mélodies et l'observa discrètement tenter d'en reproduire maladroitement sur sa petite guimbarde. Petit à petit, en l'amadouant avec des propositions de tester ses instruments, de lui conter les légendes des grands héros de jadis, mais également en lui chantant des chansons aussi bien mélancoliques qu'humoristiques, il finit par réussir à rassurer la tieffeline et à s'assurer sa confiance. De là, il gagna sa loyauté absolue. Il était ému par cette enfant au regard dur, aux réflexes aiguisés et aux doigts agiles. Elle ne lui parla jamais de son passé, se renfermant dans sa coquille les rares fois où il tenta d'amener le sujet dans leurs conversations. Il connaissait suffisamment le monde pour avoir une idée sur ce qu'elle avait pu subir. Il se posait cependant des questions concernant cette étrange flûte qu'elle cachait à son arrivée. L'instrument était bien trop précieux pour être la propriété d'une fillette tirée de la rue. Mais Pinson refusa obstinément de répondre aux rares questions qu'il tenta de lui poser à ce propos.

 Il lui apprit l'art de la représentation, du chant, de la musique. Ayant perçu ses aptitudes, il l'initia également à l'art de mêler à ses mélodies la magie venant des échos des Mots de Création, selon la croyance des bardes. Il la prévint que tous les bardes ne savaient pas faire cela et d'user de ces dons avec prudence et sagesse. Auprès de lui, elle apprit le maniement de de la guimbarde, du tympanon et de différentes sortes de flûtes, ainsi que le chant, l'art de conter une légende en captivant son auditoire, comment lire un public et jouer avec ses émotions pour lui donner ce qu'il attend. Il lui apprit aussi la jonglerie, la danse et les acrobaties qui relèvent tout autant de l'art du spectacle. 

Avec lui, elle parcourut la côte des Épées et l'intérieur du continent, découvrit autant les grandes villes que des petits villages reculés. Il lui réapprit à rire et à savourer la vie. Il découvrit un peu trop tard que son apprentie était particulièrement douée pour espionner en douce des conversations qui se voulaient sans témoin. Elle l'avait suivi en cachette un jour où il avait un rendez-vous clandestin. Il n'en prit conscience qu'une fois arrivée à destination. Aussi douée que fut celle qui avait changé de nom pour celui de Pinson, elle n'avait aucune chance d'observer sans se faire prendre deux maîtres bardes. C'est ainsi qu'elle découvrit l'existence des Ménestrels, ces bardes qui ont pour objectif d'être la chanson de ceux qui n'ont pas de voix. Le combat que ces personnes de l'ombre avaient décidé de mener pour défendre les opprimés, les gens abandonnés de tous, enflamma le cœur de l'adolescente. Elle comprit mieux pourquoi son maître avait accepté de prendre une tieffeline perdue sous son aile. Et elle décida qu'elle voulait, à son tour, protéger ceux qui n'ont personne pour les aider. Elle prouverait ainsi que son ascendance n'avait pas d'effet sur sa morale. Et elle espérait pouvoir aider à éviter à d'autres les évènements tragiques qu'elle-même avait subi enfant. 

Elle dut supplier son maître pour pouvoir rentrer dans l'organisation. Mais à force de promesses, de paroles douces et surtout, en ne renonçant jamais à sa demande, il finit par accepter et elle devint une guetteuse des Ménestrels. Il la garda auprès de lui, lui apprenant toutes les ficelles du métier ainsi que les façons d'œuvrer pour les Ménestrels pendant 8 ans. Au bout de toutes ces années, il lui annonça qu'il n'avait plus rien à lui enseigner et que ce qui lui restait à apprendre, elle devrait le découvrir par elle-même. L'annonce fut un choc pour elle. Bien que fière d'avoir réussi son apprentissage, elle dut bien reconnaître qu'elle n'avait pas vraiment envie de quitter son maître et qu'il allait lui manquer. Mais sa propre vie l'attendait et il fallait désormais qu'elle vole de ses propres ailes. Elle s'en fut donc par les chemins et les routes de Faerûn et très vite, elle savoura la liberté de faire ses propres choix. Elle commença à écrire ses propres chansons. Elle se délecta de pouvoir découvrir le vaste monde, d'en apprendre chaque jour davantage sur ce qui l'entourait. Elle écoutait patiemment les contes et légendes que les anciens et anciennes qu'elle rencontrait acceptaient de lui narrer. Elle apprenait le plus possible de balades et chansons nouvelles. Elle aimait également découvrir des choses sur la nature et le monde qui l'entourait. Et, autant que possible, elle se tenait informer des décisions politiques, de la vie sociale, des rumeurs sur les puissants. 

Peu après son 18ème anniversaire, elle reçut une lettre. Bien qu'elle ne fut pas signée, elle reconnut l'œil présent sur sa main, qui figurait au dos de l'enveloppe. C'etait l'homme inconnu qui venait réclamer sa part du marché. Il lui enjoignait de se rendre dans 1 pays sombre, tenu d'une main de fer par un tyran notoire, un dénommé Stradh, connu également pour être un vampire. Et de… gêner ce dernier. Elle sourit et commença immédiatement à preparer son voyage vers les terres du vampire. Finalement, elle ne regrettait pas d'avoir conclu ce marché. 



Pinson est maintenant une barde de 18 ans. Si elle reste extrêmement méfiante sous son visage affable, quiconque sait gagner sa confiance trouve en elle une amie loyale. Elle méprise les puissants et leur tendance à vivre dans l'opulence quand d'autres personnes subissent la misère, la faim, les maladies. Ses paroles sont régulièrement moqueuses voire cyniques. Gare à qui s'attire son mépris car il court le risque de subir une pique qui le ridiculisera et fera rire tout le monde autour à ses dépends. Son maître l'a cependant mis en garde contre le fait de s'attirer le courroux des puissants, lui rappelant que les Ménestrels œuvrent dans l'ombre. Mais la rancœur qu'elle garde en elle depuis son enfance peut l'amener à se montrer imprudente à ce sujet et à prendre pour cible des gens qui risquent d'en prendre ombrage et chercher à lui faire payer ses mots acerbes. Elle fait montre d'une grande curiosité et aime découvrir chaque jour quelque chose de nouveau. Si elle reste plus à l'aise dans les grandes villes, elle apprécie également la campagne qui lui permet de renouer avec la nature qu'elle a découvert lors de son apprentissage. Elle a dernièrement sauvé une petite souris qu'elle a depuis apprivoisée et qui se cache le plus souvent dans une des poches de Pinson ou dans sa chemise. 

Elle garde de son enfance des rues d'avoir les doigts lestes et agiles et n'a pas de scrupules à délester nobles et riches bourgeois de leurs bourses ou objets de valeur mal surveillés. Elle met en revanche un point d'honneur à ne jamais voler à des gens modestes pour qui la moindre pièce compte. 

Même si son apparence marquée de tieffeline inquiète la plupart des gens, son regard pétillant et son sourire moqueur, allié à sa voix de velours et ses compétences de bardes lui permette régulièrement de charmer un auditoire et de rassurer aubergistes et tenanciers à qui elle propose de faire une prestation dans son établissement.