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13 nov. 2020

Les Enfants Whorgram 5.2 : Opération de sauvetage

TW : sang, combat, violence, blessure

 

 Le soleil se levait à peine le lendemain matin quand des bruits de pas étouffés réveillèrent brutalement Ombeline. Sur le qui-vive, elle aperçut Lucian qui se rapprochait de la porte de la grange. Il lui fit signe d'un geste de rester silencieuse tout en se dirigeant à pas de loup vers les bruits suspects.
Au dehors, ils entendirent deux personnes, deux hommes, commencer à parler.
-Tu leur demandes toi?
-Eh, pourquoi moi?
-Bah c'est ton frère hein...
-Oui mais quand même, ils ont pas trop l'air commode, surtout les deux grands et costauds là
-Ben justement, c'est pour ça qu'on veut leur parler...

Lucian interrompit leur discussion en ouvrant brusquement la porte de la grange. Devant la porte, l'air éberlué, deux paysans se tenaient. Le plus proche avait la main levée, prêt à frapper pour s'annoncer et il était manifestement effrayé.
-Qu'est ce que vous faites là? demanda Lucian sévèrement
-Bah.. euh... en fait..., bredouilla le pauvre hère, manifestement effrayé par l'apparition soudaine du grand gaillard qui le dépassait d'une bonne tête et demi et qui le fixait de son regard dur et implacable, la main posée sur le pommeau de son énorme épée à deux mains.



Pendant ce temps, le bruit avait fini par réveiller le reste de la fratrie. Ombeline se leva, s'étira comme un chat pour se réveiller avant de se rapprocher de Lucian avec curiosité. Datès se leva, se sentant nettement mieux que la veille. Sa fièvre était effectivement tombée durant la nuit et il se sentait totalement remis. Barthélémius, dans un grognement, tira sa cape sur sa tête pour grappiller quelques instants de sommeil supplémentaires. Balgor imita sa sœur et se rapprocha de Lucian tandis que Khordel vérifiait ses affaires et que Réginald fouillait dans son sac.

-Bon... alors qu'est ce que vous voulez? Si vous n'avez rien à dire, foutez moi le camp, déclara Lucian d'un ton peu amène
-Nan mais en fait on voudrait savoir si.. euh.. si... si vous pouviez nous aider, répondit le premier paysan d'une petite voix,
-Vous aider... Comment cela? interrogea Lucian en fronçant les sourcils tandis que le paysan face à lui commençait à transpirer à grosses gouttes,
-C'est... c'est mon frère... Il a été comme qui dirait... euh... kidnappé.
-Kidnappé? Par qui?
-Des bandits. Ca fait des mois qui cette bande traine dans les parages. Ils rançonnent les voyageurs et là ils nous avaient demandé de l'argent. Mais nous de l'argent on en a pas, alors forcément on a pas payé. Et après ben mon frère, il est parti chercher du bois pis il est pas revenu et le soir ben, on a eu un message des bandits et ils demandent 150 pièces d'or pour libérer mon frère. Y disent que si on paie pas ben... y.. y vont le tuer...
-Le plus simple serait sans doute de payer mon bon, proposa Barthélémius
-S'ils font ça, les bandits vont recommencer à enlever des gens contre rançon..., contra Ombeline
-Certes... hum... Et votre seigneur, vous l'avez prévenu qu'il y a des bandits?
-Ben euh... non... c'est qu'c'est loin pis faut encore qu'il accepte de nous voir et tout. Et nous, y nous reste plus que deux jours pour payer.
-Je vous préviens, nous n'avons pas 150 pièces d'or pour vous aider, annonça Barthélémius
-Oh non! C'est pas pour vous demander de l'argent mais... On vous a vu passer dans le village hier et parler au bourgmestre. Et bon on a pas pu s'empêcher de voir comme vous êtes grands et costauds pis avec des armes et tout, surtout ces trois messieurs là, reprit le paysan en montrant du doigt Lucian, Khordel et Datès, quoique celui là il avait pas l'air très bien hier.
-Ca va mieux, grommela Datès en réponse,
-Ah bah tant mieux! Donc on s'est dit que ben.. peut être que vous... vous pourriez... aller leur parler aux bandits? Leur expliquer que nous ben on a pas les sous et qu'il faut nous rendre not' frère?
Lucian et le reste de la fratrie le regardèrent fixement.
-Pis... Pis si y veulent pas..., reprit nerveusement le paysan, ben... peut être... vous pourrez le libérer? Mon frère? Hein?
-Et qu'est ce qu'il y a à gagner pour nous là-dedans? demanda Datès
-Ben.. Euh...
-Vous espérez qu'on aille combattre des brigands pour vous, sans compensation? interrogea Lucian, les sourcils toujours froncés,
-Peut être pourriez vous nous proposer une contrepartie financière? sussura Barthélémius
-Ben c'est à dire que... On a pas d'argent... Pensez bien que sinon, on aurait payé la rançon...
-Mais vous savez au moins combien ils sont, vos bandits? questionna Ombeline
-J'crois qu'ils sont 6 environ
-Six, rien que ça. Six bandits dont on ne sait rien, ni leurs armes, ni leur expérience..., conclut sombrement Balgor
-Bon... Écoutez, ça risque d'être compliqué pour nous là, d'aller chercher votre frère là, commença Lucian, Mais on peut toujours prévenir votre seigneur.
-Mais ça sera trop tard pour sauver mon frère! s'écria l'homme, désespéré, et puis vous êtes tellement impressionnants! Je suis sûr que vous allez leur faire peur et qu'ils libèreront mon frère sans histoire et qu'ils s'enfuiront.

