Ombeline eut un regard pour Dame Malyani. Elle vit celle-ci l'encourager sans un mot, ses yeux emplis d'une douceur bienveillante. La jeune fille sentit un rire naitre dans sa gorge, qu'elle retint de justesse. Regardant son demi-frère, elle vit un sourire béat, incrédule, se dessiner sur son visage. Se campant à sa gauche, elle commença à marcher à ses cotés, le dos droit, fière, et pleine de défi. Barthélémius s'était placé à la droite de Datès tandis que le reste de la fratrie les suivait de près.
-Alors, ne sont-ils pas beaux!?!, tonna Guearth, la voix vibrante de fierté, Ne sont-ils pas beaux, mes petits enfants?
En montant sur l'estrade, Ombeline ne put s'empêcher d'adresser un regard plein de morgue et de défi vers son géniteur. Ce dernier était pétrifié, les yeux écarquillés de stupeur. La fratrie, dans un bel ensemble, vint se positionner aux cotés de leur grand-père qui reprit la parole.
-Datès, répéta-t-il, est celui qui a mis fin à vos pires cauchemars, Mes Seigneurs! Je demande au Gardien de choisir, s'il accorde l'anoblissement à Datès, en récompense du service que celui-ci a rendu au royaume.
-J'accorderai l'anoblissement à Datès, répondit le Gardien, mais uniquement après avoir vu la dépouille de Mungrid.
-Aaah, mais bien sûr. Nous l'avons bien évidemment récupéré et ramené ici même, vous pourrez observer son cadavre dès que vous le désirerez, déclara le vieil homme d'un ton patelin.
Dans l'assemblée, les Seigneurs Protecteurs se regardaient, décontenancés, certains choqués, d'autres dubitatifs. Ombeline resta de marbre, un léger sourire aux lèvres, mais pensant intérieurement que leu grand-père jouait peut être avec le feu. Le Gardien leva la main et cette fois, un silence absolu se fit.
-En ce qui concerne les autres requêtes du Seigneur Guearth, commença-t-il, je vais prendre le temps de la réflexion et de la concertation avec mes conseillers les plus à même de m'aider à décider du sort du Seigneur Hagrim Whorgram. Cependant, il ne sera déchu, ni de son titre, ni de ses biens et terres actuelles.
Le Gardien assortit cette déclaration d'une œillade sévère vers Guearth qui ne broncha pas. Le Seigneur Enoas déclara ensuite rapidement la séance close et la vaste salle commença à se vider doucement. Bientôt, il ne resta dans la pièce qu'une poignée de personnes dont Guearth, ses petits-enfants, le seigneur Enoas, le Seigneur Aerann et sa dame ainsi que le Gardien. La fratrie félicitait leur nouveau frère avec joie sans pouvoir s'empêcher de le taquiner au passage. Datès, ému, gardait son grand sourire, incapable de retenir sa joie. Ombeline se tourna vers Réginald.
-Il va être intenable maintenant qu'il est officiellement noble, déclara-t-elle en riant
-Je vais laisser Barthélémius le chaperonner pour ses prochaines courses, répliqua son frère d'un ton doucereux.
Alors qu'ils étaient tous assemblés, le Gardien vint vers eux avec Guearth.
-Veuillez m'accompagnez Datès, nous devons parler
-Bien Seigneur, répondit ce dernier un peu nerveusement.
Le Gardien les mena vers un escalier qui amenait sur une petite cour extérieure. Une grande cuve de bois était installée le long d'un mur. Guearth y guida les deux autres hommes d'un pas assuré. En arrivant à proximité, Datès vit que le corps de Mungrid était plongé dans le grand bac, recouvert d'eau. A la surface flottaient des miriades de petites fleurs odorantes, dont les fragrances servaient à masquer quelque peu l'odeur de mort qui se dégageait de l'eau. Datès regarda fixement l'homme qu'il avait été forcé de tuer. Son corps était tel qu'il s'en souvenait, massif, impressionnant. Assez rapidement il se détourna de ce spectacle morbide. Le Gardien regarda le cadavre encore quelques secondes puis le rejoignit.
-Je n'ai qu'une parole. J'ai vu le corps, vous êtes donc désormais noble. Mais expliquez moi ce qui s'est passé. Sans vouloir vous offenser, j'ai du mal à comprendre comment vous avez pu le vaincre. Je l'ai vu combattre par le passé et... je dois dire que je ne suis pas sûr que dans un duel contre lui j'aurai eu le dessus. C'était un combattant hors pair.
