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15 oct. 2020

Les Enfants Whorgram 2.1 : Premier sang

TW : bataille, meurtre, sang (oui on joue dans un monde assez dur, du coup voilà quoi.)

 Le lendemain matin, on vint les réveiller aux premières lueurs de l'aube. Leur grand-père était déjà debout et donna à chacun la bourse de pièces promise. Lui et le Seigneur Hénantier prirent alors congé pour retourner au camp principal, à quelques kilomètres de là.
La fratrie se regarda, Datès restant un peu à l'écart.
-Bon, que faisons nous? demanda Lucian
-Il faut trouver l'armurerie et nous équiper. Ensuite, nous pourrons nous mettre en route., répondit Khordel.
Pendant ce temps, Barthélémius s'était quelque peu écarté et avait commencé à ramasser des cailloux au sol pour les glisser dans sa besace. Lucian eut un regard navré en sa direction pendant qu'Ombeline tentait de camoufler un sourire amusé.
Le petit groupe demanda alors son chemin et se mit en route vers l'armurerie du camp. Ils ne furent pas long à la trouver et, le Seigneur Hénantier ayant prévenu ses hommes, ils purent s'équiper d'armes correctes. Ombeline opta pour deux courts poignards tandis que ses frères préféraient, qui une épée courte, qui une épée à deux mains. Ils partirent ensuite pour le chariot cantine afin de faire le plein de rations de voyage puis, ne voyant pas ce qu'ils pouvaient préparer de plus, décidèrent de se mettre en route tandis que le reste du campement finissait de se préparer au départ, dans leur propre direction.



Ils marchaient en direction du nord depuis quelques heures, sous la direction de Lucian, quand ils entendirent des cris et des éclats de voix devant eux. Le chemin forestier qu'ils suivaient décrivit une légère courbe, et ils aperçurent alors un groupe constitué de trois hommes et d'une femme. Ceux-ci malmenaient une paysanne bâillonnée. Ils lui avaient passé une corde au cou et leur objectif se devinait assez facilement.
Indécis, la fratrie marqua un temps d'arrêt tandis que les quatre personnages les remarquaient. 

Lucian pris la parole :
-Hola, que se passe-t-il ici braves gens?
-C'T'une sorcière! Faut la pendre! répondit la matrone rougeaude
-Comment ça, une sorcière? Comment le savez-vous? intervint Ombeline
-On l'sait, c'est tout! Elle fait des tours, elle ramasse des herbes qu'elle fait des potions avec même! rugit la femme, Alors vous mêlez pas d'ça, on va la pendre, un point c'est tout.

Datès murmura :
-Mais qu'est ce que ça peut bien nous faire... qu'ils la pendent et nous, continuons notre chemin.
Ombeline lui jeta un regard et répondit :
-Je ne compte pas laisser tuer une innocente par une bande de bouseux superstitieux. Leur histoire me semble d'ailleurs bancale. D'ordinaire, les sorcières, on ne les pend pas dans un bois reculé de tout, on les brûle en place publique...

