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19 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 7.2 : Hunguiot

 AVERTISSEMENT : Langage vulgaire et très cru, menace de violences sexuelles pédophiles. Si vous souffrez d'un PTSD lié à des violences (particulièrement si violences sexuelles) NE LISEZ PAS! PROTEGEZ VOUS! (Et prenez soin de vous surtout.))

 

Rappel : Ombeline est une jeune fille qui se travestit en garçon pour éviter certains risques liés à son genre dans un univers médiéval dur, sans pitié et assez misogyne.

 

 Lucian s'avança vers la table, suivi d'Ombeline et de Barthélémius. Le soldat les suivit mais refusa de s'approcher à moins de cinq mètres des trois vétérans attablés. Le trio comprit immédiatement qu'il s'agissait là du campement des "rebuts" de l'armée du seigneur Indoriel. Lucian approcha des trois vieux soldats et demanda à celui que le soldat leur avait désigné :

-Hunguiot, c'est vous?

-Ca s'pourrait... Qu'est c'vous lui voulez... à Hunguiot?, répliqua l'homme d'un air revêche

C'était un homme dans la cinquantaine, vieux pour un soldat, le crâne dégarni et grisonnant, une barbe sale et mal taillée. Sa tunique était tendue par une considérable panse à bière. Ses yeux noirs brillaient d'une lueur malsaine et il arborait un sourire qui suintait la malveillance.

La main sur le pommeau de son arme, pas impressionné pour autant, Lucian reprit :

-On a des questions pour lui. Alors, c'est vous?

-Ouais, c'est moi. C’est quoi vos questions?

-Des questions à propos de Mungrid Whorgram...

-Oh... Des questions à propos de Mungrid Whorgram... Voyez-vous ça..., releva le gros soldat.

Il fit un signe à ses deux compagnons de tablée qui se levèrent et s'éloignèrent sans dire un mot.

-J'aime pas... les questions..., je préfère ça, ricana-t-il en levant sa choppe, et d'autres choses, hé hé... Buvez avec moi et peut-être qu'on discutera un peu tous ensemble.

Lucian s'installa sur le banc désormais libre, face à Hunguiot,tandis que Barthélémius faisait signe au soldat qu'il était libre de repartir s'il le souhaitait. Ce dernier ne se fit pas prier et tourna les talons en direction du fort aussi vite qu'il le put. Ombeline s'avança et s'installa à droite de son frère, Barthélémius s'assit à gauche de ce dernier. En la voyant approcher, Hunguiot la regarda d'un air gourmand et avec un rire gras.

-Ha ha! En voilà un joli mignon! Pile comme je les aime : calme et docile, déclara-t-il sans la quitter des yeux,

A ces mots, Ombeline releva brutalement la tête, en alerte. Elle s'efforça de masquer sa peur sous un visage le plus neutre possible.

-Si vous les aimez calmes et dociles, alors je ne serais pas dans vos goûts, répondit-elle avec morgue en lui lançant un regard de défi.

-Ooooh! Ça a du répondant! Encore mieux! répliqua-t-il avec un éclat de rire, Tu m'excites petit. Allez, bois! Bois!

Ombeline saisit une chope pleine de bière et fit mine de boire avant d'en vider discrètement la moitié par terre. Lucian pour sa part s'était également servi une chope et buvait en regardant fixement Hunguiot qui vida son propre verre en trois gorgées bruyantes. Barthélémius prit la chope posée devant lui et but du bout des lèvres.

