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16 juin 2021

Gabriel (Mercredi Character design 3)

    Source d'inspiration : https://twitter.com/puppy

 

 Je rentre dans la pièce. Mon lit semble m'attendre. Un sommier en mauvais état, un matelas rafistolé, un drap rapiécé. Dans un coin, un bureau et un antique fauteuil à roulette remis en état par mon amie, Flora, spécialiste du bricolage en tout genre. Une armoire. Une chambre presque luxueuse, pour les critères actuels.
    Je me laisse tomber sur le fauteuil qui gémit sous ce traitement. Le lit devra attendre. J'ai à la main un dossier. Un nouveau dossier. Encore un.
    À peine revenu de mission, je dois préparer la suivante. C'est mon quotidien, j'y suis habitué. Et puis, j'aime bien voyager. Mais j'avoue, quelques jours de repos ne m'auraient pas fait de tort après les derniers évènements.

    D'un geste las, je pose le dossier sur le bureau et l'ouvre. Une photo d'une jeune femme m'attend sur la première page. Blonde, les cheveux longs retenus dans une tresse, des yeux gris qui regarde ailleurs, la cigarette aux lèvres. Elle a l'air presque innocente. Que lui veut donc la hiérarchie ?
    Je sais que le dossier ne me dira pas tout, juste ce dont j'ai besoin pour réussir. Est-elle une ennemie, une amie, un simple pion sur le grand échiquier où s'affrontent les factions ?

    Peu m'importe au fond, je remplirai la tâche qui m'est assignée, quelle qu'elle soit. Je fais cela depuis suffisamment longtemps pour ne pas poser de questions. La Faction est toute ma vie. Elle est ma famille. Elle est ma mère. Elle est mon père. Je lui dois la vie et je lui donnerai ma vie sans aucune hésitation si cela s'avère nécessaire. Tout, pour l'accomplissement de notre but commun. Je ne suis qu'un pion, soldat, espion, assassin. J'obéis aux ordres car je sais que j’œuvre pour le bien de tous.
  
    
Sans attendre, je tourne la page et découvre mes nouveaux ordres.

11 juin 2021

Lathyl (Mercredi Charact Design 2)


    La jeune femme, confuse, fixait du regard l'être qui venait d'émerger. Seule le haut de sa tête était visible. Ses cheveux, noir de jais, étaient plaqués sur son crâne, les longueurs flottant doucement comme une traine derrière lui. Sa peau diaphane l'étonna, elle aurait presque pu croire que l'être laissait échapper une lueur inexplicable. Ses yeux gris étaient clairs, si clairs, la captivait.
Troublée, elle reprit sa gourde désormais pleine, tout en fixant la créature.
    Cela ressemblait à un humain. Mais une part d'elle sentait que ce n'était pas le cas. Elle ne s'expliquait pas ce sentiment confus. L'être ne bougeait pas, se contentant de la fixer sans ciller.
Sans savoir pourquoi, elle commença à s'avancer dans l'eau, ses sens, ses pensées, perdues au fond des yeux gris. La surface de la rivière se rida avec ses mouvements. Elle ne vit pas le reflet de l'être changer.        Elle ne vit pas les oreilles s'allonger, les tatouages blancs, presque invisible sur la peau si pâle, apparaître.
    Paisiblement, elle le rejoignit dans l'eau. Sans un mot, il lui prit la main et l'entraina. 



(Inspiré par cette image : https://www.xiaohongshu.com/discovery/item/5fb2151000000000010033d9)

3 juin 2021

Jade (Mercredi Character Design 1)

Jade… Je m’appelle Jade. Une peau tannée par le soleil, des yeux d’ambre et des cheveux blancs tourbillonnants comme autant de volutes de fumées indomptables.
Le regard fixé sur le miroir face à moi, je caresse du bout des doigts les quatre cicatrices qui ornent mon visage. Il s’en ai fallu de peu que je perde mon œil gauche ce jour-là. Ce jour maudit. J’étais enfant, je ne savais pas, je ne réalisais pas. La proximité du camp m’a donné une fausse sensation de sécurité et j’en ai oublié la prudence. Quelques mètres trop loin. Juste quelques mètres de trop. C’est ce qui a suffit à me mettre en danger. C’est ce qui a suffit à causer sa mort.
Je me souviens. La peur. La bile dans ma bouche. Je crois que j’ai crié en voyant le grand félin se jeter sur moi. Je n’ai pas eu le temps de fuir, juste de me tourner. Mais c’était trop tard. Les griffes étaient sur moi. Je me souviens de la douleur, mon regard qui se brouille.
Il est apparu d’un coup. Il s’est jeté sur le fauve en hurlant, armé seulement d’une dague. Le coup fatal qui m’était destiné, c’est lui qui l’a reçu. Il a tout juste réussi à blesser suffisamment le prédateur pour que celui-ci préfère fuir des proies qu’il ne pensait pas aussi dangereuse.
Ce jour là, mon père est mort dans mes bras, dans mes larmes et mes sanglots.
Je me souviens les cris de ma mère. Je me souviens la cérémonie des Adieux. Je me souviens le bûcher. Je sens encore sur moi les regards. Ils ont eu beau me dire que je n’y étais pour rien. Que depuis le cataclysme, la vie était ainsi, dure et cruelle. Je ne les ai pas cru.
Mon père est mort par ma faute.
De lui je n’ai gardé qu’une petite poignée de cendre dans un flacon suspendu à mon cou.
J’ai grandi. Je suis devenue chasseresse. Désormais, je suis le prédateur et les félins sont ma proie. Je ne laisserai plus personne mourir pour moi.