Lucian et Khordel s'avancèrent d'un même pas, la main sur le pommeau de leur arme.
-Rien de ce que vous nous dites ne prouve la culpabilité de cette femme. Relâchez là, ou à tout le moins, ramenez la à un village pour qu'elle soit convenablement jugée. Qui vous a donné l'autorité pour prendre une telle décision?
-Si vous voulez nous empêcher de nous débarrasser d'une sorcière, c'est que vous aussi vous en êtes! Si vous avancez, on s'occupera de vous aussi!
-Je vous le déconseille fortement..., gronda Lucian d'un ton menaçant en commençant à dégainer.
Ombeline et Balgor se placèrent derrière leur frère tandis que Barthélémius se mettait sur le coté en sortant un caillou de sa besace.
La femme captive, l'air terrorisée, essayait vainement de se libérer. On entendait ses cris étouffés par le baillons.
Soudain, deux des hommes avancèrent vers la fratrie en dégainant, l'air mauvais. Dans le même temps, leur camarade, d'un geste ample et rapide, égorgea la captive qui s'effondra au sol comme une poupée de chiffons. Furieuse, la femme hurla des encouragements à ses trois compagnons.
-Merde! s'exclama Khordel
Ombeline retroussa ses lèvres sur ses dents dans un rictus rageur.
Tout se passa alors très vite, dans un enchainement de coup, de cris. Un premier homme tomba sous les coups de Lucian. Barthélémius bombardait leurs adversaires de cailloux, touchant occasionnellement. Ombeline contourna l'homme aux prises avec Khordel pour le prendre à revers et l'attaquer de dos. La manœuvre réussit et seul un homme restait devant eux, tandis que la paysanne poussait un cri horrifié. Le dernier homme, paniqué, n'eut pas le temps de déguerpir et fut achevé rapidement par Lucian. Ombeline avança d'une démarche menaçante vers la femme qui s'enfuit sans demander son reste, disparaissant rapidement dans les broussailles.
La fratrie venait de livrer son premier combat, et en gardait un gout amer en bouche en voyant le corps mutilé de la femme qu'ils avaient voulu défendre.
-Bon... Si vous avez fini de nous faire perdre du temps, on pourrait continuer notre chemin peut être?, demanda Datès, d'un air nonchalant.
-Laissez moi une minute, répondit Barthélémius, le nez au sol, refaisant son stock de cailloux.
Lucian gémit d'un air désespéré en le voyant :
-Tu ne comptes quand même pas te battre à coup de cailloux à chaque fois, rassure moi?,
-Et pourquoi pas? Je te signale qu'un caillou de cette taille, en visant bien, peut faire beaucoup de dégât!
Khordel partit d'un éclat de rire et flanqua une bourrade à Lucian, qui regardait Barthélémius, à la fois incrédule et navré.
Datès insista :
-Nous ne devrions pas nous attarder. Le village de ces quatre coquins ne doit pas être si loin et qui sait ce que cette vieille mégère va aller raconter.
-Espérons qu'elle ne venait pas de Valeblanc..., soupira Ombeline, mais je persiste à dire que cette affaire est étrange. Il n'y a pas l'ombre d'un chemin, d'une trace de la proximité d'un village. Je me demande bien d'où ils pouvaient venir... Et pourquoi ils voulaient exécuter cette pauvre femme là dans les bois...
-Nous ne le saurons jamais..., répondit, philosophe, Barthélémius.
Ombeline alla fermer les yeux de la femme tandis que le petit groupe se remettait en route. 


La fin de la journée se passa, et la fratrie décida de s'installer dans une clairière pour la nuit. Tandis qu'Ombeline installait le feu de camp et que Datès s'installait pour se reposer ; Khordel et Lucian choisirent d'aller explorer un peu les environs. Barthélémius de son coté, observait avec beaucoup d'attention les cailloux de la clairière.
Ombeline décida d'entamer une conversation avec ce demi-frère inconnu. Au début, il ne lui répondit que par des grognements peu amènes mais cela ne la découragea pas. Ils finirent par parler quelque peu de leur passé, Ombeline faisant, il faut bien l'avouer, la majorité de la conversation. Elle réalisa alors que Datès idéalisait quelque peu l'enfance qu'elle et ses frères avaient vécu. Certes, son enfance de paysan bâtard n'était pas non plus enviable. Mais il sembla réaliser, au fur et à mesure de la conversation que l'enfance de la fratrie Whorgram était marqué par la violence verbale, psychologique et à l'occasion physique de leur géniteur commun. Contrairement à ce qu'il pensait, les jeunes "nobles" n'avaient pas grandi dans l'opulence. Certes, ils avaient eu des vêtements bien plus luxueux que les siens, mais sinon, il n'y avait pas grand chose à envier, et certainement pas leur absence totale de statut, qui équivalent pratiquement à une absence d'existence.

Sur ces entrefaites, et alors qu'Ombeline et Datès avait déjà mangé, Khordel et Lucian réapparurent, tenant un cheval par la bride. Sur le dos de celui-ci, on pouvait apercevoir une selle ainsi qu'un lourd paquetage.
La jeune fille fronça les sourcils en direction de ses frères.
-Qu'est ce que c'est que ça? Qu'avez vous fait?
-Pas grand chose Petite Soeur. On a fait une... rencontre dirons nous.
-Une rencontre? Quelle rencontre?