-Allez,gamin, bois!, tonna-t-il,
-Regarde le mignon comme il boit bien, c’est bien ça, ajouta-t-il en couvant Ombeline du regard
Très posément, Ombeline posa sa chope devant elle en défiant le vieux soldat du regard.
-Ah ah! T’es fier! Je vais te mater moi, tu vas voir. Cette nuit on va t’entendre piailler jusqu’à l’autre bout du camp, hin hin hin.
-Dans tes rêves uniquement vieux porc!, répliqua la jeune fille avec mordant, ses yeux brillants de rage et d’une peur qu’elle s’efforçait de dissimuler.
Elle hésitait à annoncer son genre véritable, son travestissement ayant clairement un effet contraire à ce pourquoi elle l’utilisait habituellement. Mais elle avait malheureusement rencontré des hommes de ce genre par le passé et savait que son déguisement était peut être malgré tout une protection contre un comportement encore pire. Jaugeant le gros homme, elle estima peu probable qu’il la laisse tranquille parce qu’elle était une fille et préféra donc taire la vérité pour le moment.
Elle préféra tenter un coup d'esbroufe en se pelotonnant contre Lucian comme si elle était son giton. De plus, le contact de son frère la rassurait face à l’immonde soiffard qui lui faisait face. Ce dernier comprit la manœuvre et posa un bras possessif autour de ses épaules. La sentant trembler contre lui, il lui adressa un regard qui se voulait rassurant tandis qu’il voyait la peur dans les yeux de sa sœur.
-Ah! C’est ton giton, c’est ça? Et alors, tu veux pas partager mon gaillard?, demanda Hunguiot dans un ricanement, Moi ça me gêne pas. Tu peux même venir aussi ce soir et qu’on s’amuse tous les deux avec lui hein.
Ombeline retint à grand peine un grondement sauvage tandis que la haine l’envahissait. Lucian fixa simplement le soldat d’un regard polaire. Celui-ci ne se démonta pas et remplit une nouvelle fois sa chope avec un petit rire pervers.
-Tant pis pour toi mon gars, tu sais pas ce que tu perds, hin hin hin.
Ombeline s’écarta de son frère, ses frissons calmés, pour reprendre sa chope de sa mauvaise main. Sous la table, sa main droite avait saisi la garde de son glaive de façon tellement contractée que ses phalanges en étaient blanches. Lucian lui lança une oeillade inquiète, bien conscient qu’elle était à deux doigts de se jeter sur l’homme l’arme à la main.
Hunguiot la déshabillait du regard, ses yeux luisant de lubricité tandis qu’il asséchait son verre. Voyant qu’elle le regardait, il lui adressa un clin d’oeil qui l’enragea encore plus.
-Ouais, regarde moi bien mon mignon, parce que ce soir, tu seras sous ma tente, à plat ventre, sans pouvoir m’admirer. Ha ha ha!
-Sans façon, je ne suis pas intéressé, riposta-t-elle d’une voixcrispée,  avec hargne,
-Par ce que tu crois que ça m’intéresse? Je m’en fous complètement. Ce soir, je vais te la foutre au cul tellement fort que demain tu pourras pas t’asseoir, tu vas voir.
-Et avec quoi connard!, gronda sourdement la jeune femme, enragée par les menaces du soudard, Je parie que ta pine est tellement petite que personne ne l’a jamais trouvé, pas même toi!
L’insulte porta plus qu’elle ne l’avait anticipé et Hunguiot eut un mouvement brutal en sa direction, tentant de l’attraper par le col. Lucian réagit, vif comme l’éclair, et repoussa sa soeur en arrière, empêchant le soudard de la toucher. Surprise, Ombeline tomba en arrière, à plat dos dans la poussière. Hunguiot était debout, la montrant du doigt d’un geste rageur tandis qu’elle se redressait.
-Oh toi, toi, tu vas voir ce que tu vas prendre ce soir. Je vais t’apprendre le respect!, éructa le gros homme furieux
Lucian s’était également levé et remarqua le léger vacillement de l’ivrogne. Il était manifestement plus ivre qu’il n’y paraissait. Barthélémius les regardait tous, complètement interloqué par la scène.
-Ca suffit!, tonna Lucian, Maintenant, répondez à nos questions.
-Vous… allez… nous… dire… où se trouve… MUNGRID!, fulmina le jeune Whorgram en direction du vétéran,
-Qui vous dit que je sais comment y aller hein? Et même si je savais, pour quelles raisons je ferai ça? lui demanda le soldat, goguenard,
-Parce qu’on nous a dit que vous faisiez partie des proches de Mungrid, de ses personnes de confiance.
-Pour sûr, il me fait confiance oui, se rengorgea le gros homme avec fierté
-Donc vous savez où il est, conclut Barthélémius avec un petit sourire satisfait
-Peut-être… Et peut-être aussi que Mungrid Whorgram a pas envie d’avoir de la visite. S’il avait voulu, il aurait pu être le roi.
-Le roi? Le roi de quoi? De qui? De sa secte?
-Le roi de tout ça, répondit Hunguiot avec un large mouvement du bras autour de lui, de tout le Locquendech! Mais ça l’intéresse pas… ou plus… Alors il est parti vivre sa vie à un endroit où personne ne lui donne d’ordres, un endroit où il est libre!

