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Ce petit coin du net se nourrit de vos commentaires. Merci de penser à lui et de me laisser une ou plusieurs bafouilles.

22 déc. 2020

Les Enfants Whorgram 13 : Et maintenant?

 Le lendemain matin, Ombeline, Barthélémius et Réginald se retrouvèrent tandis que le reste de la fratrie vaquait à d'autres occupations. Ils commencèrent à discuter tout en avançant dans les couloirs.
-Personnellement, je suis d'avis d'aller remercier Dame Malyani à l'auberge. Et en profiter pour récupérer nos affaires au passage..., commença Ombeline,
-Je suis d'accord, elle et son époux nous ont bien aidé, acquiesça Réginald tandis que Barthélémius montrait son assentiment d'un signe de tête.
-Vous avez vu leurs échanges de regard, hier, entre elle et Grand-père?, demanda Ombeline
-Un peu oui. Manifestement ils se connaissent., répondit Barthélémius,
-C'est plus qu'une simple connaissance. C'est une alliée. Elle. Pas forcément son époux., rétorqua la jeune femme, Lui était abasourdi de ce qui se passait, elle non, comme si elle s'y attendait, qu'elle savait déjà...
-Vraiment?, s'étonna Réginald
-Elle était juste à coté de moi... Je pense qu'elle a plus d'influence qu'on ne le soupçonne.
-C'est bon à savoir, nota pensivement Barthélémius alors qu'ils sortaient du château.

Ils firent le reste du trajet en devisant de choses et d'autres sans importance, préférant garder les sujets sensibles pour des endroits plus discrets. Ombeline tendit l'oreille à la rumeur de la ville, essayant de capter des bribes de racontars, de commérage notamment par rapport aux évènements de la veille. Visiblement, les gens du communs se souciaient peu de tout cela car elle n'entendit personne en parler. Ils arrivèrent enfin à l'auberge. A l'intérieur, ils demandèrent à discuter avec Dame Malyani qui les reçut très rapidement. Ils la remercièrent pour son aide, la sincérité de leur démarche apparente dans leur posture et leur voix. La Dame les assura que cela avait été un plaisir pour elle ce dont ils ne doutèrent pas non plus, bien que conscients que des manœuvres politiques avaient également guidé la noble dame. Elle offrit de faire porter leurs effets au château pour qu'ils leur soient rendus et ils acceptèrent avec soulagement. Ils prirent congé à regret, Ombeline lançant un dernier regard songeur vers la dame avant de tourner les talons et de repartir. 

19 déc. 2020

Les Carnets d'Azalfa (Wolkendreï) : 5ème jour, après midi et nuit

 Nous devons maintenant décider si nous nous dirigeons au nord, vers les cimes, ou au nord-est, en direction du lac. Zralti a finalement opté pour les cimes, afin de retrouver quelques repères. En redescendant vers le lac, j'ai eu la bonne surprise de constater que des pieds de ramoglone se sont acclimatés à cette zone. Je vais pouvoir refaire quelque peu ma réserve de fleurs de cette plante. En continuant notre chemin, nous avons aperçu des givrodons dont je n'avais jusqu'à présent qu'une connaissance théorique. Ces bêtes sont plus impressionnantes que je ne le pensais. Elles sont de la taille d'un petit poney tout de même. Nous avons préféré les contourner afin de ne pas risquer de les effrayer et de déclencher une charge sur notre groupe. Bien qu'ils ne soient pas carnivores, les givrodons peuvent être dangereux, particulièrement s'ils ont des jeunes à protéger. Zralti a remarqué que cette vallée du lac constitue un emplacement idéal pour un campement, mais la journée n'est pas assez avancée pour que nous nous arrêtions. 

12 déc. 2020

Les Carnets d'Azalfa (Wolkendreï) : 5ème jour, matin

 Cela fait 5 jours que nous cheminons dans les montagnes de Vaarthul. Le blizzard a soufflé toute la nuit et nous avons du le subir également en repartant ce matin. Zralti a décidé de monter sur une éminence rocheuse, une crête, afin de se repérer. Grâce à la longue-vue de Volgarme, ils ont repéré d'étranges scintillements mobiles dans le ciel au nord de notre position, un lac gelé à l'est et une crevasse au sud est. Le lac a énormément intéressé Zralti qui pense qu'on pourrait y trouver des vestiges, mais en voyant que près de la crevasse, on apercevait ce qui ressemble à des débris de bois, nous avons décidé d'opter pour le sud est. 

11 déc. 2020

Les Enfants Whorgram 12.3 : Les Héritiers Whorgram

 Ombeline eut un regard pour Dame Malyani. Elle vit celle-ci l'encourager sans un mot, ses yeux emplis d'une douceur bienveillante. La jeune fille sentit un rire naitre dans sa gorge, qu'elle retint de justesse. Regardant son demi-frère, elle vit un sourire béat, incrédule, se dessiner sur son visage. Se campant à sa gauche, elle commença à marcher à ses cotés, le dos droit, fière, et pleine de défi. Barthélémius s'était placé à la droite de Datès tandis que le reste de la fratrie les suivait de près.
-Alors, ne sont-ils pas beaux!?!, tonna Guearth, la voix vibrante de fierté, Ne sont-ils pas beaux, mes petits enfants?

En montant sur l'estrade, Ombeline ne put s'empêcher d'adresser un regard plein de morgue et de défi vers son géniteur. Ce dernier était pétrifié, les yeux écarquillés de stupeur. La fratrie, dans un bel ensemble, vint se positionner aux cotés de leur grand-père qui reprit la parole.
-Datès, répéta-t-il, est celui qui a mis fin à vos pires cauchemars, Mes Seigneurs! Je demande au Gardien de choisir, s'il accorde l'anoblissement à Datès, en récompense du service que celui-ci a rendu au royaume.
-J'accorderai l'anoblissement à Datès, répondit le Gardien, mais uniquement après avoir vu la dépouille de Mungrid.
-Aaah, mais bien sûr. Nous l'avons bien évidemment récupéré et ramené ici même, vous pourrez observer son cadavre dès que vous le désirerez, déclara le vieil homme d'un ton patelin.

Dans l'assemblée, les Seigneurs Protecteurs se regardaient, décontenancés, certains choqués, d'autres dubitatifs. Ombeline resta de marbre, un léger sourire aux lèvres, mais pensant intérieurement que leu grand-père jouait peut être avec le feu. Le Gardien leva la main et cette fois, un silence absolu se fit.
-En ce qui concerne les autres requêtes du Seigneur Guearth, commença-t-il, je vais prendre le temps de la réflexion et de la concertation avec mes conseillers les plus à même de m'aider à décider du sort du Seigneur Hagrim Whorgram. Cependant, il ne sera déchu, ni de son titre, ni de ses biens et terres actuelles. 

6 déc. 2020

Les Enfants Whorgram 12.2 : Le Procès

 A l'annonce du vieux seigneur, la foule réagit vivement, les gens chuchotèrent des commentaires, on entendit des exclamations étonnées, choquées, outrées. Ombeline jeta un coup d'oeil vers Dame Malyani et son époux. Si ce dernier semblait complètement dépassé et choqué par les propos de Guearth, sa femme en revanche, ne semblait pas plus surprise que cela. Son regard croisa celui de la jeune Whorgram qui se tenait prêt d'elle et Ombeline y vit de la pitié, de la bienveillance et... de l'inquiétude. La Dame Aerann semblait prête à poser sa main sur le bras de la jeune fille si celle-ci prenait une initiative malheureuse sous le coup de ses émotions. Elle semblait surveiller également les réactions des garçons de la fratrie mais tous étaient bouche bée face à la situation. Regardant alors vers l'estrade, Ombeline vit que le Seigneur Protecteur Enoas était horriblement gêné par les paroles de Guearth.
-La parole est au Seigneur Protecteur Hagrim Whorgram

Elle le vit alors, son géniteur qui fendait la foule pour se rendre jusqu'à l'estrade et y monter. Les gens s'écartaient respectueusement devant lui pour le laisser passer. Elle sentit la rage et la haine qui l'envahissait en voyant cet homme qui avait fait de sa vie un enfer, qui avait pousser sa mère au suicide. Elle n'avait pas besoin de regarder ses frères pour savoir qu'eux aussi ressentaient cette fureur en le voyant marcher, plein de morgue, d'assurance, de suffisance. Il arriva sur l'estrade et un silence respectueux se fit naturellement, ses pairs le respectant en tant que Protecteur du Locquendech, statut qui le rendait inférieur en rang uniquement face au Gardien. Il était sûr de lui, de son pouvoir, de ses droits.
-Le problème posé par Mungrid ne vient pas de son éducation, mais de ce qu'il était, un être incontrôlable. Je ne suis pas le seul à avoir tenté de le maîtriser. Est-il besoin de rappeler que mon fils a servi dans l'armée personnelle du Gardien et que même celui-ci n'a pas réussi à le canaliser! Pas plus que son grand-père, mon père, pourtant chef de la famille et donc responsable tout autant que moi! C'est pourquoi je réfute toute responsabilité de ma part dans le comportement et les difficultés causées par mon héritier! Je dirais même qu'en le laissant disparaître, j'ai permis au Gardien de conserver son poste. Tous ici en sont conscients!

4 déc. 2020

Les Enfants Whorgram 12.1 : Vaubaniel

Ombeline réussit rapidement à regrouper l'ensemble de ses frères dans un petit salon et leur communiqua la "réponse" de leur grand-père. Barthélémius fit la grimace.
-Tout ceci ne me dit rien qui vaille. J'imagine que Grand-Père ne pouvait pas donner plus de détails par écrit mais j'aurai apprécié de savoir à quoi nous devons nous attendre. Cette convocation m'évoque un procès. Mais de qui et pourquoi?, grinça-t-il
-Je ne sais pas. Dame Malyani m'a questionné aussi. Elle en sait beaucoup plus que ce qu'une épouse le devrait. C'est aussi étonnant qu'elle ai accès aux lettres privées de son époux. Manifestement, il lui fait pleinement confiance pour gérer bien plus que l'organisation du château..., répondit Ombeline d'un ton songeur,
-C'est une fine mouche, admit Réginald, J'ignore à quel point nous pouvons lui faire confiance...
-Je lui fais confiance moi, déclara sa sœur, Elle n'a fait que nous aider depuis notre arrivée. Je pense qu'elle a compris bien des choses, notamment sur Datès. Et elle a l'air de réellement vouloir notre bien...
-Elle a compris des choses sur moi?, s'étonna le grand gaillard
-Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour comprendre certaines choses te concernant, rétorqua Balgor
-Tu ressembles beaucoup trop à ton géniteur, mon frère, expliqua Ombeline, quiconque le connait peut comprendre qui... ou plus exactement... ce que tu es. Fais attention, cela peut être dangereux.
-Bah.. Je sais me défendre! Et j'ai une ÉPÉE maintenant!
-Encore faut-il savoir la manier correctement, ricana Lucian,
-Bon... Il ne sert à rien de nous faire des nœuds au cerveau. Nous n'avons pas d'autre choix que de répondre à cette convocation et d'attendre de voir ce qu'il en ressortira. En attendant, je pense plus prudent de rester... discret..., conclut Barthélémius avec un regard équivoque à Datès et Khordel, tandis que Réginald se raclait la gorge ostensiblement en fusillant son demi-frère des yeux.

2 déc. 2020

Les Enfants Whorgram 11.2 : La Convocation

 Le lendemain matin, Ombeline remit sa nouvelle robe, toujours en grimaçant. Elle ne s'habituait décidément pas à ce vêtement encombrant. Les bottines, également, la gênaient et elle trébuchait régulièrement à cause des talons. Elle faisait cependant bonne figure, bien consciente que ses vieux vêtements ne convenaient pas dans cette situation. La fratrie n'avait pas d'autre choix que d'attendre la réponse de leur grand-père aussi chacun s'occupait comme il le pouvait. Si Ombeline passa quelques moments avec Dame Malyani, elle préféra malgré tout rester la majeure partie de la journée dans sa chambre, jonglant avec quelques fruits qu'elle avait à disposition. Cette activité la détendait mais là encore, ce genre de comportement n'aurait pas manqué d'attiser la curiosité déjà bien marquée de leur hôtesse. Elle croisa cependant Réginald et Datès dans un couloir. Son demi-frère se sentait pousser des ailes depuis qu'il avait de nouveaux vêtements.

