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14 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 6.1 : Des soins douloureux

 Le lendemain matin, la fratrie se réunit pour décider de ce qu'il convenait de faire. Leur mission était de retrouver Mungrid, leur demi-frère ainé, héritier officiel de la famille Whorgram et porté disparu dans des circonstances troubles depuis plusieurs années. Pour cela, leur grand-père leur avait donné le nom d'un homme qui avait combattu aux cotés de Mungrid pendant la guerre contre Aeseria dans l'armée du Gardien. Cet homme était désormais au service du seigneur de guerre et Protecteur du Royaume Indoriel dont la place forte était Fort Edinhir. Jusque là, le groupe avait avancé dans le but de rallier Fort Edinhir. Ils devaient désormais décider s'ils continuaient à aller directement vers cette place forte ou pas.
Adossée contre la paille de la grange, Ombeline, dont on avait nettoyé et pansé la blessure, pris la parole :
-Il va me falloir des soins. Et à Datès également. Je suis assez remise pour voyager, à condition de ne pas forcer l'allure. Et en cas d'embûche, je serais incapable de me battre. Il me faut un chirurgien, ou à tout le moins, quelqu'un capable de recoudre ma blessure...
-Pareil pour moi, grogna Datès,
-Le seigneur Indoriel aura sûrement un chirurgien à Fort Edinhir, avança Barthélémius d'un ton raisonnable, Ainsi nous pourrions aller directement le voir et lui demander son aide.
-Encore faut-il qu'il nous l'accorde..., contra sa soeur, Il ne nous connait pas. Personne n'a jamais entendu parler de nous. Regarde notre mise. De plus, ça ne fait que quatre jours que nous avons quitté notre grand père. Ce n'est absolument pas assuré qu'il ai eu le temps de prévenir les autres nobles du royaume de notre existence et du fait qu'il nous reconnait comme enfants officiels de la famille...
-Tu marques un point, admit Lucian,
-Qu'est ce que tu proposes alors?, demanda Balgor
-Il y a une ville pas très loin de Fort Edinhir, la cité de Duchègle, répondit Lucian en sortant la carte de son paquetage et en la dépliant au sol, On pourrait s'y rendre, chercher quelqu'un pour recoudre Ombelline et Datès puis repartir pour Fort Edinhir.
-Cela laisserait deux ou trois jours supplémentaires pour que le seigneur Indoriel reçoive le message du vieux, admit Khordel en se frottant le menton pensivement
-Faisons comme cela alors, conclut Lucian.
-Très bien, ne trainons pas alors. Combien de temps pour arriver à Duchègle à ton avis Lucian?
-Je dirais une journée et demie environ. Peut être deux.Ça dépendra de l'allure qu'arrivent à suivre Ombeline et Datès, répondit le grand gaillard avec un regard en coin pour les deux blessés.
Ils se préparèrent rapidement puis se mirent en route. En traversant le village, les gens leur adressaient de francs sourires. Manifestement, l'otage et son frère avaient raconté le sauvetage de la veille et tout le village était désormais au courant.