La fratrie se regarda, Ne sachant pas trop quoi faire.
-Réginald ne peut pas aller se battre, entre sa jambe et sa fatigue..., commença Balgor, je resterai avec lui. Je n'aime pas l'idée de le laisser seul.
-Je n'aime pas l'idée de laisser un innocent à une mort certaine, continua Ombeline
-Moi non plus soeurette, moi non plus, répondit Lucian.
-Une bonne petite bagarre ça finirait de me remettre sur pieds, annonça en souriant Datès
-Donc... on va y aller j'imagine, soupira Lucian.
-S'il faut commencer par leur parler, à ces bandits, je ferais mieux de vous accompagner, intervint Barthélémius
-Donc quatre contre probablement six hommes... conclut sombrement Lucian

Le petit groupe se mit en route, guidé par le paysan. Il arrivèrent proche d'une d'une rivière peu profonde. De l'autre coté, l'eau enserrait une petite île et un peu plus loin, le sol se relevait, formant une petite butte que longeait le cours d'eau. Sur cette butte se tenaient trois hommes. Deux étaient armés et l'un d'eux maintenait le troisième d'une main de fer. Celui-ci ressemblait visiblement à leur guide. Regardant autour d'eux, Ils remarquèrent plusieurs autres silhouettes, certaines sur la petite île, d'autre un peu plus loin sur la berge où ils se tenaient.
-Ah ah ah! tonna l'individu le plus costaud et le mieux armé, posté sur la butte, on a appelé des renforts? J'aime pas trop ça! J'espère au moins que vous avez l'or!
-Êtes vous conscient, mon brave, que vous demandez de l'argent à des gens qui n'en ont pas? J'avoue avoir du mal à comprendre la logique de votre démarche..., répondit Barthélémius
-C'pas mon problème ça, c'est le leur. Alors, l'or?
-Libérez cet homme et nous vous laisserons partir, répondit tranquillement Lucian
-Allez les gars, débarrassez moi de ces idiots! tonna l'homme.
Regardant le paysan il ajouta :
-Et toi, amène l'or la prochaine fois, je ne serai pas patient une deuxième fois!