28 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 11.1 : Nuriaë

 Le voyage jusqu'à Nuriaë se déroula sans encombre et, après trois jours de marche, la fratrie se retrouva aux portes de la cité. Celle-ci était immense, les rues encombrées de marchands, de badauds, d'étals,... Toute cette agitation donnait le tournis aux jeunes gens, plus habitués au calme des grands espaces du royaume. Très rapidement, Ombeline stoppa ses frères dans un recoin un peu plus calme et discret.
-Attendez! Il faut que nous prenions des décisions sur ce que nous décidons de faire. Nous devons envoyer un message à Grand Père, nous loger, nous nourrir. Or nous sommes loin d'être riches et tout cela entraine des dépenses.
-Que proposes-tu alors?, demanda Réginald,
-Nous sommes désormais officiellement des enfants de la famille Whorgram. Même si nous avons plutôt l'allure de vagabonds... Mais nous sommes tout de même des nobles maintenant. Et si nous allions nous présenter au château du Protecteur Aerann pour lui demander son aide? Je pense que Grand Père a eu le temps de prévenir les familles nobles de notre existence et il avait insisté pour que l'on se présente pour ce que nous sommes désormais : ses petits enfants officiels!

27 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 10.3 : Retour à Valeblanc

 La fratrie erra entre plaine et collines boisées, sous une légère bruine froide, durant toute une journée sans voir âme qui vive. Le lendemain matin, alors qu'ils cheminaient de nouveau sans trop savoir quelle direction suivre, ils entendirent un bruit de cavalcade qui se rapprochait. Avant qu'ils aient pu réagir, une escouade de cavaliers apparut et se dirigea dans leur direction. Le gros de la troupe s'arrêta à une centaine de mètres d'eux tandis qu'un officier venait à leur rencontre. Ils l'observèrent nerveusement, ignorant s'il s'agissait d'ennemis potentiels ou non jusqu'à ce que Barthélémius reconnaissent les armoiries visibles sur le tabard du cavalier : la tête de sanglier argentée sur champ rouge, emblème de la Famille Aerann dont la place forte se situait à Nuriaë, une des grandes cités du royaume. En entendant cela, le reste de la fratrie se détendit sensiblement. Néanmoins ils ignoraient toujours où ils se trouvaient et Ombeline fronça les sourcils. Elle était déjà passé par Nuriaë lors de ces années avec les troubadours et, dans ses souvenirs, la cité se situait au sud, proche des terres de leur géniteur. Pendant qu'elle réfléchissait à cela, l'officier s'arrêta à leur hauteur.
-Hola Voyageurs!
-Hola Messire... Capitaine? répondit Barthélémius

26 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 10.2 : Contrecoup

 Datès hurlait, appelant de l'aide pour sauver Mungrid. A la surface, Ombeline et Barthélémius entendirent faiblement ses cris, réussissant à comprendre la situation à demi-mot. Choqués, ils virent les pictes autour d'eux les relâcher et baisser la tête silencieusement, les visages s'emplir de douleur alors que les guerriers primitifs et Groargaka comprenaient quelle avait été l'issue du duel à mort.
Fébrile, les jeunes Whorgram se tournèrent vers l’interprète et l'interpelèrent.
-Ils ont besoin d'un soigneur! Faites quelques chose! cria Ombeline
-Il n'est pas trop tard, vous pouvez encore sauver votre roi!, renchérit Barthélémius
Mais tous autour d'eux les ignoraient, la tête baissée, silencieux, les visages emplis de douleur et de peine. Groargaka se tourna néanmoins vers eux.
-Les Dieux ont parlé... Vous êtes innocents, souffla-t-il sourdement
-Mais... Mais ne restez pas planté là! Il n'est pas encore mort!, protesta Réginald
-Le Roi savait ce qu'il risquait... Il a choisi lui même cette épreuve... Un seul peut remonter du puits en vie... Les Dieux ont parlé..., répondit le vieil homme, les larmes aux yeux,
-Mais c'est votre Roi! Et vous allez le laisser mourir comme ça? s'insurgea Ombeline
-Ce sont nos coutumes. Vous ne comprenez pas..., répondit simplement Groargaka avant de s'éloigner d'un pas lourd.

25 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 10.1 : L'épreuve du puits

 La fratrie était désormais encerclée par des pictes hostiles tandis que le groupe de guerriers et de guerrières continuait à vociférer en direction du roi en montrant régulièrement Datès du doigt.
Mungrid avait abandonné son air nonchalant et braquait un regard dur envers ce dernier. Groargaka écoutait le groupe furibond avec un air scandalisé. Il leva alors son bâton, faisant s'entrechoquer bruyamment les osselets qui le décoraient. Le silence se fit. Les mères cachaient leur enfants derrière elles, dans un geste protecteur. Les jeunes Whorgram étaient tendus, ne comprenant rien à ce qui s'était dit et donc à ce qu'on leur reprochait. Soudain, Groargaka commença à parler en locquendéin d'un ton très solennel, grave.
-Comment avez vous osé! Comment avez vous osé! Après que le roi vous ai accueilli chaleureusement, vous ai nourri, vous ai écouté! COMMENT AVEZ VOUS OSE!
-Mais osé quoi? Que nous reproche-t-on? murmura Ombeline
-Enfin, c'est surement un malentendu, tenta de dire Barthélémius
-Vous avez souillé la reine! hurla Groargaka en tendant son bâton dans leur direction, pointant dans la direction approximative de Datès
-QUOI!?! protesta celui-ci
-Oh merde...., jura Ombeline
-Mais enfin..., commença Barthélémius
-C'est un fait grave! C'est une insulte à la reine et au roi! le coupa Groargaka
-Je n'ai rien fait qu'elle ne voulait pas! s'exclama Datès, C'est elle qui est venue me chercher!

23 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 9.2 : Le Roi des Pictes

 Ils se tenaient là, debout dans cette immense caverne, flanqués de leurs gardes, les regards de tous les habitants présents braqués sur eux. Au bout d'une dizaine de minutes, Groargaka réapparut. Un homme le suivait. Immense, extrêmement musclé, uniquement couvert d'un pagne, il portait un collier de racines fines entrelacées de petites pierres et devait avoir environ quarante ans. Il était imberbe, les cheveux bien coupés, contrairement au reste des hommes de la tribu, ses yeux clairs lançaient un regard perçant, déstabilisant qui mit Ombeline mal à l'aise. D'une marche nonchalante, féline, il alla jusqu'à une pierre plate sur laquelle il s'affala comme sur une banquette aeserienne. Cet homme, malgré sa mise primitive, avait une démarche assurée, conquérante, et dégageait un charisme impressionnant. Il avait une prestance souveraine et il était évident qu'il s'agissait là du fameux roi dont on leur avait parlé. Etait-ce là ce fameux demi-frère,héritier de la famille?  

22 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 9.1 : Prisonniers

 Après quelques heures de marches, le groupe arriva près d'une mare. Hunguiot donna le signal pour une halte et entreprit de remplir son outre d'eau. Il semblait attendre quelque chose. Ombeline décida de l'imiter et de remplir sa propre outre à son tour tandis que Datès explorait un peu les abords de la mare jusqu'à un grand saule pleureur dont les branches retombaient en pluie au dessus de la petite étendue d'eau. Barthélémius s'assit au sol avec un soupir fatigué, imité par Réginald.
-Qu'attend-on?, demanda impatiemment Lucian
Mais le vieux soldat ne lui répondit pas.
Soudain, ils entendirent des cris venant du sud. La fratrie s'entre-regarda, hésitante sur la réaction à avoir. Ombeline, voyant Hunguiot qui ne bougeait pas et affichait même un petit sourire, décida de calquer son attitude sur celle du vétéran. Après tout, il était le seul à avoir une idée de ce qui les attendait.
Des cris se firent alors entendre venant de toutes les directions. Nerveusement, Ombeline posa la main sur la garde de ses glaives. Lucian et Khordel firent de même, ainsi que Balgor. Elle vit du coin de l’œil que Datès, près du saule pleureur, cherchait un endroit où se mettre à couvert. De leur coté, Barthélémius et Réginald s'étaient relevés. Ombeline jeta un regard à la dérobée sur Hunguiot et constata qu'il ne bronchait toujours pas et ne faisait pas mine de toucher à ses armes. C'est à ce moment qu'elle vit des pictes arriver en hurlant et en courant vers eux, brandissant des massues. Dans un réflexe, elle commença à dégainer mais, constatant qu'Hunguiot restait stoïque face à la charge, elle changea d'avis et, laissant ses glaives au fourreau, elle croisa posément les bras sur sa poitrine, cachant efficacement les tremblements nerveux de ses mains.

19 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 8 : Etrange rencontre

Résumé du texte précédent pour celles et ceux qui ont préféré ne pas le lire : Notre petite fratrie a rencontré le soldat Hunguiot et a réussi à le convaincre de les amener auprès de Mungrid Whorgram, leur demi-frère disparu qui est également l'héritier officiel de la famille. Cet Hunguiot est un personnage très antipathique qui semble en savoir curieusement long sur la famille Whorgram. Il connaissait notamment l'existence de la fratrie ainsi que leurs prénoms.

 

 

 Le lendemain matin, l'ensemble de la fratrie se retrouva dans la cour du fort et se mit en route pour rejoindre Hunguiot dans le petit campement extérieur.
Ombeline avait les traits tirés et une mine orageuse. Elle avait enroulé sa cape de fourrure autour d'elle et avançait à pas lent, peu pressée de retrouver l'odieux soldat.

Les Enfants Whorgram 7.2 : Hunguiot

 AVERTISSEMENT : Langage vulgaire et très cru, menace de violences sexuelles pédophiles. Si vous souffrez d'un PTSD lié à des violences (particulièrement si violences sexuelles) NE LISEZ PAS! PROTEGEZ VOUS! (Et prenez soin de vous surtout.))

 

Rappel : Ombeline est une jeune fille qui se travestit en garçon pour éviter certains risques liés à son genre dans un univers médiéval dur, sans pitié et assez misogyne.

 

 Lucian s'avança vers la table, suivi d'Ombeline et de Barthélémius. Le soldat les suivit mais refusa de s'approcher à moins de cinq mètres des trois vétérans attablés. Le trio comprit immédiatement qu'il s'agissait là du campement des "rebuts" de l'armée du seigneur Indoriel. Lucian approcha des trois vieux soldats et demanda à celui que le soldat leur avait désigné :

-Hunguiot, c'est vous?

16 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 7.1 : Fort Edinhir

 La fratrie entra sans difficulté au sein de la place forte. On lui indiqua rapidement comment se rendre à l'intendance, première étape indispensable pour pouvoir accéder au Seigneur Protecteur local, le seigneur Indoriel. Au sommet des tours flottaient fièrement ses armoiries : un aigle noir aux ailes déployées sur champ jaune. On les fit attendre dans une petite antichambre, le temps que l'intendant arrive. Quand celui-ci entra dans la pièce, il fronça les sourcils en voyant l'aspect, il est vrai peu reluisant, des individus face à lui. Barthélémius s'avança.
-Bonjour, nous souhaiterions parler au seigneur Indoriel. Nous sommes mandatés par le seigneur Guearth Whorgram, en mission pour celui-ci.
-Je vous demande pardon? interrogea demanda l'intendant, Qui êtes vous Monsieur?
-Nous sommes les petits enfants du seigneur Guearth.
-Je... Vraiment? Je n'ai jamais entendu parler de vous. Sans vouloir vous offenser., rétorqua le grand bonhomme d'un ton un peu cassant, Le seigneur protecteur Indoriel est un homme extrêmement occupé et je ne peux pas le déranger pour... n'importe qui.
-Certes, certes. Je vous donne ma parole que je vous dis la vérité. Il est normal que vous ne nous connaissiez pas.
-Mhmmm, Avez vous une lettre de créance? Quelque chose qui prouve vos dires? De plus, mon seigneur est, comme je l'ai dit, fort occupé. Il pourrait être plus opportun que vous reveniez demain...
Lucian se pencha vers Ombeline en murmurant :
-Les ennuis commencent...
-Il faut absolument nous affirmer sinon ce grand échalas ne nous accordera aucun crédit...

15 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 6.2 : Un peu de repos

 TW pendaison, exécution

En arrivant sur la place, ils eurent la surprise d'y trouver une foule compacte, excitée, vociférante. Ne comprenant pas trop ce qui se passait, ils regardèrent autour d'eux et virent un petit chariot qui arrivait en brinquebalant. A l'intérieur, les mains liées dans le dos, se trouvait une femme dans des vêtements autrefois beaux, le visage livide, les yeux agrandis par la peur. Tandis que le chariot approchait difficilement de l'échafaud, un héraut monta sur la plateforme, un papier à la main qu'il commença à lire.
-Oyez! Oyez! La dénommée Susie Stocka a été reconnue coupable du crime de haute trahison. Elle a été condamnée à la pendaison jusqu'à ce que mort s'ensuive. La sentence sera exécutée ce jour."
Il acheva son annonce tandis que la foule huait la condamnée, certains lui lançant des fruits pourris, d'autres l'insultant. Datès joignit ses cris à ceux de la foule tandis qu'Ombeline lui jetait un regard empli de dégoût. Elle eut un regard indéchiffrable en direction de la femme.Datès le remarqua et, craignant qu'elle ne fasse une folie, lui posant la main sur l'avant-bras pour la retenir. Elle le regarda.
-Je ne vais rien faire. Ça ne servirait à rien.