-Ben à vrai dire, c'était un combat à mains nues. Sans cela, je pense pas que j'aurai survécu...
-Racontez moi.
-On... On a trouvé Mungrid dans les montagnes au sud.. Les monts des Cairnes je crois que ça s'appelle, commença Datès, Il.. Mungrid je veux dire.. Il m'a lancé un défi, un combat à mort. Je voulais pas le tuer moi, on voulait juste lui parler. Il m'a pas laissé le choix.
-Vous avez parlé d'un combat à mains nues?
-Oui... il est descendu dans une sorte de fosse, j'ai du descendre aussi. En bas il faisait sombre. Un de ses gens a balancé des dagues mais j'ai refusé de prendre la mienne. J'ai... J'ai essayé de lui parler, de.. d'arranger les choses mais il s'est jeté sur moi. J'ai réussi à le saisir, à le forcer à lâcher sa dague. Après... Après... Je... J'ai du l'étrangler. Je voulais juste lui faire perdre connaissance moi, pas le tuer! Mais... Il s'est étouffé dans sa salive. Je suis pas médecin, je savais pas quoi faire pour l'aider. J'ai appelé pour qu'un soigneur vienne mais... personne n'est venu et... il est mort...
-Peu de personnes auraient pu avoir le dessus face à Mungrid...
-Ben... Peut être qu'il était doué à l'épée, mais en lutte, il avait pas l'air d'y connaitre grand chose. Alors que moi... je sais me battre comme ça. Mais j'ai bien cru que j'allais y rester... C'était un monstre, il a plusieurs fois failli reprendre le dessus juste grâce à sa force.
-Vous avez accompli un véritable exploit. Et je dois dire que vous me retirer une putain d'épine du pied, avoua le Gardien, Je ne vous remercierai pas pour ce que vous avez fait, mais je vous en dois une., ajouta-t-il, Même un anoblissement n'est pas suffisant, j'ai encore une dette envers vous. Sachez-le. Maintenant, je vous laisse, je dois m'entretenir avec mes conseillers, dont votre grand-père.
Datès regarda l'homme le plus puissant du royaume s'éloigner, interloqué puis il remonta l'escalier et retourna dans la grande salle. Il y retrouva ses frères et sœurs, qui s'étaient installés sur des bancs, le long d'un mur, en l'attendant. Durant son absence, le reste de la fratrie avait discuté de tout ce qui s'était passé, de ce qui s'était dit, lors de ce procès. Ils avaient encaissé un certain nombre de chocs et de surprises et avaient ressenti le besoin de se regrouper pour en parler entre eux. Ils étaient persuadés que leur grand-père savait déjà où trouver Mungrid avant de leur confier la mission, qu'il était déjà en contact avec la mère de ce dernier et se demandaient dans quelle mesure la mort de celui-ci avait été prémédité par Guearth. Ombeline, en particulier, n'appréciait pas du tout d'avoir ainsi été manipulé par le vieil homme et Dame Teïlde. Elle avait vu à quel point Datès avait été ébranlé mentalement par le combat contre Mungrid et le fait d'avoir été obligé de le tuer. Et par dessus tout, elle vivait mal d'être laisser dans l'ignorance de bien trop de choses à son goût. Elle comptait bien avoir une explication avec le vieil homme, quitte à risquer son déplaisir. Sa colère était trop grande. Elle n'en souffla toutefois pas un mot à Datès, ne souhaitant pas ternir sa joie et son moment de gloire. Ils étaient là, à deviser de ce qu'ils allaient désormais faire, des questions à poser à Guearth, se demandant où ils allaient loger, si leur grand-père allait les accueillir à la capitale ou s'ils seraient de nouveau livrés à eux-même, quand un serviteur s'approcha de leur petit groupe pour les informer que leur grand père souhaitaient leur parler. Le soir s'avançait, ils avaient bavarder plus longtemps qu'ils n'en avaient eu conscience. Ils suivirent donc le valet qui les mena jusqu'aux appartements que le Seigneur Enoas avait mis à la disposition du Maitre-Espion.