A ces mots, Ombeline soupira et dégaina. Lucian se dirigea vers les bandits disposés sur la berge Barthélémius sur ses talons. Elle opta pour un des deux situés sur l'île. Datès entra lui aussi dans l'eau qui leur arrivait à mi-mollet. Tandis qu'elle fonçait vers un premier bandit, Datès dévia vers la pointe de l'île et un autre malfrat. Ils arrivèrent au contact de leurs adversaires respectifs. Il ne leur fallut pas longtemps pour réaliser qu'il s'agissait de purs amateurs et guère plus de temps pour leur régler leur compte. Pendant ce temps Lucian avait occis deux autres brigands sur la berge tandis que Barthélémius les bombardait de cailloux.
-BARTHELEMIUS SORS MOI CETTE FOUTUE ÉPÉE PAR LES DIEUX! vociféra Lucian
Le chef des brigands, furieux de la tournure des évènements, ordonna à son acolyte de descendre combattre. Celui-ci sauta dans la rivière  s'avança vers Datès qui l'attendait en souriant. Il ne mit pas longtemps à se débarrasser de l'importun. De son coté, Ombeline s'était débarrassé d'un deuxième adversaire tout aussi maladroit que le premier et Lucian et Barthélémius continuaient à ferrailler avec des bandits sur la berge. Voyant que la situation lui échappait, le chef poussa un hurlement de rage et sauta dans la rivière en se précipitant vers Datès. Celui-ci se campa fermement sur ses jambes, un sourire aux lèvres.
-Ça c'est pas passé comme tu pensais hein, crétin! lança-t-il insolemment.
Son sourire se crispa toutefois en voyant que son ennemi portait une armure et surtout qu'il venait de dégainer une énorme arme à deux mains. Rugissant, il se jeta sur Datès, celui-ci tenta de le frapper de son épée mais la lame rebondit sur l'armure. L'homme asséna alors une suite de coups à Datès qui tenta de parer mais il ne parvint pas à éviter totalement la lame qui lui laissa une longue estafilade sur le bras. Il recula de deux pas, son bras ruisselant de sang. 

Soudainement, Ombeline surgit et se plaça devant lui. "Datès! RECULE!" ordonna la jeune fille en se mettant en garde face au mastodonte devant elle. L'homme s'avança, l'air mauvais. Du coin de l'oeil, Ombeline remarqua que Lucian s'était débarrassé de son dernier adversaire et courait dans leur direction. Elle évita de justesse une première attaque tandis que la lame de son adversaire s'écrasait dans la rivière en soulevant une gerbe d'eau. Elle se fendit en avant, réussissant à érafler l'homme qui grogna légèrement. Il lança alors son bras dans un mouvement circulaire. Elle eut un mouvement de recul désespéré mais ne réussit pas à échapper totalement à la lame. On entendit un bruit d'étoffe qui se déchire et Ombeline poussa un cri de douleur en sentant l'arme mordre dans sa peau. Elle recula de nouveau d'un bond, évitant une troisième attaque. Tout à coup, Lucian fut à ses cotés et la repoussa à l'abri derrière lui. Elle recula, un bras plaqué sur son abdomen, gémissante. Devant elle, son frère para un premier coup et, levant son arme, asséna un coup formidable à leur ennemi, dans un défaut de son armure. Du sang jaillit, et l'homme émit un cri guttural en relevant son arme. Il tenta une nouvelle attaque circulaire mais Lucian, se servant de son expérience de mercenaire, réussit à parer et à contre-attaquer. Il réussit à placer deux coups. A bout de souffle, son adversaire commis une légère erreur. Lucian vit l'ouverture, se fendit et réussit à couper l'homme au niveau de la jugulaire. Ce dernier, la bave aux lèvres, tenta une dernière fois de lever son arme. L'eau à ses pieds était teinté d'un rouge vif qui s'effilochait dans le courant. Il tomba à genoux, son regard se voila et il s'abattit dans l'eau.
L'otage, tremblant, rejoignit rapidement son frère. Lucian se saisit de l'épée de leur adversaire et la regarda attentivement avant de se l'approprier. Datès approcha et observa le corps. Il aperçut une étrange bague au doigt du mort et l'en délesta. L'observant, il s'aperçut que c'était une bague à cacheter portant des armoiries qu'il ne connaissait pas. Avec un sourire sombre il la passa à son doigt. Ombeline s'était trainé jusqu'à un rocher pour reprendre son souffle, compressant sa blessure de son bras.
-Rentrons à Meisde retrouver les autres, annonça sobrement Lucian.
Ombeline et Datès opinèrent du chef, leurs forces trop entamées par leurs blessures respectives pour parler. Barthélémius vint aider sa sœur à se relever et le petit groupe reprit lentement le chemin vers le village.

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