14 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 6.1 : Des soins douloureux

 Le lendemain matin, la fratrie se réunit pour décider de ce qu'il convenait de faire. Leur mission était de retrouver Mungrid, leur demi-frère ainé, héritier officiel de la famille Whorgram et porté disparu dans des circonstances troubles depuis plusieurs années. Pour cela, leur grand-père leur avait donné le nom d'un homme qui avait combattu aux cotés de Mungrid pendant la guerre contre Aeseria dans l'armée du Gardien. Cet homme était désormais au service du seigneur de guerre et Protecteur du Royaume Indoriel dont la place forte était Fort Edinhir. Jusque là, le groupe avait avancé dans le but de rallier Fort Edinhir. Ils devaient désormais décider s'ils continuaient à aller directement vers cette place forte ou pas.
Adossée contre la paille de la grange, Ombeline, dont on avait nettoyé et pansé la blessure, pris la parole :
-Il va me falloir des soins. Et à Datès également. Je suis assez remise pour voyager, à condition de ne pas forcer l'allure. Et en cas d'embûche, je serais incapable de me battre. Il me faut un chirurgien, ou à tout le moins, quelqu'un capable de recoudre ma blessure...
-Pareil pour moi, grogna Datès,
-Le seigneur Indoriel aura sûrement un chirurgien à Fort Edinhir, avança Barthélémius d'un ton raisonnable, Ainsi nous pourrions aller directement le voir et lui demander son aide.
-Encore faut-il qu'il nous l'accorde..., contra sa soeur, Il ne nous connait pas. Personne n'a jamais entendu parler de nous. Regarde notre mise. De plus, ça ne fait que quatre jours que nous avons quitté notre grand père. Ce n'est absolument pas assuré qu'il ai eu le temps de prévenir les autres nobles du royaume de notre existence et du fait qu'il nous reconnait comme enfants officiels de la famille...
-Tu marques un point, admit Lucian,
-Qu'est ce que tu proposes alors?, demanda Balgor
-Il y a une ville pas très loin de Fort Edinhir, la cité de Duchègle, répondit Lucian en sortant la carte de son paquetage et en la dépliant au sol, On pourrait s'y rendre, chercher quelqu'un pour recoudre Ombelline et Datès puis repartir pour Fort Edinhir.
-Cela laisserait deux ou trois jours supplémentaires pour que le seigneur Indoriel reçoive le message du vieux, admit Khordel en se frottant le menton pensivement
-Faisons comme cela alors, conclut Lucian.
-Très bien, ne trainons pas alors. Combien de temps pour arriver à Duchègle à ton avis Lucian?
-Je dirais une journée et demie environ. Peut être deux.Ça dépendra de l'allure qu'arrivent à suivre Ombeline et Datès, répondit le grand gaillard avec un regard en coin pour les deux blessés.
Ils se préparèrent rapidement puis se mirent en route. En traversant le village, les gens leur adressaient de francs sourires. Manifestement, l'otage et son frère avaient raconté le sauvetage de la veille et tout le village était désormais au courant.

13 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 5.2 : Opération de sauvetage

TW : sang, combat, violence, blessure

 

 Le soleil se levait à peine le lendemain matin quand des bruits de pas étouffés réveillèrent brutalement Ombeline. Sur le qui-vive, elle aperçut Lucian qui se rapprochait de la porte de la grange. Il lui fit signe d'un geste de rester silencieuse tout en se dirigeant à pas de loup vers les bruits suspects.
Au dehors, ils entendirent deux personnes, deux hommes, commencer à parler.
-Tu leur demandes toi?
-Eh, pourquoi moi?
-Bah c'est ton frère hein...
-Oui mais quand même, ils ont pas trop l'air commode, surtout les deux grands et costauds là
-Ben justement, c'est pour ça qu'on veut leur parler...

Lucian interrompit leur discussion en ouvrant brusquement la porte de la grange. Devant la porte, l'air éberlué, deux paysans se tenaient. Le plus proche avait la main levée, prêt à frapper pour s'annoncer et il était manifestement effrayé.
-Qu'est ce que vous faites là? demanda Lucian sévèrement
-Bah.. euh... en fait..., bredouilla le pauvre hère, manifestement effrayé par l'apparition soudaine du grand gaillard qui le dépassait d'une bonne tête et demi et qui le fixait de son regard dur et implacable, la main posée sur le pommeau de son énorme épée à deux mains.

10 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 5.1 : Meisde

 Le lendemain matin, le groupe se remit péniblement en route. Lucian guidait toujours le reste de la fratrie, toujours en direction du nord-est. Le deuxième jour, en cours de matinée, un petit village se dessina à l'horizon.
-Ce doit être Meisde, commença Lucian,
-Espérons que l'on y arrive vite, Datès n'est vraiment pas bien, répondit Ombeline en regardant son demi-frère d'un air soucieux.
En effet, celui-ci avait le teint blafard et tremblait au point d'en claquer des dents. D'un léger rhume, son état s'était rapidement aggravé après la traversée de la Dinmë et il avançait désormais comme une ombre, un pantin, trébuchant régulièrement, toussant et reniflant, le regard voilé par la fièvre.
-Espérons qu'on lui trouve un remède, son état n'a pas l'air de vouloir s'améliorer..., intervint sombrement Barthélémius.
-On a pas idée aussi, de se baigner habillé dans une eau glacée, maugréa Ombeline.

Sous ma plume : Nuit

 La biche paissait sereinement dans la plaine, sa silhouette se détachant légèrement sous la lumière estompée de la lune. Elle releva soudainement sa tête délicate, les oreilles aux aguets. Des bruissements se faisaient entendre dans les buissons alentours. Effrayée, l'animal s'enfuit en quelques bonds gracile et disparut dans la forêt toute proche.
Dans la pénombre, des masses sombres se mouvaient discrètement de fourrés en fourrés. Un petit groupe de personnes bondissaient dans les ombres en direction de la forêt, faisant à peine frémir les arbustes autour d'elleux. Avec beaucoup d'attention, on aurait peut être plus, éventuellement, voir miroiter du métal un bref instant, reflétant la lueur lunaire.
Le groupe gagna l'orée de la forêt et disparut entre les arbres.

6 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 4.2 : Aux confins du réel

TW : substance hallucinogène, drogue

 

Médusé, Barthélémius fixait des yeux son jumeau retrouvé. Ombeline l'observait également, de la tête aux pieds. Elle fut la première à remarquer le changement le plus visible que leur frère avait vécu...
-Réginald... Ta jambe...

Leur frère retrouvé arborait effectivement une jambe en bois, qui dépassait au bas de son pantalon. Cela expliquait sa démarche claudicante lorsqu'il avait couru jusqu'au moulin. 

-Oh ça...oh... Ce n'est rien...
-Rien?!? s'offusqua Barthélémius, Qu'est il arrivé à ta jambe?
-Oooff... c'est une longue histoire. Et elle n'est guère intéressante. Dites moi plutôt ce que vous faites ici, je n'aurai jamais cru vous revoir dans de telles circonstances.
-Et bien... Nous en avons, des choses, à te raconter..., commença Barthélémius, Je ne sais même pas par où commencer...
-Déjà, sache que nous ne sommes pas seuls, toute la fratrie est réunie, intervint Ombeline
-Hein?
-Oui, il ne sont pas loin, ils campent à une petite demi-heure de marche d'ici. En aval de la rivière.
-Mais... comment vous êtes vous retrouvés?
-On a eu... de l'aide... de... de notre grand-père..., balbutia Ombeline, encore troublée par tout ce qui se passait depuis ces derniers jours
-Notre grand père? Il s'intéresse à nous lui maintenant?
-Non seulement il s'intéresse à nous, mais il nous a même officiellement reconnu comme des enfants de la branche principale de la famille, asséna Barthélémius
-QUOI?!?
-Ah.. et aussi on a un demi-frère bâtard, ajouta Ombeline avec une pointe d'amusement dans la voix, le portrait craché de notre géniteur mais en plus jeune. C'est impressionnant à voir.

2 nov. 2020

Sous ma plume : sommeil

 J'ai trouvé une autre liste de mots. Je vais donc continuer à écrire des petits textes. Mais maintenant, je ne me mettrais pas forcément la pression pour qu'il y ai un lien, même lâche, avec le JdR. Cependant, comme je vais sûrement écrire surtout de l'heroic-fantasy (on ne se refait pas. XD), ça restera quand même proche des univers types DD j'imagine. Bref, j'espère que ça vous plaira.

"NON!" hurla la jeune femme en tendant une main désespérée vers le mécanisme que son compagnon venait de saisir. Trop tard. Une vague de lumière verte balaya la pièce et celui-ci s'écroula au sol, inanimé. Elle réussit à résister au sort quelques secondes, sentant ses paupières s'abaisser. Elle se sentit tomber à genoux, puis à quatre pattes, luttant pour rester consciente.Sa tête se faisait lourde, si lourde. Le sort eut finalement raison d'elle et elle eut juste conscience du choc de sa tête rencontrant le sol de pierres froides.

Elle rouvrit les yeux. Elle était seule, allongée sur une plage de sable gris. Les vagues venaient s'échouer à quelques centimètres de son visage. Elle sentait les embruns dans ses narines. Nerveusement elle se lécha les lèvres et gouta le sel de l'eau marine. Nauséeuse, elle s'assit, époussetant ses habits de son mieux. Dans le ciel de lourds nuages gris roulaient lentement. 

Perplexe, elle tourna la tête sans voir âme qui vive, pas même son compagnon d'aventure. Comment avait elle atterrit ici? Il lui avait pourtant semblé que le sort du piège était plutôt un sort de sommeil, pas de téléportation. Où se trouvait elle donc? Ou était passé Koarl?

Un toussotement retentit dans son dos. Elle se retourna brutalement. Un jeune garçon, tranquillement assis dans le sable la regardait en souriant. Elle recula d'un pas. Elle était sûre que personne ne se tenait là quelques instants auparavant.

-Qui êtes vous? demanda-t-elle sourdement. Quel est cet endroit?
-Je suis le gardien. Ceci est mon domaine. C'est plutôt à moi, de vous demander qui vous êtes et ce que vous faites chez moi, répondit sereinement l'enfant.
-Qu'est ce que... Un gardien? Mais... Et Koarl, où est il? Où est mon compagnon?
-Il n'y a que vous et moi ici Ma Dame. Votre compagnon doit être dans les limbes.
-Les limbes? Mais...
-Que faites vous ici Ma Dame?
-Je... Je ne sais pas... Je ne sais même pas comment je suis arrivée. Un instant j'étais dans un temple abandonné de Japungar et...

Elle s'arrêta soudainement et fixa le garçon, les yeux écarquillés.
-Gardien...

Ce dernier lui continua à lui sourire paisiblement.

-Commencez vous à comprendre Ma Dame?
-Vous êtes le gardien, l'esprit gardien du temple.
-En effet.
-Je... Mais ce temple est à l'abandon depuis des siècles!
-Seuls les croyants l'ont abandonné, pas moi.
-Mais... Mais j'ai pourtant sondé? Je n'ai senti que de faibles traces de magie, quasiment imperceptible!
-Je sais me faire discret. Et puis je suis resté en sommeil longtemps. Cela fait très... TRÈS longtemps que personne n'est venu me voir, répondit il avec un regard troublant.
-Gardien, soyez assuré que jamais on ne vous aurait dérangé si nous avions su..
-Su quoi?
-Que... que vous étiez...
-Que le temple était toujours protégé?

Il eut un petit rire de gorge. Se levant soudain il vint tourner autour de la femme.

-Alors... que vais je bien pouvoir faire de vous? Vous gardez?
-Gardien, si vous me gardez ici mon corps va rapidement dépérir
-Mhmmm.... Ce ne serait pas très drôle... Surtout pour vous. Et puis... Japungar est un dieu généreux, gentil, enclin au pardon. Il ne serait pas content si j'étais trop sévère...