Ils entrèrent après avoir été annoncé. Leur grand-père était installé à un bureau couvert de documents. A leur surprise, il n'était pas seul, le Seigneur Hénantier, l'homme qui les avait capturé, quelques semaines seulement auparavant, se trouvait là. Guearth le congédia rapidement et il sortit, un petit sourire amusé aux lèvres en regardant la fratrie. Ombeline se hérissa et plissa les yeux en l'observant sortir, méfiante.
-Alors mes chers petits, j'imagine que vous avez quelques questions. Nous avons à parler de beaucoup de choses vous et moi. Asseyez vous, asseyez vous.
-Oh que oui, nous avons des questions, souffla Barthélémius tandis que Datès se laissait tomber sur un tabouret
-Et des remarques, ajouta Ombeline en dardant un oeil sombre sur son grand-père, son effet quelque peu amoindri par ses tentatives de s'asseoir élégamment avec sa robe,
-Des remarques?
-Je n'apprécie pas, et je ne suis sans doute pas la seule, d'être manipulée. Vous saviez où se trouvait Mungrid, vous aviez déjà contact avec Dame Teïlde, ai-je tort? Avez vous manigancé la mort de Mungrid avec elle? demanda-t-elle brutalement
-Je ne souhaitais nullement la mort de votre aîné, j'aurais préféré lui parler. Mais comme je vous l'avais dit, s'il n'y avait pas d'autre solution... ma foi...
-Il ne m'en a pas laissé d'autres..., soupira Datès,
-Je n'en doute pas Datès, je n'en doute pas.
-Mais vous saviez où il se trouvait! Pourquoi nous avoir fait ainsi chercher alors?, s'entêta Ombeline
-Je vous ai envoyé vers Hunguiot, je ne vous ai pas laisser chercher dans le vide... Je savais qu'Hunguiot savait comment se rendre jusqu'à Mungrid, mais je n'avais jamais réussi à le faire parler...
-Vous voulez VRAIMENT qu'on parle d'Hunguiot?!?, gronda la jeune fille, le regard noir de fureur
-Quoi, qu'est ce qu'il y a ENCORE?
-Il y a que c'est un salopard de violeur pédophile!
-Ha, j'ignorais cela.. Mais j'ai toute confiance dans vos capacités à vous défendre les uns les autres.
-"C'était".. un salopard de violeur pédophile, intervint Barthélémius mine de rien
-C'était?, releva le vieil homme
-Il est mort, précisa Réginald
-Et bien vous voyez, il n'agressera plus personne, vous vous en êtes débarrassé
-Humph, ce n'est pas de notre fait mais de celui de Mungrid, souffla Ombeline toujours énervée, Mais soyez bien conscient que si vous remettez un personnage avec des... goûts... similaire, il devra assez rapidement ramasser sa tripaille sur le sol!
-C'est une menace, ma petite fille? demanda Guearth en la fixant sévèrement
-Un avertissement, rétorqua-t-elle en soutenant son regard, Il me semble que j'ai été TRÈS claire lorsque vous nous avez retrouvé. Je ne serais JAMAIS comme ma mère! Et histoire que les choses soient limpides, ne songez MÊME PAS à me
marier de force à je ne sais quel noble pour des arrangements
politiques...., chuchota la jeune fille d'une voix glaciale
-Je n'y
songeais absolument pas...Bon sang mais qu'est ce que tu râles! Tu es
bien une Whorgram!, s'exclama-t-il, la dureté de son ton démentie par la
lueur de fierté qui illuminait ses yeux en la regardant, Et personne ne te demande d'être comme ta mère, bien au contraire!
-Vraiment? Regardez moi ces vêtements!, explosa-t-elle en montrant sa robe d'un air dégouté, Impossible de bouger, de courir avec ces bottines, et je ne parle même pas de me battre!
-Si tu ne veux pas porter de robes, n'en porte pas, que veux-tu que je te dise..., bougonna-t-il en levant les yeux au ciel,
-Et comment? C'est la seule tenue correcte que je possède, et elle m'a été offerte par Dame Malyani! Dois-je vous rappeler que vous nous avez envoyer sur les routes avec 50 malheureuses pièces en poche? Comment voulez vous que nous ayons l'air d'autre chose que de vagabonds!
-Rha mais cesse donc de tempêter ainsi! S'il te faut des tenues, je te les paierai, ce n'est pas un problème...
