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27 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 10.3 : Retour à Valeblanc

 La fratrie erra entre plaine et collines boisées, sous une légère bruine froide, durant toute une journée sans voir âme qui vive. Le lendemain matin, alors qu'ils cheminaient de nouveau sans trop savoir quelle direction suivre, ils entendirent un bruit de cavalcade qui se rapprochait. Avant qu'ils aient pu réagir, une escouade de cavaliers apparut et se dirigea dans leur direction. Le gros de la troupe s'arrêta à une centaine de mètres d'eux tandis qu'un officier venait à leur rencontre. Ils l'observèrent nerveusement, ignorant s'il s'agissait d'ennemis potentiels ou non jusqu'à ce que Barthélémius reconnaissent les armoiries visibles sur le tabard du cavalier : la tête de sanglier argentée sur champ rouge, emblème de la Famille Aerann dont la place forte se situait à Nuriaë, une des grandes cités du royaume. En entendant cela, le reste de la fratrie se détendit sensiblement. Néanmoins ils ignoraient toujours où ils se trouvaient et Ombeline fronça les sourcils. Elle était déjà passé par Nuriaë lors de ces années avec les troubadours et, dans ses souvenirs, la cité se situait au sud, proche des terres de leur géniteur. Pendant qu'elle réfléchissait à cela, l'officier s'arrêta à leur hauteur.
-Hola Voyageurs!
-Hola Messire... Capitaine? répondit Barthélémius


-Ah ah, c'est Lieutenant pour le moment. Ma troupe et moi même sommes en chasse, j'aurais quelques questions à vous poser.
-Posez donc Lieutenant, nous serons heureux de vous aider si nous le pouvons.
-Nous sommes à la recherche d'une troupe de soldat aeseriens. En auriez vous entendu parler par des rumeurs, ou les avez vous vu?
-Des aeseriens en Locquendech? s'étonna Barthélémius tandis que derrière lui, ses frères et soeur tâchaient de masquer la tension qui les avait saisi en entendant le soldat.
-Oui, ces vermines tentent de se faufiler dans le royaume. Ils ont eu maille à partir avec les troupes du Protecteur Whorgram mais certains ont réussi à filer. Nous avons perdu leur trace il y a quelques jours, aux alentours de Valeblanc.
-Malheureusement, je ne vais pas pouvoir vous renseigner. Nous n'avons vu aucun aeserien durant ces derniers jours. A vrai dire, nous sommes un peu perdu. Peut être pourrez vous nous renseigner Lieutenant? Si ce n'est pas abuser de votre temps bien sûr..., assura Barthélémius d'un ton serein
-Du tout, que souhaitez vous savoir?
-Et bien... Où sommes nous exactement? Nous sommes perdus depuis deux jours environ.
-Ma foi, vous êtes à une ou deux heures de marche de Valeblanc environ. En vous dirigeant vers le sud, vous devriez y arriver facilement, répondit fort civilement le soldat, montrant un léger étonnement face à leur ignorance.
-De Valeblanc? Et bien voilà une nouvelle rassurante. Merci beaucoup.
-Je vous en prie
-Hum, si je peux me permettre une dernière question?, reprit Barthélémius légèrement gêné, Pouvez vous nous indiquez le Sud? Nous avons... perdu tous nos repères. Hum...
-C'est par là, répondit le cavalier en indiquant la direction du bras, manifestement amusé par la situation.
-Merci énormément. Nous avons eu de la chance de vous rencontrer, sans cela, nous aurions risqué d'errer encore des jours dans les collines.
-Mon plaisir, sur ce Messieurs, je vous laisse, la chasse aux aeseriens m'attend.
-Bonne chasse Lieutenant! clama Barthélémius alors que l'officier regagnait sa troupe au galop.

Ils se remirent en route dès que les soldats se furent éloignés. Ils étaient fatigués, sales et l'eau qu'ils avaient trouvé la veille pour remplir leurs outres avait certes étanché leur soif mais ils en payaient désormais le prix, souffrant de crampes et de coliques intestinales.
-Valeblanc!, s'exclama Ombeline, Nous ne sommes pas du tout ressorti des Cols du même coté que nous avions pris à l'aller!
-Manifestement..., répondit sombrement Réginald qui faisait grise mine
-Bon sang, si ça se trouve, nous nous dirigions tout droit vers les terres de notre géniteur..., grommela Khordel, contrarié
-Et bien maintenant, nous savons où nous sommes et vers où nous dirigez. Nous déciderons à Valeblanc de la suite des évènements., affirma Barthélémius, tentant de l'apaiser

Comme l'avait annoncé le soldat, ils arrivèrent en vue de Valeblanc après une bonne heure de marche. Datès et Barthélémius décidèrent de se rendre directement dans le village, tandis qu'Ombeline  et Réginald refusaient catégoriquement d'y entrer sans s'être laver au préalable. Constatant l'état lamentable de leur mise, leurs frères durent reconnaitre que ça ne serait peut être pas une mauvaise idée. Ils se lavèrent donc dans une rivière proche, Ombeline s'écartant légèrement de l'endroit où se trouvaient ses frères. Elle en profita pour changer de tenue et laver ses vêtements crottés. Malheureusement, la bruine allait les empêcher de sécher aussi les roula-t-elle en boule dans son sac, en espérant qu'ils ne moisissent pas.
Le groupe se dirigea ensuite vers le village. Ombeline ne perdit pas de temps et entra chez le tisserand qu'ils avaient rencontré lors de leurs premier passage. Le tisserand lui expliqua comment se rendre chez la guérisseuse du village, un peu plus loin. Sans attendre, elle se mit en route et aussitôt arrivée, toqua fermement à la porte. Elle entendit le bruit d'une chaise, quelques pas, puis une voix méfiante :
-C'est pourquoi?
-Mes frères et moi sommes souffrants. On nous a dit que la guérisseuse du village réside dans cette maison.