La mage n'osait plus rien dire. Elle se savait dans de sales draps. Les esprits gardiens étaient versatiles. Et celui-ci pouvait tout aussi bien décidé de lui arracher le cœur que de lui permettre de rejoindre le monde réel

-Si vous me laissez repartir, ainsi que mon compagnon, nous pourrons prévenir le culte de Japungar. Ce temple pourrait retrouver sa splendeur.
-C'est vrai. Vous pourriez. Mais le ferez vous? Croyez-vous être les premiers pilleurs qui tentent de s'en prendre à MON temple?
-Eh bien...
-J'ai une idée! Je vais venir avec vous! s'exclama-t-il, se redressant soudain, son visage tout contre celui de la femme.
-QUOI?
-Une partie de moi uniquement bien sûr. Il faut bien continuer à veiller sur le temple après tout.
-Mais...
-Comme ça, je m'assurerai que vous teniez parole. Et puis ça sera amusant. Il ne se passe jamais rien ici, continua-t-il d'un ton plaintif.
-Mais..., bafouilla la magicienne, complètement dépassée.
-Ça ne vous plait pas? Vous préférez que je vous punisse pour votre affront, vous et votre comparse?
-Non! Non, bien sûr, pardonnez moi, souffla-t-elle, paniquée.
-Vous verrez, je ne suis pas si désagréable. On va bien s'amuser vous et moi.

Il tendit soudain la main et la posa sur la gorge de la femme. Celle-ci sentit une chaleur intense autour de cette main. Tandis qu'autour d'elle, le décor se dissolvait et que son esprit retombait dans le noir de l'inconscience, elle entendit la petite voix enfantine qui riait : "Je resterai toujours avec vous désormais, toujours! Ca va être amusant!"


1 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 4.1 : Le dernier frère

 Une légère bruine réveilla Ombeline. Relevant la tête, elle s'aperçut que seul Barthélémius était réveillé, le reste de la fratrie continuait de récupérer après la traversée éprouvante de la Dinmë. A pas lent, elle se rapprocha de son aîné.
-Tu as raté un spectacle fascinant hier soir, commença celui-ci
-Ah? Attends.. J'ai dormi toute la nuit? Où sont les soldats?, s'inquiéta la jeune fille
-Oui, nous t'avons laissé dormir. Il nous a semblé que tu en avais bien besoin, après cette traversée... Et pour les soldats, ils sont partis de leur côté, comme il avait été convenu. Tiens, tes armes sont là-bas. Pour étonnant que cela paraisse, ils ont tenu parole. Il y a bien eu un moment un peu tendu quand ils ont réalisé que Khordel portait une armure de chez eux mais il a réussi à les persuader qu'il l'avait trouvé sur un mort et qu'il avait enterré celui-ci après l'avoir délesté de l'armure...
-Et ils ont gobé ça?
-Aussi surprenant que ce soit, oui.
-Et c'est quoi cette histoire de spectacle? interrogea-t-elle tout en ramassant son glaive et sa dague dans l'herbe et en les réinstallant à son côté,
-Et bien figure toi que Khordel et Datès se sont entendus
-Preuve que des miracles peuvent arriver...
-Pour aller rechercher le cheval.. de l'autre coté..., acheva Barthélémius
-Hein?
Ombeline regarda son frère les yeux ronds.
-Dis-moi qu'ils n'ont pas fait ça....
-Et si.... Sans succès, comme tu t'en doutes vu l'absence de cheval près de nous...
Ombeline se pinça l'arête du nez en soupirant...
-Tu les aurais vu Soeurette, à batailler avec les flots pour ramener un canasson récalcitrant... Ils ont failli tomber à la baille au moins trois fois... tout ça pour finir par couper la corde reliant la barque à ce foutu animal qui menaçait de les entrainer par le fond...
-Merveilleux.... Et le cheval?
-Aucune idée, le courant l'a entrainé en aval. On ne l'a pas retrouvé...
Elle poussa un gros soupir. Sous les arbres maigrelets, le reste de ses frères et demi-frère continuaient à ronfler tranquillement.

31 oct. 2020

Rolistober #31 (the last) : Espace

 Adossés côte à côte contre la pierre levée, les deux jeunes gens levaient la tête vers les cieux. Silencieusement, als admiraient les lumières scintillantes des étoiles loin au dessus d'elleux. Yrlia caressait doucement la fourrure douce et épaisse du gloubi qui était devenu son animal compagnon. Le petit animal s'était pelotonné sur ses cuisses et stridulait de contentement, sa longue langue tubulaire bleue sortant par instant de son museau effilé, les yeux mi-clos.
Derrière eux, la maison qu'als n'avaient pas encore tout à fait fini se dessinait dans un jeu d'ombre.
Artor soupira, les yeux toujours levés vers la voute céleste.
-Eh bien... Quelle aventure ça aura été hein? murmura-t-il à sa compagne en lui prenant délicatement la main.
-Oui... Une sacré aventure..., répondit paisiblement la jeune femme en entrelaçant leurs doigts.


30 oct. 2020

Rolistober #30 : Ingénieux.ieuse

Le jeune nain, jurant sous sa barbe, manipulait outils, poulies et courroies avec une dextérité impressionnante. Sur l'établi devant lui, une étrange machine étincelait. Le reste du groupe contemplait la scène avec des yeux ronds, ne sachant pas du tout à quoi s'attendre. Ordaf donna un dernier coup de tournevis avant de se retourner, triomphant, face à ses ami.e.s.
-Et voilààààà!
La bande s'entreregarda d'un air perdu.
-Et voilà...euh... quoi? demanda timidement Ilzha, la demi-elfe
-Et bien j'ai fini!
-Mais fini quoi?
-Ma machine! Enfin, c'est assez évident quand même!
-Euh.. oui... Mais... enfin... Elle sert à quoi ta machine?
-Ah ah! Et bien regarde, là, tu mets des grains de Kaf dans ce tiroir. Puis tu le refermes. Ensuite, tu vérifies que ces deux compartiments sont bien remplis d'eau. Enfin, tu appuies sur ce petit bouton ici.
Et joignant le geste à la parole, il appuya de façon assez théatrale sur le petit bouton. La machine se mit à vrombir, on vit de la fumée s'échapper de çi, de là, du dispositif.
-Ah, j'ai oublié, on met une tasse à cet endroit là, juste sous ce petit bec, ajouta Ordaf en installant une tasse à l'endroit indiqué., Donc maintenant, une chaine de réaction alchimique se met en route. Ca entraine les grains à l'intérieur, où ils vont être écrasés et moulus. Ensuite la poudre de kaf est envoyée dans la partie centrale, ça entraine un petit poids qui agit sur cette poulie là, déversant de l'eau qui a chauffé pendant que le kaf se faisait moudre et...
Tout à ses explications, le jeune nain ne remarqua pas qu'une petite fumerolle noire commençait à sortir de sa machine, bientôt suivie d'une violette et d'une vert pâle. Ilzha recula prudemment d'un pas.
-Et donc l'eau tombe sur la poudre et s'imprège de kaf puis s'évacue vers la tasse à travers un très fin tamis, jusqu'à ce que ça arrive ici, dans la tasse!, finit triomphalement Ordaf, le nez sur la tasse, admirant le liquide ambré qui tombait, goutte à goutte, dans la tasse.
-Euh... oui... C'est très.... très ingénieux en effet. Mais... euh... c'est normal ça? interrogea la demi elfe en pointant les volutes colorées qui sortaient désormais à plusieurs endroits tandis que la machine vrombissait et vibrait de tous ses boulons.
-Hein? Quoi? Mais... Qu'est ce que...., s'alarme le nain en redressant la tête.
Ilzha eu juste le temps de refaire un pas en arrière avant que la machine n'explose dans un bruit de fracas et un énorme nuage noir et âcre.
-Ordaf... Ca va? appela doucement la jeune femme
-Kof, Kof, Je ne... Kof... comprends pas, répondit son ami en sortant du nuage, intact quoique maculé de suie de la tête au pied, les cheveux en pétard et un sourcil légèrement brulé, J'ai du faire une erreur dans un calcul.
Glazmir, qui avait observé l'expérience du plus loin que la pièce lui permettait se rapprocha et tapota gentiment sur l'épaule du nain.
-Ca ne peut pas marcher à tout les coup mon ami...
-Et puis... euh... tu sais... avec un moulin à kaf manuel et une kafetière à piston, ça marche très bien. Même si ta machine est impressionnante hein! Très très ingénieuse! osa murmurer Ilzha tandis que le reste de la bande pouffait le plus discrètement possible.


29 oct. 2020

Rolistober #29 : Occulte

Une main qui se lève, un feu qui s'allume. Dans la fumée qui apparait, la main se met à danser, traçant, légère, des arabesques dans les volutes blanches. Avec un peu d'imagination on pourrait y voir dragons, chevaux, tigres, wyvernes, baleines... Soudain, la main se referme dans un mouvement brutal. Puis, tout doucement, les doigts se rouvre lentement, comme caressant le léger nuage qui l'entoure. Des couleurs apparaissent, ondoyantes comme autant de petits serpents. Les couleurs s'organisent, et, sous les yeux émerveillés des enfants, une fable commence à se dérouler, tandis que la voix riche de la sorcière leur conte des histoires des temps anciens afin que nul, dans la tribu, n'oublie d'où al vient.

28 oct. 2020

Les Enfants Whorgram 3.2 : Traversée mouvementée

TW : violence, sang, meurtre

 

Khordel, Lucian et Barthélémius rejoignirent le pêcheur autour de la barque tandis que Balgor montait la garde à l'entrée du petit boyau qui menait à la plage, le regard inquiet. Datès et Ombeline firent le tour de la caverne. Il y avait des signes d'occupation mais rien de très intéressant. Ils ne trouvèrent que des rebuts : vieux tissus, planches brisées,... Ils finirent donc par rejoindre le petit groupe.
-C'est incroyable, qu'ils aient laissé la barque comme ça, sans surveillance! s'étonna Khordel
-Ils ont du penser que les pêcheurs n'oseraient jamais venir la chercher., répondit Lucian en inspectant l'intérieur de la barque.
-Alors en ce qui me concerne, je préfèrerais qu'on parte avec AVANT qu'ils reviennent, je dis ça, je dis rien hein, intervint Ombeline
-Tu as raison Petite Sœur, ne nous attardons pas., répondit Lucian

La barque était intacte, ses rames bien rangées sous les bancs de nage, les filets à leur place dans le petit coffre à la poupe de l'embarcation. Le pêcheur caressait son bois, les yeux brillants de joie et de soulagement.

Rolistober #28 : Presque

 L'adolescent se laissait glisser le long de la corde. Arrivé au bon niveau, il posa doucement les pieds sur le rebord de la fenêtre et, le plus discrètement possible, crocheta la serrure. Autour de lui, la nuit avait étendu son manteau d'encre sur lequel scintillaient les points lumineux des étoiles. La lune, timide, se cachait derrière des nuages, ce qui faisait tout à fait l'affaire de notre monte-en-l'air amateur.
Il entrouvrit le châssis dans un petit grincement et attendit quelques secondes en écoutant attentivement. Pas un bruit. Il n'y avait apparemment pas âme qui vive dans la pièce aussi passa-t-il a l'intérieur.
Vacillant un peu sur l'étroit rebord, il se retrouva tout de même à trois bon mètre du sol. Il fit passer le restant de corde à l'intérieur et se remit à descendre jusqu'à atteindre le haut d'un large meuble en bois massif. De là, comme sur les mur d'un labyrinthe, il parcourut d'un pied léger la pièce en utilisant le mobilier comme s'il s'était agi d'un parcours d'entrainement. Il avança jusqu'à se retrouver bloqué, à un peu plus d'un mètre du mur qui l'intéressait et surtout de son objectif. S'agenouillant, il se tendit, bras en avant, allongeant la main et les doigts au maximum. Presque, il y était presque. Encore un peu, juste un centimètre ou deux. Il touchait son but du bout des doigts sans parvenir à s'en saisir. S'allongeant à plat ventre sur le meuble, il s'avança, centimètre après centimètre, une partie de son torse dans le vide, tout son corps tendu comme la corde d'un arc.
Enfin, il réussit à refermer les doigts sur son butin. Avec un grand sourire il recula lentement, empocha sa prise et fit demi-tour.
Une fois remonté sur le toit, il se tourna d'un air triomphant vers une silhouette immobile qui semblait l'attendre. 

"Ça y est Maitre! J'ai récupéré la clé du cellier!"

