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9 févr. 2017

Sous ma plume "Le coussin, la serrure et le gaufrier"


Thème qui m'a donné du fil à retordre, proposé par @Vermicel.(C'est pour ça qu'il s'est "un peu" fait attendre)
Texte, comme d'habitude, écrit à l'arraché, en un jet, et pas relu. Toutes mes excuses d'avance pour les erreurs de français, n'hésitez pas à me les signaler!

C'est l'histoire d'un coussin, un petit coussin tout simple, tout marron, avec juste ce qu'il faut de broderie pour décorer un tout petit oiseau au point de croix placé au milieu d'une de ses deux faces. C'est l'histoire d'un coussin, tout simple, tout marron, avec juste un petit oiseau brodé, et de ses aventures.

Ce petit coussin n'était pourtant pas destiné à vivre de grande chose. Il attendait là, sur la devanture d'un magasin de décorations d'intérieur, sans penser à grand chose. (Vous savez comme sont les coussins, ce sont des petits objets simples, voire un peu simplets).
Normalement, il aurait du être acheté et finir sur un sofa, un canapé, ou même un fauteuil. Mais non, il restait là, à attendre, sur sa devanture.
Et un jour, arriva l’inattendu, ce petit coussin, tout simple, tout mignon, tou marron, mais sans succès auprès de la clientèle, fut retiré de la devanture (au profit d'un coussin rouge, soyeux, brillant, tape à l'oeil et même un peu vulgaire de l'avis de notre petit coussin).
On le plaça dans un carton, à coté d'un gaufrier fantaisiste, un peu ridicule, en forme de gros coeur transpercé d'une flèche.
Le gaufrier avait l'esprit à l'image de son aspect : fantasque et naïf. Le coussin, lui, était d'un naturel bien plus posé (ce qui est un avantage dans le métier de coussin, étant donné qu'on sert aux gens pour poser leur popotin, cela dit en passant).
"Que crois tu qu'il va nous arriver?" demanda le Gaufrier, "On va nous envoyer dans un autre magasin? Peut être dans un autre pays? Nous allons peut être découvrir le monde! Oh! Je suis si impatient de vivre cette aventure!"
"Tu ne crois pas que tu t'échauffes un peu vite?", répliqua le Coussin d'humeur maussade, "Moi, j'ai bien peur qu'on vive un bien plus funeste destin..."
L’avenir devait lui donner, partiellement tort, partiellement raison.
Le lendemain, la boite en carton fut déposé sur le bitume, devant la vitrine du magasin. Comme elle n'était pas bien fermé, nos deux compères pouvaient entrapercevoir les allers-venues des badauds, qui eux ne les remarquaient absolument pas. (c'était un peu vexant pour notre petit Coussin mais bon... déjà dans la devanture on le regardait à peine, alors dans un carton posé au sol...)
Mais le soir venu, un vieux monsieur, aux vêtements rapiécés, ouvrit le carton pour fouiller son contenu. Il laissa là le Gaufrier dont il n'aurait aucun usage. Mais ne vous inquiétez pas, le Gaufrier allait être trouvé au petit matin par des étudiantes sans le sou qui le ramènerait dans leur modeste logis (une petite colocation pourrie mais à l'ambiance chaleureuse et festive) dans lequel il vivrait sa vie de gaufrier en leur cuisant des monceaux de gaufres en forme de coeur, transpercées d'une flèche, ce qui ferait rire aux éclats les étudiantes à chaque fois. Oui, il allait vivre une belle vie de gaufrier.
Il laissait donc là le gaufrier et emporta le petit Coussin tout simple, tout marron, tout mignon avec lui, sous son bras. Il comptait s'en servir comme oreiller.
Et ainsi fut la vie du Coussin pendant quelques temps, quelques semaines heureuses et douces, caché avec amour sous un carton la journée (ce qui 'empêchait pas les chats du carton de venir d'autorité faire une sieste sur lui l'après midi, ou même la matinée. Les chats sont comme ça que voulez vous, ils se sentent chez eux partout. Ou presque) et douillet petit oreiller du vieux monsieur la nuit.
Notre Coussin était heureux. certes le pavé était froid et dur, pas comme un canapé, mais il se sentait utile et aimait adoucir les nuits du vieil humain.
Hélas, ce bonheur ne devait pas durer. Un jour qu'un chat dormait tranquillement pattes en rond sur lui, un chien de passage sentit l'odeur féline, fouilla dans les planches de carton, récoltant une griffure sur la truffe au passage d'ailleurs, et faisant fuir le chat bien malgré lui. Il trouva le coussin, aima son aspect (il était toujours marron, tout simple, tout mignon, mais on ne voyait presque plus son petit oiseau brodé) et décida de jouer avec. Il l’attrapa entre ses mâchoires, le lança en l'air, couru en le secouant dans tous les sens, le lacha pour japper de contentement, le repris en gueule en grondant de façon faussement féroce, le relança en l'air et.... manqua son coup. Notre Coussin tomba à l'eau. Il flotta le long du courant, alourdi de plus en plus par l'eau qui s'infiltrait dans son rembourrage, songeant tristement qu'il allait finir comme logis pour poissons au fond de la vase quand il fut précipité vers la berge.
Il se retrouva coincé, entre des algues, des herbes, du bois flotté et d'autres objets perdus comme lui. Sur la berge trainait une vieille serrure, fort rouillée la pauvre, mais toujours très belle. Elle était très ouvragée, avec des ciselures délicates et des motifs sinueux. Ils firent connaissance, durant les 2 ou 3 jours qu'ils passèrent là, lui dans l'eau, elle dans l'herbe.
Au matin du 3ème jour, un vieux monsieur passa. Non, pas celui du début, un autre vieux monsieur. (cette histoire manque singulièrement d'éléments féminins d'ailleurs.)
Ce vieux monsieur était un brocanteur. Il fouillait les berges à la recherche d'objets perdus mais encore utilisables (et surtout vendable).
Au cours de ses aventures, notre petit coussin avait acquis une certaine "patine", qui pouvait le faire passer pour un coussin ancien. Le vieux monsieur lui trouva un charme certain, ainsi qu'à la serrure perdue. Il les embarqua donc tous les deux dans son panier.
Quelques jours plus tard, après moults lavages et remises à neuf, les deux compères trônaient, bien en évidence, sur une étagère de la boutique du brocanteur.
Leurs pérégrinations étaient elles finies? Rien n'est moins sûr, mais mon histoire se finit ici!

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