Doucement, la porte s'entrouvrit et un visage revêche apparut.
-Vous avez quoi?
-Nous souffrons de coliques. On a été obligé de boire de l'eau d'une mare et manifestement, ça ne nous a pas réussi...
-Humph... Très bien. Je peux vous préparer un gruau aux plantes. Ca vous remettra d'aplomb assez rapidement. Mais ça sera pas gratuit.
-Bien évidemment, acquiesca la jeune fille, Combien pour votre gruau?
-10 pièces d'or. A prendre ou à laisser. Payable d'avance.
-Très bien, répondit Ombeline tandis que dans son dos, Datès s'étranglait en entendant le prix du médicament.
Se tournant vers ses frères, elle observa fixement Datès.
-Je vais payer, même si je suis loin d'être le plus riche d'entre nous, soupira-t-elle en puisant les dix pièces dans sa bourse, au grand soulagement de son demi-frère.
-Il va me falloir une petite heure pour préparer le gruau, intervint la guérisseuse
-Très bien.
-Vu le prix, il a intérêt à être efficace, votre machin là, grogna Datès

La femme le regarda fixement.
-Vous trouvez ça cher? Sachez qu'il va me falloir une demi-journée pour refaire mon stock de plantes après vous avoir préparer votre médicament. Je vais devoir marcher des heures, à m'user les yeux pour retrouver les bonnes plantes, puis ensuite des jours pour les faire sécher convenablement pour pouvoir les stocker sans pour autant qu'elles ne perdent leurs propriétés. Alors si ça ne vous va pas, libre à vous de vous soigner vous même, le tança-t-elle
-Je vous ai déjà payé, objecta Ombeline en dardant un regard noir envers Datès qui haussa les épaules.
-Humph... Je n'aime pas que l'on critique mes tarifs. Sur ce, je vous laisse. A tout à l'heure, conclut la femme en leur claquant la porte au nez.

 Le groupe se mit tant bien que mal à l'abri de la bruine, sous le grand arbre qui tronait au centre de la place du village. 

-Et bien, puisque nous avons un peu de temps, et si nous discutions de la suite des évènements., proposa Réginald
-Il va falloir prévenir Grand-Père de ce qu'il s'est passé dans les Cols des Cairns, annonça Balgor. 

Les jeunes Whorgram s'entreregardèrent sombrement. Aucun n'était pressé de devoir annoncer à Guearth Whorgram que l'héritier qu'il souhaitait rencontrer était passé de vie à trépas, mais Balgor avait cependant raison, il allait bien falloir le lui dire à un moment... Lucian sortit sa carte. Maintenant qu'il savait où ils se trouvaient, il arrivait mieux à se repérer.
-Très bien, Valeblanc est ici. Nous n'avons aucune idée d'où est Grand Père, le plus simple serait de lui envoyer un message.
-Les cités les plus proches sont Nuriaë et.... ah..., commença Barthélémius
-Quoi? Qu'y-a-t-il?, interrogea Réginald.
-Nuriaë et... Fort Daenlorn...

Un silence pesant régna quelques secondes dans le groupe, chacun pensant à Fort Daelorn, le fief de leur géniteur.
-Je pense que nous sommes tous d'accord pour aller à Nuriaë donc, dit Lucian avec une petite toux tandis que les autres opinaient.
-J'y suis passé plusieurs fois avec la troupe... enfin, les troubadours, enchaina Ombeline, C'est une grande cité, nous y trouverons ce dont nous avons besoin. Combien de temps nous faudra-t-il pour y aller?
-Mhmmm, entre trois et quatres jours je pense, répondit Lucian en examinant la carte. Nous gagnerons du temps si quelqu'un qui connait la route nous guide.
-Je suis certain que le bourgmestre pourra nous trouver quelqu'un, affirma Réginald
-Il faudrait que nous trouvions de la nourriture. Je n'ai presque plus rien, prévint Ombeline
-Je te passerai de mes rations Petite Soeur, il m'en reste plus que le nécessaire pour atteindre Nuriaë
-Merci, souffla-t-elle, soulagée

Le Bourgmestre les reçu fort aimablement et leur envoya son cousin qui accepta de les guider contre quelques pièces d'or. Ils patientèrent ensuite encore un peu, puis retournèrent voir la guérisseuse qui les attendaient sur le pas de la porte, un plateau couvert de bols emplis de gruau dans les mains.
-Voilà, c'est prêt. Mangez tant que c'est chaud tant qu'à faire

Ils avalèrent le médicament, grimaçant tandis qu'un gout amer leur emplissait la bouche. Ombeline remercia une dernière fois la femme puis le groupe partit, pressé d'arriver à Nuriaë.


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