Rolistober #27 : Véhicule

 Le petit chariot brinquebalait sur la route de terre sèche, au rythme des chevaux qui le tiraient et des nids de poule qu'il rencontrait. Il était tracté par deux solides chevaux de traits, robustes, aux jambes épaisses et aux sabots larges. L'un était bai avec une étoile blanche sur le front, l'autre était isabelle, avec de belles chaussettes noires lui montant jusqu'aux genoux et aux jarrets.
Sur le banc du conducteur, un homme aux vêtements simples : pantalon de lin brun, chemise de toile écrue et un petit chapeau informe pour se protéger du soleil de cette fin d'été, tenait les rênes d'une main molle. Derrière lui, sur la plateforme, s'entassaient des sacs de toiles brun sale,au contenu inconnu. Calée entre les sacs, le plus confortablement qu'elle pouvait, une petite gnome dormait, tandis que derrière le véhicule, le reste du groupe avançait en devisant joyeusement. La ville serait bientôt en vue, leur mission d'escorte arrivait à son terme et avec cela, la réception d'une rondelette somme pour une tâche relativement facile.

26 oct. 2020

Rolistober #26 : Robuste

TW : combat, violence, sang, mort

Le troll se tenait sur le pont, massif, tel une montagne de muscles noueux, armé d'une robuste masse d'arme. Face à lui, un petit halfelin se tenait, une dague dans chaque main, les yeux brillants et un sourire narquois aux lèvres.
-Eh ben alors la grosse brute? T'avance pas? T'as peur de la petite bête?
Le troll hurla de rage en entendant l'insulte. Tout en continuant ses mugissements, il s'élança en direction de son agaçant adversaire. Celui-ci ne broncha pas, attendit le dernier moment et contourna soudainement le colosse dans un mouvement sinueux, lui tailladant par deux fois la cuisse au passage tandis que la masse d'arme s'abattait sur le sol.
-Eh bah alors, on sait pas viser? se moqua l'halfelin dans un rire argentin
Grondant, le troll se retourna d'un bloc et chargea l'impudent sans hésitation. Celui-ci s'élança, plia soudainement un genou, glissa entre les jambes de l'immense créature en lui entaillant de nouveau les cuisses au passage. Arrivé dans le dos du troll, l'halfelin se redressa et d'une souple torsion du bassin et se retourna pour lui planter ses dagues dans les reins. Le monstre poussa un cri guttural et se cambra sous la douleur tandis que son adversaire s'écartait en se remettant en garde, ses dagues devant lui, les pieds bien campés au sol. Il n'avait cependant pas prévu que le troll balaierait le sol autour de lui avec sa masse et se prit le coup de plein fouet. La massue envoya valser le petit corps jusqu'à un arbre qu'il heurta de plein fouet, retombant au sol, sonné.
Pendant ce temps, le troll avait mis un genou en terre. Il tourna la tête vers son ennemi qui se relevait, chancelant, du sang lui coulant du nez et de la bouche. Le petit être secoua la tête en grimaçant et s'approcha prudemment du troll. Il saisit une de ses armes par la lame, rejeta le bras en arrière et cria
-Eh! La Brute! A mon tour!
Pris de court, le troll regarda sans comprendre la dague filer dans sa direction. Il n'eut pas le temps de réagir et elle se planta dans son front. Il y eut un moment de flottement, puis, dans un bruit de tonnerre, il s'effondra au sol, les yeux éteints.
Haletant, l'halfelin regarda le corps au sol.
-Toi, t'avais pas entendu parler de David et de Goliath hein...
Puis il se plia en deux pour vomir avant d'aller s'affaler contre une souche un peu plus loin avec une affreuse migraine, épuisé.

Rolistober 25 : Chapeau

 C'était un curieux petit homme coiffé d'un chapeau à nul autre pareil. Un chapeau pointu comme une cheminée, aux larges bords, desquels pendaient de multiples pendeloques métalliques multicolores. A chacun de ses pas résonnait le chant cristallin de sa coiffe. A chacun de ses pas, des arcs en ciel incroyables envahissaient l'espace. Et suffisait d'un battement de cil pour que sa marche devienne danse, que son souffle devienne chant. C'était un spectacle à couper le souffle. Un spectacle dont il fallait se défier. Car cet curieux petit homme n'était autre que l'Ostra, qui emmenait, entrainait dans ses tourbillons les personnes sans méfiance qui levaient les yeux sur lui. Subjuguées par la beauté de ses mouvements, de ses mélodies, rare étaient celleux capables de résister et de passer leur chemin. Si vous aviez de la chance, vous ne perdiez qu'une heure ou deux dans une danse effrénée, déchainée, frénétique. Mais seul l'Ostra décidait de la durée du spectacle. Et il pouvait durer longtemps... très longtemps.

25 oct. 2020

Rolistober #24 : Couteau

 Les dagues volaient dans les airs, virevoltaient, dansaient entre les mains expertes de Duncan. Bouche bée, Ombeline regardait le solide gaillard jongler avec deux, puis trois, puis quatres, et pour finir cinq couteaux. Les lames formaient des figures, des arabesques au dessus du jongleur. Pour ajouter de la difficulté, il avait décidé de s'entrainer tout en marchant en équilibre sur la corde raide tendue entre deux arbres. A coté de la petite fille dont les yeux scintillaient, Balda éclata de rire. "Il t'apprendra Ombeline. On va tous t'apprendre ce que l'on sait. Tu fais partie de la famille désormais." déclara la femme tout en passant son bras autour de ses épaules, un sourire rêveur aux lèvres.


Un petit bout de background de mon perso que vous retrouvez, plus âgée, dans "Les Enfants Whorgram".

23 oct. 2020

Les enfants Whorgram 3.1 : La barque

 Le petit groupe se mit en route vers le hameau des pêcheurs. Seuls deux ou trois hommes étaient présents, rafistolant un filet, mettant leur pêche dans des tonneaux, ne jetant qu'un rapide coup d’œil aux intrus qui arrivaient.
-Bon... et bien, il n'y a plus qu'à trouver un pêcheur prêt à nous faire faire la traversée..., annonça Barthélémius en se dirigeant vers l'homme le plus proche.
-Hola mon bon! Comme vous le voyez, nous sommes un petit groupe en voyage, et nous aurions besoin de traverser la rivière. Auriez-vous une barque à nous louer?
L'homme le regarda, cracha au sol et répondit
-Ca s'pourrait... Mais j'la loue pas ma barque. A la limite, j'vous fais traverser moi même mais j'vous laisse pas la manœuvrer. Qui m'dit que j'pourrais la récupérer hein!
Entendant ça, Khordel commença à gonfler les muscles, la colère se lisant sur son visage. Rapidement, Ombeline et Lucian se placèrent à coté de lui pour le retenir et le calmer. Pendant ce temps, Barthélémius continuait son échange.
-Ah... Et bien ma foi, en effet, ce serait encore plus pratique pour nous. Et combien nous couterait ce... service?
-30 pièces d'or...
-30 PIECES D'OR!?! s'étrangla Barthélémius
-Par tête de pipe. continua le pêcheur, le regard dur.
-Mais enfin c'est complètement excessif!
-Ma barque, c'est mon outil de travail. Et ça coute cher une bonne barque. Qui me dit que vous allez pas la faire chavirer? Et puis si je vous transporte, ça me fait manquer au minimum une pêche. C't'un manque à gagner. Alors c'est 30 pièces par personne, à prendre ou à laisser. Mais vous trouv'rez pas de gué dans le coin. Alors, à vous d'voir. Vous pouvez le tenter à la nage sinon, ajouta-t-il dans un petit rire, mais z'avez intérêt à savoir sacrément bien nager!
-Et bien... euh... nous allons réfléchir à votre offre.
-Comme vous voulez. D'façons, j'bouge pas d'ici.

Rolistober #23 : Disproportionné.e

 Une porte claqua. La patrouille avança dans la grande salle, tenant une adolescente au collet. Elle se débattait autant qu'elle le pouvait, les yeux écarquillés par la peur. Mais le soldat qui la maintenait était un solide gaillard, bien plus grand et plus fort qu'elle. Elle n'avait aucune chance de se libérer. Brutalement, l'homme la jeta au sol, au pied de trois marches menant à un estrade somptueusement décoré. Assis sur son trône, le Seigneur la toisait.
-Nous avons coincé le petit rat Monseigneur. Ou plutôt la petite rate qui pillait nos réserves... annonça le garde avec un mauvais sourire.
-Et bien, et bien... Qu'avons nous là? C'est vrai qu'elle ressemble à un petit rat... Qu'allons nous bien pouvoir faire de toi Petite Souris? interrogea le chatelain dans un rictus cruel,
-Monseigneur, ce n'est qu'une enfant, peut être que des corvées compenseraient..., commença un noble d'une voix douce,
-SILENCE! gronda le suzerain, Je ne me rappelle pas avoir demander un avis, Aérys!

Il continuait à observer l'adolescente prostrée sur le tapis. Elle était sale, ses habits rapiécés. Elle était maigre. Sur sa pommette commençait à apparaitre un hématome de belle taille. Ses bras et ses jambes montraient d'autres traces de meurtrissures. Des larmes de panique roulaient sur ses joues, y dessinant des trainées plus claires au milieu de la crasse de son visage, à moitié caché par ses cheveux que l'on devinait châtains.
Nul n'osait plus dire un mot. L'homme nommé Aérys avait les mâchoires crispées. Il se savait impuissant à protéger l'enfant de la cruauté de son seigneur.  

-Je sais, déclara soudainement ce dernier d'un ton satisfait, pour payer son affront, elle participera à la prochaine chasse.
Dans la salle, on entendit des gens hoqueter de stupeur. Cette punition équivalent pratiquement à une condamnation à mort pour une enfant si frêle et manifestement absolument pas au fait des arts du combat. 

-Seigneur, je vous en prie, intervint de nouveau Aérys, l'enfant n'est clairement pas assez forte pour suivre une chasse. Elle n'a volé qu'un minimum de nourriture et il est évident qu'elle n'avait pas tellement de choix pour se nourrir. Enfin regardez sa mise!
-Il suffit Aérys! Vous dépassez vos prérogatives! Encore UN mot, un seul, et cette voleuse sera une proie de la chasse. NUL NE ME VOLE SANS EN PAYER LE PRIX! hurla l'homme sur le trône, écumant de rage

La jeune fille était à genoux sur le tapis menant au trône, pétrifiée, figée. Les chasses étaient célèbres pour leur dangerosité. Seuls des hommes en armure y participaient habituellement et chacune de ces battues amenait son lot de blessés et de morts. Personne ne pouvait plus rien pour elle, son sort était scellé. 


Le groupe a été engagé par le seigneur Aérys, Capitaine de la Garde du chateau et un groupe secret de nobles. Leur mission : protéger l'adolescente et faire en sorte qu'elle survive à cette punition disproportionnée. Ils doivent aussi mettre hors d'état de nuire le seigneur de ces lieux. En effet, le groupe de noble conjurés ont décidé de mettre fin à sa cruauté. Tous les coups vous sont permis. A vous de décider si vous souhaitez infiltrer le groupe de chasseurs, la cour, ou simplement être en embuscade le jour de la chasse. A moins que vous ne décidiez de faire évader l'enfant avant le jour de la Chasse. Vous avez 4 jours pour organiser l'opération.


22 oct. 2020

Rolistober #22 : Fusion

 Le forgeron versa délicatement l'acier liquide dans le moule qu'il referma. Puis, à l'aide de grosses pinces, il plongea le tout dans une énorme bassine d'eau qui siffla aussitôt en libérant des volutes de vapeurs blanches légèrement irisées.
A coté de lui, son apprenti broyait des petits diamants dans un pilon recouverts d'enchantements. Il transvasa ensuite la poudre dans un petit godet qu'il posa doucement au milieu du foyer. On entendit des chuintements apparaître dans le petit récipient.
Le maitre artisan, lui, sortit le moule, le posa sur une énorme enclume, saisit un marteau impressionnant et, dans un grognement, rompit le moule d'un coup puissant.
La lame grise, nouvellement forgée, apparut. Il s'en saisit à l'aide de longue pince et la repassa un peu au feu. Puis il se mit à lui donner la forme voulu, la cognant à l'aide de marteaux métalliques.
Cérémonieusement, l'adolescent lui apporta le petit godet de diamant, désormais liquide, avec des précautions infinies. L'artisan lui lança un simple regard et, avec un petit grognement, retourna la lame. A sa surface apparaissait désormais de fines stries géométriques. Elles partaient de la lame et rampaient sur l'acier vers sa pointe. A l'aide d'une petite pince, l'homme saisit le petit récipient et, lentement, versa le diamant liquide dans les rainures, penchant légèrement la lame pour le liquide brulant coule jusqu'à la pointe de l'épée en devenir. Puis, il prit l'arme par sa poignée encore nue et là encore, la plongea dans une bassine qui siffla. Quand il ressortit la lame, celle-ci n'était plus grise mais noire de jais avec des veines blanches scintillantes sur la face dont il s'était occupé.
"Les rubis maintenant Petit!" gronda-t-il.
Aussitôt, l'apprenti prit une poignée de petites pierres rouges qu'il jeta dans un nouveau pilon et qu'il réduisit consciencieusement en poudre à leur tour. Il les mit ensuite à fondre, tout comme il avait fait avec le diamant. Constatant que le feu avait un peu perdu de sa puissance, il saisit une minuscule écaille noire dans une boite et la jeta au milieu des braises, aussitôt les flammes gagnèrent en puissance dans un rugissement furieux. Très vite, la poussière de rubis fut prête.
Le même processus qu'avec le diamant se répéta mais sur l'autre face de la lame.
Une dernière fois, le forgeron plongea l'arme dans un baquet pour la refroidir.
Il contempla ensuite son ouvrage d'un air satisfait.
Quelques heures plus tard, l'épée était aiguisée, sa poignée et son pommeau décoré de façon sobre de quelques pierres et de lanières de cuir. C'était une arme impressionnante, noire comme la nuit, mais veinée, d'un coté, par des lignes scintillantes comme des étoiles, et de l'autre, par des veines rouges sang.