-Moi aussi je veux des nouveaux vêtements, intervint Datès, et une épée aussi, je veux une épée!
-Mais oui tu auras une épée..., soupira Guearth, quelque peu dépassé par les récriminations de ses petits-enfants,
-Avant de demander une épée, apprends peut-être à t'en servir non?, glissa Balgor d'un ton doucereux
-Moi, ce qui m'interroge, et qui m'inquiète, lança Barthélémius, c'est la réaction de notre géniteur... Il ne va pas en rester là, il va vouloir vous, ou plutôt nous, faire payer l'affront qu'il vient d'essuyer.
-Cela me semble évident, en effet, confirma le vieux Whorgram,
-Alors j'espère que vous avez une bonne protection. Si ses yeux avaient pu lancer des poignards, on aurait épongé votre sang sur cette estrade...
-J'ai confiance en vos capacités à vous protéger... Je m'inquiète plus qu'il ne s'attaque à nous pour vous atteindre., affirma Ombeline
-C'est un risque non négligeable, acquiesca Guearth, Il vous faudra être prudent. Mais j'ai confiance en vous, vous avez survécu 4 ans par vos propres moyens, vous devriez vous en sortir.
-J'ai également une question, coupa Barthélémius, que va-t-il se passer pour nous désormais? Où allons nous loger, quel est notre statut?
-Eh bien vous êtes officiellement mes petits enfants, vous êtes donc nobles. En revanche il va falloir vous forger une réputation pour obtenir le respect de vos pairs. Et il y a aussi une question que je dois résoudre...
-Laquelle?
-Maintenant que Mungrid est mort et que je compte exclure votre père de la famille, il va falloir que je choisisse un nouvel héritier... parmi vous.
-J'imagine que mon statut de femme m'exclue d'office, intervint froidement Ombeline
-En effet ma petite.
-En toute logique, il devrait s'agir de Barthélémius ou de Réginald, argumenta Lucian, après tout, ce sont les ainés de la fratrie
-Je ne tiens pas du tout à être l'héritier moi, objecta Réginald, alarmé, et de fait, Barthélémius est né deux minutes avant moi!
-Si ça doit être l'ainé, alors c'est moi le plus vieux!, tenta Datès plein d'espoir,
-Ne rêve pas, tu restes un bâtard malgré tout, rétorqua Guearth,
-Mais je suis noble désormais!, protesta Datès
-Baste, tu n'es noble que parce que j'ai bien voulu le demander au Gardien!
-De fait mon frère, argua Réginald, Tu risques fort de n'être vu que comme un parvenu par un certain nombre de familles. Et puis franchement le statut d'héritier n'a rien d'enviable je trouve. C'est juste se retrouver avec une cible encore plus grosse sur le dos...
-Je compte bien sur le reste d'entre vous pour le soutenir!,tonna le vieil homme
-Évidemment, on ne le laissera pas seul, confirma Ombeline fermement, En tout cas je compte bien être là pour lui. Surtout qu'une fois votre décision connue, il risque encore plus les attaques de notre géniteur.
-Voilà! Ça c'est parler en vraie Whorgram! Je n'en attendais pas moins de toi ma petite fille!, exulta Guearth, rayonnant de fierté
-Par contre mon frère, ajouta-t-elle avec une pointe de malice, il va falloir que tu apprennes à te battre avec autre chose que des cailloux...
-Qu'est ce que c'est que cette histoire de cailloux?, questionna leur grand père, déconcerté,
-Oh... C'est juste que Barthélémius a la fâcheuse manie de se battre en... jetant des cailloux à la tête de ses adversaires..., répondit tranquillement Lucian dans un franc sourire amusé,
-QUOI?!?
-Un caillou bien lancé, ça fait mal, plaida le principal intéressé en rougissant, et puis je ne sais pas me servir d'une épée...
-Je peux t'apprendre si tu veux, proposa Ombeline,
-Moi aussi, approuva Lucian
-Voilà! C'est ça que j'attends de vous!, s'exclama le vieil homme, Soyez soudés autour de votre frère et vous pourrez accomplir des merveilles, j'en suis certain! Après tout vous êtes mes petits enfants. C'est donc réglé, Barthélémius, tu seras le nouvel héritier de la famille. Mais je ne compte pas mourir rapidement et je vais bien évidemment te former à cette tâche. Si cela t’intéresse, je peux aussi envisager de te préparer pour que tu reprennes également mon poste auprès du Gardien.