Son explication fut suivie de quelques secondes de silence.
-Nous avons un message pour lui, de la part de Guearth Whorgram,déclara alors Lucian
-Le vieux Whorgram se décide donc à bouger? questionna Hunguiot, étonné
-Manifestement…
-Bien… très bien ça, il va vouloir savoir ça, marmonna Hunguiot avec un rictus calculateur,
-Alors, vous allez nous dire comment on peut arriver jusqu’à Mungrid?, insista Barthélémius

Hunguiot lui jeta un regard méfiant, se tourna vers Lucian et demanda :
-Mais vous êtes qui? Pour venir ici me donner des ordres, pour poser toutes ces questions? Vous êtes QUI à la fin?

Lucian prit une grande inspiration :
-Nous sommes les petits enfants de Guearth Whorgram…
Hunguiot siffla entre ses dents, surpris. Puis, se penchant vers Lucian, il examina soigneusement le visage de ce dernier.

-Les petits Whogram, le vieux a envoyé les petits cachés…. Eh ben ça pour une surprise… Quel âge tu as toi? interrogea-t-il avec un mouvement de tête en direction de Lucian
-20 ans.
-Ah....

Il le regarda encore quelques secondes.

-Tu es Lucian..., puis ajouta, en se tournant vers Barthélémius, Et toi, quel âge?
-21 ans, répondit-il en échangeant un regard surpris avec son frère
-Barthélémius ou Réginald?
-Barthélémius. Comment connaissez-vous nos noms?
-Mungrid m'a parlé de vous, bien sûr! répondit le vétéran avec un sourire étrange, je vous l’ai dit, j’ai sa confiance et il a ma loyauté! Et les autres, ils sont où?
-Restés au fort…
-Alors il y a toute la portée hein...

Ombeline, qui s’était relevée et avait épousseté ses vêtements , fit un pas en avant, se campa bien droite, carra les épaules et commença :
-Et moi j’...
-Ah toi le mignon, on s’en fout!, la coupa brutalement le soldat
-Moi, reprit-elle d’une voix forte, les mains crispées sur ses armes, ses coudes ouvrant sa cape pour dévoiler la poitrine qu’habituellement elle dissimulait habilement, J’ai quinze ans!
-Mais je m'en fous de ton .... Oh... OH! PUTAIN! s'écria-t-il les yeux écarquillés en la regardant fixement tandis qu'il comprenait soudain,
-Une foutue fille! Bordel... Alors ça, je l'ai pas vu venir! cracha-t-il, estomaqué

Ombeline eut un rire grinçant devant la déconvenue et la surprise de cet homme qu'elle haïssait de toute son âme.

-Surpris hein... Pas très observateur en tout cas, ricana-t-elle avec mépris
-Ah ta gueule! C'est bien des manières de femelle! Sournoises et vicelardes, tonna-t-il en crachant au sol avec dégoût, Me parle pas sale catin!
-Et bien et bien, on a des problèmes avec la gente féminine il me semble. Et quoi, on a peur des filles, vieux porc?
-TA GUEULE J’AI DIT, hurla-t-il, Sale putain! Fille de pute!
-Ne parle pas de ma mère, gronda Ombeline d’un ton noir,
-Je parle de ce que je veux catin! Toutes les mêmes, des serpents!, vociféra-t-il avant de cracher au sol dans la direction de la jeune fille.
La jeune fille eut un rire moqueur, méprisant, ses yeux emplis de haine et de rage fixés sur l’homme qui lui faisait face
-TA GUEULE!, répéta ce dernier, Ferme ta grande gueule de catin ou je te la fais fermer à coups de poings tellement vite que tu le verra pas venir!
-Essaie pour voir et c’est mon genou dans ton entrejambe que tu verras pas venir, marmonna la jeune fille tandis que Lucian, encore une fois, s’interposait entre eux.