Epée de feu et de force : Il s'agit d'une épée à une main. Pour réussir à la manier il vous faudra de l'expérience avec ce genre d'arme. Elle infligera à vos ennemis des dégâts de feu, et il leur sera plus difficile de se défendre face à ses coups. (dégats de force +2, dégats de feu +2). Seuls les meilleurs Maîtres-Forgeron peuvent forger une arme pareille, ainsi leur prix n'est pas à la portée de toutes les bourses. Méfiez vous donc des contrefaçons que des margoulins n'hésiteront pas à essayer de vous arnaquer.


21 oct. 2020

Rolistober #21 : Empilement

 Le jeune clerc suivait son supérieur dans la Grande Bibliothèque de Varsama.
Il avait pour charge d'assister le vieil homme dans ses recherches. Il n'avait aucune idée du sujet des dites recherches, personne n'ayant jugé bon de l'informer sur le sujet. Aussi trottinait-il le plus silencieusement possible dans l'ambiance feutrée de l'édifice majestueux.
Autour d'eux s'étendaient des mètres et des mètres de rayonnages dans une pièce semblable à un grand hall. La Grande Bibliothèque était mondialement connue et cette pièce gigantesque n'était qu'une petite partie de la structure qui comptait plusieurs bâtiments, lesquels montaient sur deux ou trois étages. Nombreuses étaient les personnes qui s'y étaient déjà perdues et la sagesse populaire recommandait de venir avec quelques rations et une outre d'eau, histoire d'être sur de tenir le coup le temps de retrouver la sortie.
Devant lui, l'ancien s'arrêta brutalement et pris un lourd ouvrage, quelque peu poussiéreux, qu'il tendit en direction du jeune homme sans dire un mot ni lui adresser un regard. Celui-ci s'empressa de prendre le livre et ils repartirent derechef.
Ils firent la moitié des rayonnages de la salle ainsi, le vieil homme choisissant divers codex, grimoires, recueils et les tendant derrière lui presque négligemment.
Soudain, le jeunot s'effondra au sol dans un grand fracas. Le lourd empilement qu'il portait avait eu raison de son équilibre. Le vieil homme se retourna. D'un regard étonné, il contemplait son jeune assistant qui lui lança un sourire penaud, effondré au milieu de la bonne cinquantaine de livres qu'il était censé porter. 


20 oct. 2020

Rolistober #20 : Revigorer

 La femme était allongée, paisible, sur l'immense dalle de pierre. Celle-ci n'était pas glacée mais tiède, contrairement à ce que l'on aurait pu penser. Un sort de chaleur permettait de maintenir la roche à la température idéale.
La femme reposait sur son ventre, jambes allongées, bras pliés devant elle sur lesquels elle avait posé sa tête légèrement tournée de coté. Ses cheveux formait comme un petit rideau gris sur son épaule.
Des senteurs exotiques apaisaient encore un peu plus les personnes présentes. Les bruits étaient étouffés, une musique feutrée, sereine était légèrement audible.
La femme soupira d'aise. Dans son dos quelqu'un approchait. Deux mains chaudes et douces se posèrent sur ses reins, puis remontèrent le long de sa colonne. Au passage, les doigts palpaient, malaxaient, avec une expertise toute professionnelle. Pas une parole ne fut échangée et elle put laisser son esprit dériver.
On ne lui avait pas menti, les massages du palais des bains valaient la peine d'être vécu, pour qui pouvait se les offrir.
Deux heures plus tard, elle sortait du bâtiment entièrement revigorée, emplie d'une force nouvelle. 


Les massages du palais des bains vous permettront, en deux heures, de regagner tous vos points de vie et de perdre tous vos niveaux de fatigue. Par contre il vous en coutera la rondelette somme de 75 pièces d'or par personne. Mais de l'avis général, cela en vaut largement la peine.


19 oct. 2020

Rolistober #19 : Anomalie

Gail leva la tête, ses yeux dorés scintillant au soleil. Il avait réagi trop tard et deux garçons lui tombèrent dessus, le clouant au sol dans des cris de joie méchante. Al se retrouva le nez dans la poussière, ses bras tordus dans son dos, maintenus par la poigne d'acier des deux garçons. Devant ses yeux une paire de botte apparut. Al n'avait pas besoin de lever les yeux pour savoir a qui elle appartenait.
Arfan était le chef de la bande d'enfants du village. Tous lui obéissait et le suivait. Celleux qui n'avaient pas eu la chance d’être accepté.e.s dans sa bande le craignait. Gail n'avait cependant pas tenté de rentrer dans le groupe. Depuis petit, al était différent. Et même les adultes lea regardaient passer en chuchotant, lui jetant même parfois des regards craintifs et méfiants. 
Al était l'enfant inattendu, né.e d'une femme que les druides avaient déclarée stérile. Ses parents le chérissaient et essayaient de le protéger de la superstition des villageois. Sa mère l'appelait "mon petit miracle".
Les autres l'appelait l'Anomalie. Al détonnait dans le village avec ses cheveux couleur de feuille morte, sa carrure fluette et surtout son regard, ses yeux semblable à deux morceaux d'or liquide parsemés d’étoiles ambrées et son corps androgyne. Personne, pas même ses parents, ne savait réagir à ses déclarations comme quoi al n’était ni fille.ni garçon et que tout cela n'avait d'ailleurs aucun sens pour elleui. 
Gail réfléchissait, aplati au sol par les gros bras de Arfan. Al était bien coincé.e et c'était très désagréable. Mais pour le moment al ne pouvait pas y faire grand chose. Ainsi al attendait simplement la suite des évènements, espérant juste qu'Arfan n'aurait pas l'idée de lui coller 1 coup de botte dans la figure.
Son ennemi s'accroupit et lui cracha d'un air mauvais "Bah alors l'Anomalie, il me semble pourtant t'avoir dit que le ruisseau est à ma bande. J'ai peut être pas été assez clair avec toi? Va falloir te faire comprendre que t'es pas le bienvenu ici! Pas vrai les gars?!"
Gail soupira. Al était parti pour passer un mauvais quart d'heure... Les deux brutes le relevèrent, forçant toujours sur ses bras. Al joua un peu des épaules pour essayer de voir sa marge de manœuvre. Bien, ses deux idiots n'avaient toujours pas compris comment faire une clé de bras correcte. Al avait une chance de se sortir de ce très mauvais pas. 
"Ben alors, tu réponds pas quand on te parle? C'est pas très poli l'Anomalie!" grogna Arfan. Puis sans avertissement, il lui envoya son poing sous les côtes. Gail se plia en deux de douleur, tentant au passage de jouer sur ses appuis pour déséquilibrer ceux qui le maintenant. Al se laissa tomber, mettant un genou à terre et pliant le torse au maximum. Les deux ballots ne s'y attendaient pas et basculèrent par dessus ellui, atterrissant en plein sur Arfan et le renversant.
Gail reçut un coup de pied dans la mâchoire au passage mais réussi à se dégager de ce désordre et pris ses jambes à son cou. Derrière lui résonnèrent les cris furieux d'Arfan. "TU PERDS RIEN POUR ATTENDRE L'ANOMALIE! TU M'ENTENDS?!?"
Petit texte qui pourrait me servir dans un background de perso.

18 oct. 2020

Rolistober #18 : Monstre

 Pandora se fendit vers l'avant, sa rapière virevoltant dans l'air. Son adversaire tenta d'esquiver mais une zébrure rouge apparut sur son bras. Elle le regarda avec un sourire carnassier. Autour d'elle, la foule s'excita à la vue du sang gouttant au sol. Les gens hurlaient, huaient, encouragaient. Pandora ressentait ce vacarme comme un bruit de fond, sa concentration focalisée entièrement sur le grand gaillard qui grimaçait face à elle.
Il lança une riposte brutale, vicieuse et elle eut juste le temps de pirouetter pour esquiver la lame. On entendit le tissu se déchirer dans son dos.
Un silence de mort tomba sur la place. Hébétée, elle mit quelques secondes à réaliser ce qui se passait. Face à elle, l'homme la regardait d'un air choqué. Son regard devint ensuite chargé de répulsion.
Pandora regarda autour d'elle sans comprendre. La foule la fixait, mélange de dégoût, de rejet, de peur. Sentant montée en elle un début de panique, elle regarda par dessus son épaule.
Choc. Terreur.
Sa chemise avait été fendue en deux, exposant son dos à la vue de tous. Exposant les marques anthracites qui couraient de part et d'autre de sa colonne. Et surtout... exposant ses ailes, noires, veinées d'argent et d'or, ses ailes écailleuses, scintillantes, ses ailes qui la marquait pour ce qu'elle était sans en être responsable : une demi-démone.
Elle vit les mères cacher les enfants derrière leurs jupes, les hommes commencer à gronder sourdement.
Elle reçut une première pierre sur l'épaule, puis une deuxième sur une aile, envoyant un éclair de douleur jusqu'à ses omoplates. Une troisième pierre l'atteignit au front, lui ouvrant l'arcade. Elle sentit le sang chaud couler sur son visage. Des insultes fusaient, les villageois qui l'encourageaient encore 2 minutes plus tôt la traitait désormais de catin du diable, de succube, de monstre.
Étourdie, elle voyait les visages déformés par la haine et la peur. Elle n'avait plus le choix. Elle ne pouvait pas se défendre contre une cinquantaine d'adultes en colère, assoiffés de sang, elle devait fuir.
Dans un râle étranglé, elle ouvrit largement ses ailes. Les pierres continuaient à pleuvoir sur elle, de plus en plus fort. Son adversaire avait disparu, avalé par la foule hurlante de fureur.
Elle prit son élan, sautant le plus haut possible et s'envola, un cri désespéré lui échappant, des larmes de rage et de peur roulant sur ses joues.
Les cris de fanatisme la poursuivirent jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans les nuages, fuyant les humains et leur haine de ce qui leur était étranger, de ce qu'als ne comprenaient pas, de ce qui était différent...

 

 


17 oct. 2020

Les enfants Whorgram 2.2 : Valeblanc

 Le lendemain matin, la petite troupe se remit en route, toujours en direction du nord, guidée par Lucian qui avait appris à se repérer sans difficulté durant ses années de mercenariat. Le chemin était étroit et traversait des zones boisées et des collines herbeuses. Ils ne croisèrent personne et parvinrent, en fin d'après midi en vue d'un petit village en contrebas d'une butte surmontée de quelques arbres.
-C'est Valeblanc à votre avis? demanda Ombeline
-Tu pourrais me faire un peu plus confiance, répondit tranquillement Lucian,
-Donc c'est Valeblanc... On s'y arrête pour la nuit? continua-t-elle en lorgnant le soleil déjà bas sur l'horizon.
-Ca me parait plus raisonnable en effet. Il n'y a qu'à espérer qu'un endroit aussi limité puisse nous offrir un endroit où nous abriter., intervint Barthélémius.
-Au fait, mes frères, petit détail auquel je tiens, quand nous ne sommes pas seuls, je ne suis pas Ombeline, je suis Luern, un jeune garçon. C'est bien compris?
-Luern? Ou es-tu allé chercher un surnom aussi laid Petite Sœur... grimaça Lucian
-Peu importe, il n'est pas fait pour te plaire. Je tiens à ce qu'on pense que je suis un homme. C'est tout.
-Mais pourquoi ça?, demanda Khordel sans comprendre
-Je dois VRAIMENT t'expliquer les risques que court une femme seule? C'est une habitude que j'ai prise. Je vous demande juste de la respecter. C'est tout...
-Oui mais là tu n'es pas seule, tu es avec nous...
-En public, je suis Luern. Point.
-Bon, bon... Si tu y tiens à ce point... intervint Lucian d'un ton qui se voulait apaisant.