Le lendemain, vers le milieu de l'après-midi, ils atteignirent Duchègle. Durant le trajet, Ombeline avait plusieurs fois essayé de convaincre Datès de cacher la bague qu'il avait trouvé, sans succès. Il était trop content d'avoir une bague pareille et ne voyait pas le danger à porter des armoiries dont ils ignoraient tout.
Ils entrèrent dans la ville et Ombeline interpella un gamin qui trainait là.
-Eh Petit!
Intrigué, le garçon approcha
-Tu sais où on peut trouver un médecin dans cette ville?, lui demande-t-elle
-Un médecin? J'connais pas de médecin, c'est quoi?
-C'est quelqu'un qui soigne, on cherche quelqu'un qui sait soigner les gens.
-Aaaaah, vous voulez un r'bouteux quoi. Et j'gagne quoi si j'vous mène à un r'bouteux?, négocia le mome, les yeux brillants,
-Cinq pièces d'or si tu nous conduits rapidement au meilleur de la ville, gronda Lucian,
-Dix pièces!, marchanda le garçon,
-Et mon pied sur ton postérieur ça t'intéresse!?! grogna Khordel
-Quatre maintenant, quatre une fois arrivé si on est satisfait de la personne, contra Ombeline en tentant d'apaiser tout le monde.
L'enfant réfléchit un peu avant d'acquiescer et de tendre la main. Ombeline lui donna ses quatre pièces qu'il empocha rapidement avant de se mettre en route, se faufilant habilement entre les groupes de personnes qui encombraient la rue.
Ils traversèrent une grande place encombrée d'étals divers et au centre de laquelle trônait lugubrement un échafaud puis s'engagèrent dans une série de ruelles, à la suite de leur petit guide. Au bout de quelques minutes, il s'arrêta devant une maison.
-Voilà, c'est ici. Jenna, la meilleure r'bouteuse de la ville! Parole!
-Mhmm..., répondit sobrement Lucian.
Barthélémius se dirigea vers un homme qui sortait d'une maison voisine et qu'il arrêta.
-Excusez moi mon ami, pourriez vous me confirmer que cette maison est bien celle de la meilleure guérisseuse de cette charmante cité?
-Hein? Euh... Ben... de la cité je sais pas trop, mais c'est une excellente rebouteuse en effet la Jenna. Un sacré caractère mais très efficace. Y a plein de gens de la cité qui viennent la voir, même d'autres quartiers.
Entendant ça, Lucian donna au gamin les quatres pièces d'or supplémentaires qu'il attrapa avec un grand sourire avant de s'enfuir en courant vers la grand place.
Ombeline toqua poliment sur le montant de la porte qui était ouverte.
-Bonjour? Nous cherchons Jenna!
-Et bien entrez!, répondit une voix grinçante, ne restez pas là devant ma porte comme un empoté enfin!
Rougissant légèrement, Ombeline entra dans la pièce, bientôt suivie de Datès et de Lucian. Les autres préférèrent attendre dehors, histoire de ne pas encombrer les lieux.
-Alors, qu'est ce qui vous amène jeunes gens?, caqueta une grand mère qui émergea du fond de la pièce,
-Et bien... nous aurions besoin... de soin, répondit Ombeline
-Ça je m'en doute! rétorqua la vieille d'un ton cassant, Quel genre de soin?
-Effectivement, elle a un sacré caractère murmura Datès à Lucian qui sourit légèrement
-Et une excellente ouïe! Maintenant dite-moi ce qu'il vous faut ou débarrassez moi le plancher!
-Et bien, j'ai été blessé lors d'un combat il y a deux jours. J'aurai besoin qu'on... referme la blessure... si vous savez faire ça?
-Évidemment que je sais faire ça! Avant que je ne commence, je vais être franche, ça fera 30 pièces d'or! Si ça ne vous convient pas, vous pouvez sortir de chez moi.
La jeune fille lança un regard désespéré à son frère. En soupirant, Lucian s'avança.
-Je vais payer..., annonça-t-il en déposant la somme demandée sur la table...
-Très bien, allons-y. Montrez moi ça!, ordonna-t-elle d'un air revêche en revenant devant Ombeline
Un peu déroutée par l'attitude de Jenna, Ombeline remonta légèrement sa tunique sur son ventre, dégageant sa blessure bandée. La vieille femme regarda son ventre, la regarda dans les yeux.
-Si vous n’ôtez pas le bandage, je ne vais pas voir grand chose... jeune fille, dit-elle en insistant sur les deux derniers mots
Sans relever, Ombeline entreprit de découvrir sa blessure en grimaçant un peu.
-Ah, laissez moi faire, vous allez vous faire mal, soupira la vieille.
D'une main rapide, elle retira le bandage tandis qu'Ombeline tentait d'étouffer un hoquet de douleur.
-Ah oui, c'est pas bien joli ça. On va nettoyer tout ça, puis je vais recoudre. Tu vas avoir une sacré cicatrice ma belle! Serre les dents, ça va faire mal.
Jenna prit un pot sur une étagère, y mouilla un chiffon propre avant de nettoyer la plaie en profondeur. Ombeline ne put retenir un cri tandis qu'elle devenait pâle. Datès avait un teint un peu verdâtre en voyant ce qui l'attendait lui aussi. Lucian décida de son coté de sortir respirer un peu d'air frais.
-Tiens, assois toi là!, ordonna la guérisseuse en montrant une chaise du doigt, Manquerait plus que tu tombes dans les pommes sur mon parquet...
Elle farfouilla dans un tiroir et en sortit un gros fil et une aiguille. Ombeline déglutit péniblement en la voyant approcher avec cet attirail. Les quinze minutes qui suivirent furent passablement désagréable pour la jeune fille mais enfin, Jenna eut fini de faire de la couture avec sa peau.
-Tu as eu de la chance, les muscles n'étaient pas atteint, Ne bouge pas, j'ai encore une dernière chose à faire., commenta la grand-mère en attrapa un nouveau pot.
Elle se lava soigneusement les mains avant de les plonger dans le pot qu'elle avait sorti. Elle tartina ensuite généreusement la blessure d'une sorte de pâte translucide.
-Voilà, ça va tenir tout ça au propre pendant le temps nécessaire. Ça va se retirer tout seul. Surtout ne mouille pas sinon ça ne tiendra pas. Quand la pâte sera tombée, tu coupes le fil et tu le retires.
Transpirante, Ombeline opina de la tête tout en regardant son abdomen. La plaie était désormais recousue assez proprement et recouverte de cette curieuse substance visqueuse qui séchait rapidement.
-Bon, et vous, il vous faut quoi? Si vous ne vous êtes pas enfui comme l'autre grand gaillard, j'en déduis que vous avez aussi besoin de mes services.
Sans dire un mot, il remonta sa manche et déroula la bande de tissu qui entourait son avant bras.
-Eh bien ça fera 30 pièces d'or de plus mon garçon.
-Je vais demander à Lucian, murmura Ombeline en se dirigeant, légèrement chancelante, vers la rue.
-Et vous, reposez vous correctement ce soir hein! Et ne tirez pas sur les points!
Quelques secondes plus tard, Lucian revint dans la pièce et, avec un regard peu amène envers son demi-frère, tendit de nouveau une pile de pièce à la vieille. Datès murmura des remerciements à Lucian.  Jenna s'occupa alors de la blessure de Datès avec la même "douceur" que pour Ombeline. A la fin des soins, celui-ci était pâle et transpirant mais sa plaie était correctement refermée, propre et protégée par une épaisse couche de pâte translucide.
-Bon, fichez moi le camp maintenant!
Les deux hommes sortirent sans demander leurs restes et la fratrie repartit en direction de la grand place.

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