L'adolescent se laissait glisser le long de la corde. Arrivé au bon niveau, il posa doucement les pieds sur le rebord de la fenêtre et, le plus discrètement possible, crocheta la serrure. Autour de lui, la nuit avait étendu son manteau d'encre sur lequel scintillaient les points lumineux des étoiles. La lune, timide, se cachait derrière des nuages, ce qui faisait tout à fait l'affaire de notre monte-en-l'air amateur.
Il entrouvrit le châssis dans un petit grincement et attendit quelques secondes en écoutant attentivement. Pas un bruit. Il n'y avait apparemment pas âme qui vive dans la pièce aussi passa-t-il a l'intérieur.
Vacillant un peu sur l'étroit rebord, il se retrouva tout de même à trois bon mètre du sol. Il fit passer le restant de corde à l'intérieur et se remit à descendre jusqu'à atteindre le haut d'un large meuble en bois massif. De là, comme sur les mur d'un labyrinthe, il parcourut d'un pied léger la pièce en utilisant le mobilier comme s'il s'était agi d'un parcours d'entrainement. Il avança jusqu'à se retrouver bloqué, à un peu plus d'un mètre du mur qui l'intéressait et surtout de son objectif. S'agenouillant, il se tendit, bras en avant, allongeant la main et les doigts au maximum. Presque, il y était presque. Encore un peu, juste un centimètre ou deux. Il touchait son but du bout des doigts sans parvenir à s'en saisir. S'allongeant à plat ventre sur le meuble, il s'avança, centimètre après centimètre, une partie de son torse dans le vide, tout son corps tendu comme la corde d'un arc.
Enfin, il réussit à refermer les doigts sur son butin. Avec un grand sourire il recula lentement, empocha sa prise et fit demi-tour.
Une fois remonté sur le toit, il se tourna d'un air triomphant vers une silhouette immobile qui semblait l'attendre.
"Ça y est Maitre! J'ai récupéré la clé du cellier!"
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