Rolistober #17 : corde

 La vieille femme saisit les cordons de soie blanches et les attacha ensemble. Puis elle commença à les tresser ensemble en un motif complexe. Sous ses doigts naissait une corde étrange, chatoyante, presque lumineuse. Tout en continuant son ouvrage, elle chantonnait un air indéfinissable aux accents complexes et aux mots inconnus. Sur la corde commençèrent à apparaître de curieuses arabesques noires et rouges qui s'effaçaient rapidement, comme si la couleur se fondait dans le tissu.
L'ancienne resta plusieurs heures sur cette besogne. Quand elle eut à ses pieds une cordelette de plusieurs mètres de long, elle s'arrêta et murmura "C'est prêt... C'est enfin prêt..."


Corde musicale : Si vous savez siffler le bon air, cette corde fera ce que vous voulez, depuis vous tirez par dessus un mur ou un gouffre, jusqu'à ligoter vos ennemis. Elle est de plus très difficile à détruire.

16 oct. 2020

Rolistober #16 : Bruyant.e

L'homme se glissa souplement par la fenêtre du hangar. Tout habillé de tons sombres, allant d'un gris relativement clair à un noir profond, la tête profondément enfoncée dans une capuche, il se coulait dans les ombres qui régnaient sur les poutrelles. Il se déplaçait sans un bruit, sautant de poutre en poutre avec l'agilité d'un danseur. Parvenu au dessus de la porte, il avisa la sentinelle postée en contrebas. Le soldat était seul, peu attentif à ce qui se passait autour de lui, les yeux rivés sur un holoprojecteur.
L'homme en noir le mit en joue avec son bras. Un petit bruit sourd retentit et le garde s'effondra au sol, inconscient. L'intrus sauta alors habilement au sol, se réceptionna avec un minimum de bruit. Il avait manifestement l'habitude de ce genre d'exercice.
Il s’avança d'un pas nonchalant vers les pupitres de contrôle et commença à pianoter sur les claviers.
Subitement, une alarme se déclencha, déchirant le silence de hurlements stridents.
Pris de court, l'inconnu se figea une seconde avant de courir précipitamment en direction de la fenêtre par laquelle il était entré. Il lança un grappin en direction de la fenêtre et grimpa rapidement.
Malgré toute son expérience, il n'avait pas repéré le piège et devait maintenir fuir pour sauver sa peau.
La mission était fichue... Pour l'instant.


(j'ai imaginé une situation dans un jeu plutôt science fiction, où un PJ spécialisé espionnage foire un jet de  perception. ^^)

15 oct. 2020

Les Enfants Whorgram 2.1 : Premier sang

TW : bataille, meurtre, sang (oui on joue dans un monde assez dur, du coup voilà quoi.)

 Le lendemain matin, on vint les réveiller aux premières lueurs de l'aube. Leur grand-père était déjà debout et donna à chacun la bourse de pièces promise. Lui et le Seigneur Hénantier prirent alors congé pour retourner au camp principal, à quelques kilomètres de là.
La fratrie se regarda, Datès restant un peu à l'écart.
-Bon, que faisons nous? demanda Lucian
-Il faut trouver l'armurerie et nous équiper. Ensuite, nous pourrons nous mettre en route., répondit Khordel.
Pendant ce temps, Barthélémius s'était quelque peu écarté et avait commencé à ramasser des cailloux au sol pour les glisser dans sa besace. Lucian eut un regard navré en sa direction pendant qu'Ombeline tentait de camoufler un sourire amusé.
Le petit groupe demanda alors son chemin et se mit en route vers l'armurerie du camp. Ils ne furent pas long à la trouver et, le Seigneur Hénantier ayant prévenu ses hommes, ils purent s'équiper d'armes correctes. Ombeline opta pour deux courts poignards tandis que ses frères préféraient, qui une épée courte, qui une épée à deux mains. Ils partirent ensuite pour le chariot cantine afin de faire le plein de rations de voyage puis, ne voyant pas ce qu'ils pouvaient préparer de plus, décidèrent de se mettre en route tandis que le reste du campement finissait de se préparer au départ, dans leur propre direction.

Rolistober #15 : Minimal.e

 Le vétéran maniait son arme avec élégance. Ses mouvements étaient sobres, mesurés, calculés, et par dessus tout.. tactiques. Face à lui, le jeunot s’essoufflait. Les spectateurs de cette correction ressentait un peu de pitié, mais avant tout beaucoup d'amusement devant cette scène. Le bleu avait cru que son aîné serait dépassé, trahi par son âge et son corps. Mal lui en avait pris car il s'était alors permis une remarque moqueuse envers le vieux soldat. Celui-ci avait répliqué d'une répartie assassine pour l'égo du jeune homme. Ce dernier avait alors cru bon de lancer un défi à son adversaire, persuadé que face à sa force juvénile, la vieillesse ne ferait pas le poids, voire s'inclinerait sans même croiser le fer. Il avait mal cru et se faisait présentement rossé, lentement, coup après coup, l'ancien ajoutant le feu de l'humiliation à la douleur physique de la dérouillée.
Là où le bleu s'épuisait en larges mouvements, l'ancien répondait par des déplacements minimaux et des attaques percutantes, qui ne lui demandait pratiquement aucun effort. Le gamin n'avait manifestement pas encore réalisé que, plus il attaquait brutalement son rival, plus il lui donnait en réalité de possibilité pour le vaincre. Sa fougue ne lui permettait pas de comprendre que son opposant retournait simplement sa force contre lui, sans même transpirer, tandis que lui s'éreintait sans réussir à placer un seul coup.
Le vieux décida d'en finir avec l'insolent qu'il avait en face de lui et, attendant que ce dernier lui fonce encore une fois dessus, fit un simple petit pas de coté pour esquiver la charge, tout en envoyant son bras dans le ventre du novice.
Celui-ci se plia brutalement en deux, le souffle coupé par le coup, et s'écroula à genoux dans la poussière. Il peinait à respirer et, pour ajouter à sa honte, ne put retenir un hoquet qui se termina sur un long vomissement.
Tout autour des deux belligérants, les quelques personnes qui avaient assisté à cette déculotté s’esclaffèrent sans retenue.
Le vieil homme se pencha alors sur l'adolescent et lui dit calmement, tout en lui tapotant l'épaule : 
"Tu as encore beaucoup à apprendre Gamin... Tu gaspilles encore plus tes forces que ta salive... Apprends donc à être un peu plus... minimaliste..."
Idée d'introduction d'un PNJ dont les joueurs et joueuses pourraient rechercher les services. A elleux d'être TRÈS convaincants. ^^

14 oct. 2020

Rolistober #14 : Trop

 Un éclair aveuglant partit soudain de l'arbre, grandissant, se transformant en une énorme colonne d'une lumière éclatante. Dans la forêt, le silence se fit, devant cette vision dantesque. Quand un cri se fit entendre. Devant l'arbre, une petite silhouette était encore visible, la tête renversée en arrière, les yeux ouverts sur un long hurlement animal.
Impuissants, les camarades de la barde ne pouvaient que regarder celle-ci, repoussé.e.s par le souffle de ce qui se passait dans la clairière. Nul ne comprenait ce qui se passait. La jeune femme avait l'air de souffrir le martyr mais aucun.e d'elleux n'arrivait à bouger, écrasé.e.s par la pression du pouvoir en train de se déchaîner. 
La lumière semblait sortir à la fois de l'arbre et de Gwendir, ses yeux et sa bouche transformés en puits de lumière.
Et elle hurlait, hurlait, la paume de sa main toujours au contact de l'arbre. Son esprit se rebellait contre l'intrusion du pouvoir dans sa tête. Trop, c'était trop. La puissance contenue dans l'arbre était colossale et allait l'engloutir.
Soudain, tout cessa, la colonne lumineuse disparut brutalement, la lumière quitta les yeux de Gwendir et l'aura qui l'entourait s'évanouit. La jeune fille s'écroula au sol, inconsciente, pendant que ses ami.e.s, enfin libres de bouger, se ruaient dans sa direction en criant son nom, affolé.e.s.

13 oct. 2020

Rolistober #13 : Doux.ce

 La nuit était tombée sur la forêt de Baenlin.
C'était la Nouvelle Lune et les étoiles scintillaient dans le ciel, comme autant de petits joyaux lointains. Sous la frondaison, les animaux nocturnes laissaient entendre leur éveil tandis que les petits animaux se dépêchaient de se terrer dans leur tanière pour un repos paisible.
Dans une clairière, au creux d'un vieux hêtre centenaire, sur un matelas de feuilles et d'herbe, on pouvait apercevoir une énorme boule de poils contre laquelle était blotti un curieux petit être.
L'enfant s'était lové, roulé en boule, contre le ventre chaud de la panthère géante. Il était à peine visible, ses tatouages se fondant dans le pelage tacheté de sa protectrice.
L'animal ronronnait, les yeux mi-clos, et nul ne se serait risqué à venir troubler le repos de l'étrange couple ainsi installé. Une petite lance était fermement plantée dans le sol, et, si l'on observait bien, on pouvait voir l'éclat d'un poignard à la ceinture du petit qui était manifestement habitué à chasser et à se défendre.
Mais pour l'heure, le gamin dormait innocemment, une main agrippée aux poils de l'animal et le nez enfoui dans la douce fourrure protectrice.

 

Vous vous rappelez le gamin du Rolistober #3? Et bien le revoilà! ^^ 


12 oct. 2020

Rolistober #12 : Cachette

 La petit halfeline roula souplement sur le sol de pierres froides. D'un mouvement fluide, elle se releva à moitié et resta là, accroupie dans le recoin étroit qu'elle avait repéré. C'était parfait. La nuit la camouflait. Les gardes n'avaient pas aperçu, ne serait-ce que son ombre. Si ses renseignements étaient corrects, elle était on ne peut mieux placée pour écouter la discussion qui s'annonçait entre les chef.fe.s de guilde. L'Ombre serait contente.

11 oct. 2020

Rolistober #11 : Triangle

 Orix avait toujours rêvé d'être barde. Depuis tout petit, il se faufilait dans les taverne et les auberges de la ville pour écouter, les yeux brillants, les sagas, ballades, et simples chansons à boire et à danser des troubadours de passage.

C'est donc tout naturellement qu'à quinze ans, il décida, au grand dam de ses parents, de s'inscrire à la faculté d'art bardique de Galasv, la capitale.

Mais, à la fin de sa première année, il dut admettre une douloureuse vérité. S'il était plutôt bon en solfège, s'il arrivait à chanter convenablement les airs appris aux débutants, il était en revanche INCAPABLE de jouer d'un instrument. Luth, violons, harpe celtique semblaient en permanence désaccordé entre ses doigts maladroits et ses professeurs s'arrachait les cheveux en l'écoutant, tandis que ses camarades pouffaient plus ou moins discrètement. Flutes, flutiaux, cors et cornemuses présentaient pour lui les mêmes difficultés.
Il désespérait de trouver un instrument qu'il arriverait à maitriser quand un de ses professeurs vint le voir, un curieux objet dans les mains. C'était une simple petite barre de métal, présentant deux fortes courbures et suspendue par un fil. Le tout formait comme un triangle métallique ouvert. Avec cet objet, l'enseignant lui donna aussi une petite tige métallique. 
"Ceci Orix, est un triangle. Et ce sera désormais ton instrument." 
Orix fut donc le premier barde joueur de triangle. Il développa son art, acquis différents triangles, de qualité de plus en plus exceptionnelle. Et les gens qui, au début, ricanaient en le voyant, durent finalement s'incliner devant son succès et la renommée qui fut la sienne.

Rolistober #10 : Soupe

 Le groupe formait un cercle dubitatif autour de la grosse marmite suspendue au dessus du feu. Le soleil s'était couché et le ciel était resplendissant d'étoiles.