Barthélémius fit la moue, indiquant qu'il lui fallait réfléchir à cette proposition.
-Bien, ceci étant réglé, il nous faut maintenant réfléchir à comment faire pour vous bâtir une réputation et une fortune.
-Vous ne pouvez pas nous aider?, interrogea Datès en fronçant les sourcils, Vous devez avoir de l'argent vous, non?
-Bien sûr que je vais vous aider, mais je n'ai pas la fortune nécessaire pour vous installer. Je ne parle pas là de quelques centaines de pièces d'or, mais d'une véritable fortune de plusieurs milliers, voire plus si possible. De quoi bâtir un chateau, une armée, engager toute la domesticité nécessaire à son bon fonctionnement!
-Mais... et celui de notre géniteur?
-Vous avez entendu le Gardien, votre père garde ses terres et son titre, vous n'y aurez pas accès.
- Et à sa mort? Si Barthélémius est l'héritier officiel de la famille, est ce que ça ne devrait pas lui revenir?, questionna Balgor
-Cela risque de poser problème dans la famille, grimaça le vieil homme, c'est bien pour cela qu'il faut vous construire une renommée afin que, le jour venu, aucun cousin ou que sais-je, ne songe à vous disputer votre héritage.
-Dites... Est ce que le royaume a une Flotte?, demanda brusquement Datès
-Une Flotte?
-Ben oui, des bateaux quoi, une armada de guerre et tout, des navires marchands aussi.
-Ma foi non. Nous avons bien quelques navires marchands mais fort peu. Ce n'est pas le point fort de notre pays il faut bien le reconnaitre.
-Et si... on bâtissait une flotte, notre flotte. Et quand elle sera bien impressionnante, on l'offre au Gardien, pour la défense du royaume, voire pour la conquête?
-Mhmmmm, il faut y réfléchir mais cette idée me plaît, elle me plait même beaucoup., répondit Guearth, les yeux brillants
-J'aimerai beaucoup apprendre à naviguer et commander à un navire, voire à une flotte, ajouta Réginald rêveusement,!
-Commence par apprendre à nager non?, objecta sa soeur
-Bah, des tas de marins ne savent pas nager, j'en suis sûr...
-Et sûrement que des tas de marins se noient chaque année...
-En tout cas, plus j'y réfléchis, et plus cette idée me plaît, cela prendra du temps, beaucoup de temps, mais c'est du jamais vu et ça serait un ajout stratégique inouï pour le royaume. Continue à avoir ce genre d'idée Datès, déclara Guearth
-Pas de problème Papi, répondit ce dernier avec un sourire narquois
-Mon garçon, nous avons déjà eu cette discussion! Tu ne m'appelles pas Papi, encore moins en public, sauf si tu es près à t'exposer à de gros ennuis!, tonna le vieil homme
-Grand Papa alors?, proposa Datès, goguenard
-Non plus!, gronda Guearth, furieux, tandis qu'Ombeline tentait sans succès d'étouffer un rire, Vous m'appelez Grand-Père! Seigneur Guearth sinon!
-Très bien..., céda Datès tout en restant moqueur
-Tiens... Ca me fait songer..., commença Réginald, Barthélémius, si tu es l'héritier... Tu seras donc responsable de Datès non? Et bien bon courage mon frère!, acheva-t-il, hilare face à un Barthélémius décomposé.
-Bah, t'inquiète pas Barthou, je sais me tenir!, dit Datès, les yeux pétillants de malice
Ombeline ne put se contenir plus longtemps et fut prise d'un gigantesque fou rire. Le stress et la tension des derniers jours retombaient et ses nerfs la lâchaient. Elle était secouée d'éclats de rire incontrôlables et communicatifs. Guearth resta impassible, attendant avec dépit que leur hilarité se calme, tandis que Barthélémius se renfrognait face au sobriquet de Datès.
-Bien, conclut-il, il se fait tard, allez donc vous coucher. Le seigneur Enoas a fait préparer des chambres à votre intention. Revenez me voir demain, il faut que nous réfléchissions à l'idée de Datès.
Tous se levèrent et sortirent, Ombeline ricanant encore doucement, et un domestique les mena à leurs chambres respectives.
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