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16 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 7.1 : Fort Edinhir

 La fratrie entra sans difficulté au sein de la place forte. On lui indiqua rapidement comment se rendre à l'intendance, première étape indispensable pour pouvoir accéder au Seigneur Protecteur local, le seigneur Indoriel. Au sommet des tours flottaient fièrement ses armoiries : un aigle noir aux ailes déployées sur champ jaune. On les fit attendre dans une petite antichambre, le temps que l'intendant arrive. Quand celui-ci entra dans la pièce, il fronça les sourcils en voyant l'aspect, il est vrai peu reluisant, des individus face à lui. Barthélémius s'avança.
-Bonjour, nous souhaiterions parler au seigneur Indoriel. Nous sommes mandatés par le seigneur Guearth Whorgram, en mission pour celui-ci.
-Je vous demande pardon? interrogea demanda l'intendant, Qui êtes vous Monsieur?
-Nous sommes les petits enfants du seigneur Guearth.
-Je... Vraiment? Je n'ai jamais entendu parler de vous. Sans vouloir vous offenser., rétorqua le grand bonhomme d'un ton un peu cassant, Le seigneur protecteur Indoriel est un homme extrêmement occupé et je ne peux pas le déranger pour... n'importe qui.
-Certes, certes. Je vous donne ma parole que je vous dis la vérité. Il est normal que vous ne nous connaissiez pas.
-Mhmmm, Avez vous une lettre de créance? Quelque chose qui prouve vos dires? De plus, mon seigneur est, comme je l'ai dit, fort occupé. Il pourrait être plus opportun que vous reveniez demain...
Lucian se pencha vers Ombeline en murmurant :
-Les ennuis commencent...
-Il faut absolument nous affirmer sinon ce grand échalas ne nous accordera aucun crédit...