-Vous êtes sérieusement en train de me dire qu'y en a pas un.e parmi nous capable de faire une soupe?!?
-Bah, moi j'ai la compétence chasse, je peux pas tout faire!
-Moi je sais poser des pièges!
-Moi j'ai fait le feu!
-Attendez, moi je me rappelle un peu une recette que ma mémé m'a raconté quand j'étais petite!
-Ah bah voilà! Alors c'est quoi la recette?
-Attends, euh.. c'était y a longtemps hein... Alors... si je me souviens bien... faut faire chauffer de l'eau déjà.
-Oui bon ça c'est déjà fait. On n'est pas complètement idiot non plus hein....
-Pis après... faut mettre un caillou dans l'eau.
-Un caillou?!?
-T'es sérieuse là?
-Elle yoyotait pas un peu de la cafetière ta mémé?
-Bah si vous savez mieux, débrouillez vous hein! Mais la recette de ma mémé, c'était la soupe au caillou. Le caillou est l'ingrédient CENTRAL!
-Bon...Bah allons-y pour un caillou....
Plouf, un joli caillou gris, tout rond, sélectionné avec soin fut jeté dans la marmite.
-Bon... et maintenant?
-Alors après, y avait une vieille qui mettait des carottes dans la marmitte.
-On a des carottes?
-Moi j'ai la compétence "cueillette", attendez, je reviens.

5minutes plus tard, des carottes furent ajoutées dans la marmite.

-On aurait peut être du les éplucher non?
-Boarf... On a pensé à les laver déjà. C'est pas si mal.
-Bon... et après les carottes?
-Alors je crois que dans l'histoire, y a un voisin qui rajoutait des navets et des patates.
-Des patates on en a, mais des navets...
-Sérieusement, tu pouvais pas le dire en même temps que les carottes?!? Bon ben attendez... je reviens...

5 nouvelles minutes plus tard, des patates (épluchées) et des navets(lavés), rejoignirent les carottes et le caillou.

-Et maintenant?
-Euh.... je crois qu'il fallait mettre du lard aussi.
-Alors... on a pas de lard mais on a du saucisson.
-Vas-y, mets des bouts de saucisson, ça fera pareil je pense.
-Fallait aussi un peu de sel.
-On en a pas.
-Bon bah.. tant pis... Et du beurre?
-On en a pas non plus...
-Bon bah... tant pis...Mais faudrait au moins des herbes aromatiques!
-NAN MAIS C'EST PAS VRAI TU LE FAIS EXPRÈS! BON BEN ATTENDEZ, JE REVIENS! Y AURA PLUS BESOIN DE CUEILLIR DES TRUCS APRÈS J’ESPÈRE!

Le rodeur partit cueillir les herbes d'un pas rageur. Et revins, 5minutes plus tard avec un petit bouquet d'herbes aromatiques fraiches qu'il saupoudra dans la marmite.

-Bon ben maintenant faut attendre.
-Combien de temps?
-Ah bah ça je sais pas moi, c'était pas dans l'histoire de ma mémé, le temps de cuisson...

Deux bonnes heures plus tard, le groupe s'installait pour déguster cette soupe, ma foi pas si mauvaise que ça.

-Quand même, le caillou, je vois pas à quoi il sert dans tout ça.
-Je te dis que c'est l'élément CENTRAL de la recette. Sinon ça s'appelerait pas la soupe AU CAILLOU bon sang!
-Mouais... Ben moi je vote pour qu'on s'achète des rations de voyage dans la prochaine ville...


10 oct. 2020

Les Enfants Whorgram #1.3 : Mission familiale

 Attention, TW mention de suicide. (je préfère prévenir des fois que...)

 

 Toujours sous le choc de la découverte de ce demi-frère batard, la fratrie vit Guearth s'approcher du seigneur Hénantier et se retourner pour leur faire face.
-Très bien. Datès, que j'ai retrouvé et amené ici, aura pour tâche de vous aider dans votre mission.
Datès l'interrompit alors avec un sourire narquois.
-Tout à fait Papi.
Guearth se tourna alors vers lui et l'avertit d'un ton glacial
-Je te préviens garçon, je ne suis pas, et ne serai jamais, ton grand-père. Encore moins ton... papi. Quand tu t'adresses à moi, tu es prié de dire "Messire" ou "Seigneur Guearth". Tu es et tu restes un bâtard. Alors n'oublie pas où est ta place.
-Très bien... Papi, répondit l'homme, toujours avec un sourire goguenard.
Le regard du vieil homme commença à flamber dangereusement et c'est d'une douceur menaçante qu'il répondit.
-Si tu prononces encore ce mot à mon encontre, il y aura des répercussions... fâcheuses. Es-tu réellement certain que tu souhaites risquer ma colère?
Voyant que le vieux seigneur ne plaisantait pas, Datès pris un air plus neutre et se tint coi, se contentant d'opiner du chef.
-Bien, reprenons, continua Guearth, comme je vous l'ai dit, votre père est, depuis un certain temps, nuisible à la famille. Il ne cesse de nous mettre dans l'embarras et son comportement n'est, pour rester euphémiste, en rien honorable. Il est hors de question que je le laisse continuer ainsi et ruiner les Whorgram. Je compte donc désolidariser la famille de sa personne. Le couper de la famille en résumé.

9 oct. 2020

Rolistober #9 : Bagarre

-Oh non....,soupira le tavernier en voyant un homme entrer dans son établissement.
-Qu'y-a-t-il, demande Asclépios le barde, accoudé au comptoir devant une chope de bière brune.
-Bah Messire,  y a que l'homme qui vient d'rentrer, c'est Gérard. Et que Piron, l'aut' là-bas, il est pas encore parti... Et qu'ça fait des jours que ces deux là se cherchent des crosses pour une sombre histoire de poule qu'Piron aurait piqué à Gérard. Évidemment Piron prétend qu'la poule est v'nue toute seule et que Gérard a qu'à construire un poulailler et une clôture correc' s'il veut garder ses bestioles...
-Mais... mais c'est une histoire ridicule!
-Je sais bien Messire, mais y z'en démorde pas ces deux crétins. Alors depuis trois jours, Gérard vient là pour retrouver Piron, l'insulter et lui dire d'lui rembourser sa poule. Tiens, d'ailleurs,... 'scusez moi mais...Eh p'tit, va chercher la garde, on gagnera du temps...
A ces mots, l'aide du tavernier, un gamin qui n'avait pas plus de 8 ou 9 ans, détala ventre à terre.
Au même moment, le dénommé Gérard commença effectivement à invectiver un homme tranquillement attablé devant une pinte. La suite se déroula plus ou moins comme l'avait annoncé le tavernier et les deux hommes commencèrent par s'insulter copieusement avant d'en venir aux mains.
Évidemment, les spectateurs prenaient parti, qui pour l'un, qui pour l'autre. Et si certains se contentaient de lancer des encouragements à leur champions, d'autres ne se firent pas prier pour se lancer dans la mêlée.
C'est au milieu d'un sacré tohu-bohu que la milice débarqua enfin, calmant les esprits à coup de gourdin si nécessaire.
Le capitaine se planta alors devant les deux hommes à l'origine de ce désordre.
-Ca fait trois fois qu'on vous ramasse en trois jours tous les deux. Ca suffit.
-Embarquez moi ça, ajouta-t-il à l'adresse des gardes tandis que le tavernier gémissait en constatant qu'il avait perdu un table, trois chaises et deux tabourets dans l'altercation.
Asclépios regarda la troupe sortir, encadrant les deux hommes enchainés. Il se fit la réflexion que ce n'était pas avec ce genre d'échauffourée qu'il parviendrait à écrire des ballades et des chansons dignes de ce nom. Il lui fallait se faire une raison, il était temps, grand temps, de retourner à la capitale...

Rolistober #8 : Connecté.e

 La Matrice ronronnait doucement. Dans leurs cocons, les enfants dormaient paisiblement, bercé.e.s par des sons qu'elleux seul.e.s entendaient.
Derrière leurs vitres, les scientifiques se félicitaient. Ces enfants étaient l'avenir de l'Humanité. Grâce à la Science et aux prouesses désormais possibles en bio-ingénierie, l'équipe de chercheur.euse avait réussi l'impensable, encore 2 ans auparavant : obtenir la fusion parfaite de l'humain et de la machine. Les 50 petits êtres dormant dans leur berceau de plexiglas étaient la 1ere génération des Humains du futur.
Dans leur corps circulaient une multitude de nanomachines qui leur permettraient de guérir rapidement de blessures actuellement mortelles, de réaliser des prouesses physiques, comme des sauts à plusieurs mètres de haut, retenir leur respiration plusieurs dizaines de minutes, et même.... communiquer entre eux par télépathie.
Pour l'instant, ces petits êtres, qui n'avaient pour seul parent que la Matrice, entité informatique, résultaient d'une recherche commandée par l'Etat-père. Le but était probablement d'en faire des super-soldats ou de les intégrer aux forces de l'ordre.
Mais les savants espéraient que plus tard, tout humain naissant dans le monde pourrait être ainsi connecté aux autres. Oui, als rêvaient de créer une humanité-ruche.
Als avaient juste oublié un détail : les esprits de ruche étaient tous, TOUS, dirigés par une reine, sans esprit critique, sans liberté réelle. Or l'Humain, ainsi que le montrait son Histoire, avait toujours été farouchement attaché à sa liberté. Dans l'esprit de ces petits, la bataille avait elle déjà commencé? Qui gagnerait? La ruche? Ou la liberté? Et... qui prendrait place sur le trône de la Reine?



7 oct. 2020

Rolistober #7 : végétal.e


Le jeune barde et ses compagnons avançaient lentement sous le couvert végétal des arbres. Als savaient que le moindre geste brusque risquait d’être mal interprété par leur escorte, aussi faisaient als particulièrement attention à ne pas paraitre menaçant. Enfin.. le moins menaçant possible, la présence d'une paladine demi orque lourdement armée rendant délicate l’idée de se faire passer pour un groupe inoffensif. 
Les dryades n’étaient pas contentes. Cela se voyait. Cela se sentait. La foret elle même semblait s'opposer à la présence du petit groupe en son sein. 
En temps normal, nul ne s'aventurait ici qui tenait à sa vie. Les dryades et leurs arbres n’étaient pas réputé.e.s pour leur hospitalité, surtout envers les représentants de la gente masculine.
Mais voilà, ce n’était pas un temps normal et l'Arbre avait Appelé le barde. Impossible de résister. Ses compagnons avaient tenté de l'empêcher de répondre à l'Appel mais le jeune homme était alors tombé malade. Une fièvre l'avait fait délirer jusqu’à ce que le groupe se résigne à l'amener à l'orée de la forêt des dryades. La fièvre était alors tombée d'un coup. L'adolescent s'était relevé, soudainement guéri, et avait pénétré d'un pas décidé dans les sous-bois. Le groupe n'avait pas eu d'autre choix que de l'accompagner. Als avaient rencontré leur escorte quelques dizaines de mètres plus loin. Armées, furieuses, méfiantes, les petites créatures des bois n'avaient pas plus qu'elleux eu le choix. L'Arbre avait lancé son Appel et cet Appel était sacré.
L'équipe arriva alors dans une vaste clairière, après plusieurs jours de marches dans la végétation sauvage. Au milieu se dressait l'Arbre, splendide, imposant, gigantesque. Il étalait sa frondaison au dessus de toute la clairière, dans un cercle de plusieurs dizaines de mètres d'envergure. Les rayons du soleil de fin d'après-midi jouaient entre ses feuilles. Les vents chantaient entre ses branches. Le jeune barde entendit alors une voix résonner dans son esprit, une voix sans timbre, sans âge, comme irréelle.
"Viens... Mon enfant.... Viens..."
Alors, il s'avança. 


Et voilà pour le 7ème thème.

6 oct. 2020

Les enfants Whorgram #1.2 : Reconnaissance inattendue

 Le seigneur Hénantier s'efforçait manifestement de garder son calme face à la fureur du chef de famille Whorgram. 

"Seigneur Guearth, je suis sûr que nous pouvons parvenir à un arrangement. Si vous voulez bien me suivre dans ma tente personnelle, afin que nous discutions de cette situation... complexe. Loin de moi l'envie de subir la colère du maître espion du Gardien." 

Les soldats étaient manifestement sur le qui-vive, prêts à défendre leur seigneur. Les choses pouvaient très vite dégénérer et le seigneur Hénantier en était parfaitement conscient. Ainsi, il cherchait par tous les moyens à apaiser le vieux noble et à calmer les esprits. Le patriarche Whorgram était apparemment intouchable pour pouvoir se permettre de pénétrer dans un camp armé d'une autre famille, avec manifestement une garde réduite, et proférer ainsi des menaces et des ordres au seigneur de la troupe. 

Toujours fumant de rage, le seigneur Guearth se laissa finalement convaincre et entrainer par son pair hors de la petite tente. Quand la tente s'ouvrit, la fratrie put voir qu'un petit attroupement s'était formé à proximité autour de deux soldats arborant les armoiries Whorgram. Leur grand-père, avec sa voix de stentor, avait manifestement alarmé tout le monde aux alentours. Le calme revint autour de la fratrie.