-Alors, vous allez nous dire comment se rendre jusqu'à lui? grinça Lucian à bout de patience
-Oh non gamin, je vais vous MENER à lui. Il va vouloir vous voir, pour sûr. Et moi je vous accompagne. De toute façon sans guide vous n'avez aucune chance de le trouver.
-Qui nous dit que nous pouvons vous faire confiance?
-Ha ha ha! Personne! Mais c'est votre seule chance de parvenir jusqu’à Mungrid. Rendez-vous ici demain matin. Et faites en sorte que la femelle la boucle!

Puis, sans plus de cérémonie, il tourna les talons et partit en direction des tentes.

Le trio le regarda partir, encore sous le choc de cette rencontre puis tourna les talons et repartit en direction du fort. Après une centaine de mètre, Ombeline courut soudain jusqu'à un arbre proche auquel elle s'appuya à deux mains avant de vomir, le visage livide. Elle revint vers ses frères d'une démarche un peu chancelante, des frissons lui secouant les épaules. Elle se sentait glacée. A pas lents, elle se dirigea vers le fort, serrant les poings et les mâchoires en entendant Lucian déclarer :
-Ça va, ça aurait pu plus mal se passer…
-Parle pour toi…, grinça-t-elle
-Quoi? Il ne t’as pas touché et vu sa réaction, tu es désormais hors de danger…
-Par contre il va sans doute falloir faire attention pour Balgor, signala songeusement Barthélémius tandis qu’ils rentraient.

Au fort, leurs chambres les attendaient. Ombeline put prendre un bain chaud avant le repas et repassa ses habits crasseux avec une grimace de dégoût. N'ayant malheureusement pas de tenue de rechange, elle se résigna cependant. Le bain lui avait fait du bien, lavant autant son corps que son esprit malmené par la rencontre avec le vieux soldat. Elle en voulait cependant à ses frères qui, s'ils l'avaient protégés, ne voyaient cependant pas grand mal à l'altercation et étaient déjà prêts à en rire. En soupirant, elle réalisa qu'ils ne pouvaient probablement pas comprendre. Ils ne savaient pas, n'avaient jamais vécu ce genre de menaces personnellement. L'espace d'une brève seconde, un hurlement de femme retentit dans sa tête tandis qu'elle fermait les yeux. Elle s'obligea à respirer lentement, chassant les souvenirs dans un coin sombre de sa mémoire, refermant, verrouillant une porte imaginaire dessus. Prenant une grande inspiration, elle sortit de sa chambre pour se rendre au dîner.

Celui-ci se déroula calmement, le seigneur Indoriel réfréna manifestement sa curiosité en ne leur posant que peu de questions. Sa femme et sa fille étaient présentes mais ne dirent pas un mot de tout le repas. Datès en revanche se fit remarquer, ses... manières... détonnant dans l'atmosphère feutrée de ce repas noble. Le seigneur protecteur leur confirma qu'ils pouvaient "emprunter" le soldat Hunguiot comme guide pour leur mission. Ombeline mettait doucement mais fermement les souvenirs de la rencontre avec celui-ci dans la zone verrouillée de sa mémoire, grinçant cependant des dents à l'idée de devoir passer plusieurs jours en sa présence même si, vu la réaction du soldat à la découverte de son genre, elle ne craignait plus qu'il ne tente de s'en prendre à elle.

Cette nuit-là, bien que se sachant à l'abri dans le fort, elle ne put s'empêcher de verrouiller sa porte.















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