Sans lui répondre, Khordel descendit le sac du dos de l'animal et l'ouvrit au sol. Dedans, on apercevait des armes et des pièces d'armure. Le grand gaillard, avec un sourire satisfait, entreprit de revêtir l'armure. Le voyant faire, Ombeline réalisa que cette armure avait une "petite" particularité.

-Attends... C'est une armure aeserienne ça!
-Tu es observatrice dites donc Sœurette.
-Et tu comptes te balader avec une armure ENNEMIE sur le dos? Tu réalises que le premier soldat venu va te prendre pour un aeserien?!?
-Mais noooon, tu t'inquiètes trop...
Se tournant vers Lucian, elle enchaina :
-Comment avez vous trouvé cette armure? Et ce cheval?
-Et bien... Avec un aeserien...
-Quoi?!? Expliquez vous, que c'est il passé?
-Ce n'est pas très compliqué, on a croisé un aeserien, on lui a pris son armure, ses armes, son cheval. Point. soupira Lucian, laconique.
-Et il est où cet aeserien? Ca m'étonnerai qu'il vous ai laissé le dépouiller sans réagir.
-Et bien, intervint Khordel avec un petit rire, Disons qu'il n'était pas tellement en état de réagir quand nous l'avons trouvé et qu'il ne pouvait définitivement plus réagir quand nous sommes repartis.
-Vous l'avez tué quoi....
-Il serait plus exact de dire que nous l'avons achever Petite sœur, répondit Lucian, Il était mourant.
-Et il était seul? Ça me parait étrange... Qu'est ce qu'un soldat aeserien viendrait faire ici, seul?
-Peut être un éclaireur, qui sait...
-Et on va faire quoi de ce cheval?
-Ça se vend cher, un cheval pareil, commença Datès
-Toi, le bâtard, on t'a pas sonné, gronda Khordel, approche toi de ce cheval et il va t'arriver des bricoles!
-Khordel!, s'exclama la jeune fille, Pas la peine d'être aussi agressif!
-C'est qu'un bâtard, qu'il fasse ce qu'on lui demande et qu'il la boucle, grogna son frère en réponse,
-Qu'un bâtard? La reconnaissance de notre grand-père t'es bien vite montée à la tête dis moi. Aurais-tu oublié que nous ne sommes réellement nobles que depuis hier? Notre statut ne valait guère mieux que celui de Datès jusque là!, répondit elle d'un ton mordant
-C'est un bâtard, pas nous. Point. Qu'il laisse le cheval et le reste de mes affaires tranquilles s'il tient à ses os.
Ombeline souffla, exaspérée. Datès de son coté, suivait l'échange avec un petit sourire goguenard.
-Eh ben, y en a qui ont des rêves de grandeur, hein, PETIT frère, déclara-t-il dans un éclat de rire, Garde le ton cheval, qu'est ce que tu veux que j'en foute...
-La ferme, Bâtard! répliqua Khordel
-Khordel, ça suffit! Datès est autant victime de notre géniteur que nous! Tu pourrais AU MOINS lui reconnaitre ça. C'est notre frère.
-Ce n'est pas mon frère. Ce n'est qu'un bâtard. Qu'il reste à sa place.
-Franchement, tu me ferais presque penser à notre père... sussura-t-elle, venimeuse,
-RETIRE CE QUE TU VIENS DE DIRE IMM
ÉDIATEMENT!

-Alors ne te comporte pas comme le dernier des imbéciles!

Son frère se détourna d'elle, les poings serrés à un point tel que les jointures en devenaient blanches. Ombeline réalisa qu'elle avait peut être exagéré. Pour elle et ses frères, être comparé à leur géniteur était l'insulte ultime et son frère paraissait à deux doigts de la frapper. Elle décida de ne plus rien dire, se roula en boule près du feu et tenta de se reposer.

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