S'avançant à son tour, Ombeline, flanqué de Lucian, décida d'intervenir :
-Notre grand père a envoyé des missives pour prévenir ses pairs. Vous pouvez demander au seigneur Indoriel de vérifier nos dires. Vous pouvez aussi décider de ne pas nous croire. Dans ce cas, vous risquez d'attirer sur votre seigneur le courroux de Guearth Whorgram. Êtes vous certain de vouloir prendre ce risque?, questionna-t-elle d'un ton froid, le plus assuré possible
-Je... Non bien sûr que non. Si vous voulez bien patienter un peu, je vais prévenir mon seigneur de votre présence.
-Sage décision..., grogna Lucian en toisant leur interlocuteur.
Celui-ci sortit précipitamment et le groupe patienta de nouveau tandis que les gardes et domestiques ayant entendu la conversation leur jetaient régulièrement des petits regards intrigués. Au bout d'une vingtaine de minutes, l'intendant revint et leur annonça que le seigneur Indoriel allait effectivement les recevoir. Il les mena jusqu'à une grande salle dans laquelle les attendait un grand homme, musclé, vêtu d'une chemise et de haut de chausse de très belle facture et à l'allure altière.
-Et bien jeunes gens, je ne vous cache pas mon étonnement à votre présence ici, commença-t-il en les observant avec une curiosité qu'il ne cachait pas.
-Bonjour à vous Seigneur Protecteur, répondit Barthélémius en s'avançant, et merci beaucoup de nous recevoir.
-Alors, de quelle aide pourriez vous bien avoir besoin?
-Et bien..., reprit prudemment Barthélémius tandis que le seigneur face à lui les dévisageait les uns après les autres, notre grand père cherche à retrouver l'héritier de la famille et... pour cela... il nous a donné le nom d'un homme qui a servi avec celui-ci durant la guerre contre Aeseria. Selon ce que nous a dit notre grand-père, cet homme serait désormais à votre service, ici, à Fort Edinhir. Nous souhaiterions pouvoir lui parler si cela ne vous ennuie pas.
-Pourquoi cela m'ennuierait-il? Cependant, avez vous un nom? J'ai de nombreux hommes ici. Mon intendant va vous mener au capitaine de ma garde qui pourra le retrouver rapidement.
-Et bien en effet, nous avons un nom, répondit Barthélémius, soulagé,
-Très bien!
-Et, si ce n'est pas abusé, pouvons nous compter sur votre hospitalité jusqu'à ce que nous nous remettions en route?, demanda l'ainé de la fratrie avec toutes les précautions et le respect de l'étiquette qu'il pouvait
-Evidemment, mes gens vont vous préparer des chambres, et vous dinerez à ma table ce soir bien sûr, répliqua le seigneur avec un sourire amusé
-Merci beaucoup, répondit Barthélémius en s'inclinant, imité plus ou moins maladroitement par le reste de la fratrie.
Barthélémius, Lucian et Ombeline décidèrent de partir à la recherche de l'homme dont leur avait parlé leur grand-père tandis que les autres s'installaient dans les chambres que l'on mettait à leur disposition et se reposaient. Un soldat les amena à la capitainerie du fort où ils trouvèrent le capitaine de la garde occupé à son bureau. Il les regarda entrer avec intérêt.
-Bonjour Capitaine, commença Barthélémius, nous sommes à la recherche d'un homme nommé  euh.. Guniat? Ou Duniat il me semble.
-Ils ont l'autorisation du seigneur protecteur Mon Capitaine, intervint le soldat d'une voix excitée. Il mourait manifestement d'envie de lui annoncer qui étaient les trois personnes qu'il amenait mais devait se retenir, du moins tant qu'ils étaient présents.
-Ah. Très bien. Et bien si vous vous pressez vous devriez pouvoir le trouver dans sa forge. C'est notre forgeron. Il ne doit pas encore être rentré chez lui.
-Merci beaucoup
-Mon devoir Monsieur. Soldat, menez ces personnes jusqu'à la forge.
-Bien Mon Capitaine.
Le trio suivit le soldat dans la cour principale. Il les emmena jusqu'à un atelier situé le long d'un mur.
-Oy! Maitre Duniat! Je t'amène des ... euh...gens. Ils veulent te parler.
-Hein? Euh. Pas de problème. J'allais fermer pour aujourd'hui de toute façon., répondit un homme d'une cinquantaine d'année, rablé, d'un tablier de cuir par dessus des habits simples. Il lança un regard étonné vers le soldat qui masquait difficilement son excitation.
-Bon alors, qu'est ce que je peux faire pour vous jeunes gens?
-Eh bien Maitre Duniat... Nous sommes à la recherche de Mungrid Whorgram, annonça tout de go Barthélémius
-Mungrid Whorgram?, répéta l'artisan, surpris,
-Oui, on nous a dit que vous aviez combattu ensemble et que vous auriez peut être des informations à nous donner.
-Ah! On vous a pas donné le bon nom jeune homme. C'est vrai que j'ai combattu avec Mungrid. Et même sous ses ordres. Mais j'ai aucune foutue idée d'où il a disparu. Il était... bizarre vous savez. Si je peux me permettre.
-Vraiment? Que pouvez vous nous dire sur lui?
-C'était un sacré bonhomme Mungrid. Il a fait causer de lui vous savez. Il savait y faire avec les gens. C'était presque comme s'il ensorcelait ceux à qui il parlait. Il a fini par avoir énormément de partisans. Et j'vous parle de nobles hein, pas des simples soldats. Presque comme s'il avait sa propre cour au sein de la cour du Gardien.
-A ce point?
-Je l'ai vu, parler à des gens et tout. Après, les gens ne juraient plus que par lui. Ils l'adulaient et tout. Tout juste s'ils le traitaient pas de sauveur. Certains prétendaient que c'était juste un philosophe ou je ne sais quoi. Mais les philosophes, ça fait pas ça je crois. En tout cas, il laissait pas indifférent. Soit on l'adorait, soit...
-On le détestait? proposa Barthélémius
-Certains le détestaient. D'autres s'en méfiaient. Moi j'suis plutôt du genre méfiant. Y en a qui disent que le Gardien lui même le craignait. Alors je sais pas où il est mais mieux vaut qu'il y reste...
-Mhmmm... Malheureusement nous devons le retrouver. Le seigneur Guearth Worgram nous l'a demandé...
-Guearth Whorgram hein? Et bien si vous voulez des infos sur Mungrid, celui qu'il vous faut, c'est Hunguiot! Lui, c'était un des fidèles de Mungrid.
-Il faisait partie de sa secte?
-J'ai pas parlé de secte moi hein, grimaça Duniat, mal à l'aise, Mais Hunguiot, il jurait que par Mungrid. Il a combattu sous ses ordres aussi et de ce que je sais, ils étaient assez proches.
-Hunguiot vous dites...
-Maintenant, si ça vous ennuie pas, je vais fermer la boutique et rentrer. J'ai pas grand chose de plus à vous dire sur Mungrid de toute façon.
-Bien sûr! Et bien, merci beaucoup pour tous ces renseignements, conclut Barthélémius d'un ton songeur.
Ils repartirent en direction de la capitainerie, toujours escorté du même soldat. Les voyant revenir, le capitaine arqua un sourcil.
-Alors, avez-vous trouvez Duniat?, demanda-t-il
-Tout à fait Capitaine, répondit civilement Barthélémius, Malheureusement il n'avait pas les renseignements que nous recherchons. Mais il nous a parlé d'un certain Hunguiot qui pourrait en revanche en savoir plus. Savez-vous où nous pourrions le trouver?
-Hunguiot... Hunguiot..., réfléchit le gradé, Hum... Hunguiot... vraiment... Et bien... Il est dans le camp extérieur. Vous pouvez aller le voir bien évidemment.
-Soldat, escortez-les jusqu'au camp extérieur, reprit-il à l'adresse de leur escorte
Celui-ci eu une petite moue durant une fraction de seconde.
-Oui Mon Capitaine, répondit-il cependant d'une voix assurée.
Sans se donner la peine de répondre, l'officier se replongea dans ses papiers tandis que le soldat faisait signe au trio de le suivre.
Il les mena en dehors du fort, vers un campement de tentes, un peu à l'écart des murailles. A proximité d'une table, il leur montra un des trois hommes qui y étaient installés et occupés à vider des choppes.
-Voilà, annonça-t-il avec une grimace de dégoût, Hunguiot, c'est celui là. Je reste là... au cas où.

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