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23 avr. 2023

Allyr (Character design 44)

 

source : https://www.artstation.com/artwork/g8KERm


Allyr releva la tête au bruit soudain. Un groupe d'oiseaux avaient pris leur envol, bruyamment, affolés. Quelque chose les avait inquiété. La jeune femme aux yeux d'ambre les observa, puis porta son attention sur les alentours de la source. Elle venait d'y refaire le plein de sa gourde. Il lui fallait ramener du gibier au village. Mais ce comportement anormal des oiseaux l'alertait. La frontière n'était pas loin. Les Guetteurs avaient rapportés des mouvements sur les terres orques. Leurs voisins n'étaient pas du genre à chercher querelle. Mais les temps étaient troublés. On ne parlait pas à une simple chasseuse comme elle de ce genre de chose mais elle n'était pas idiote. Elle voyait les regards soucieux, les mines renfrognés. Elle avait remarqué que les gardes affûtaient leurs armes, les artisans taillaient plus de flèches que nécessaire. Silencieusement, son pays semblait se préparer à un conflit. Les marchands ambulants aussi, n'affichaient plus leur air jovial habituel.

Elle reboucha sa gourde et la raccrocha à sa ceinture. Elle se releva souplement et commença à marcher à pas feutrés vers la forêt. Elle savait que peu de Guetteurs se postaient dans les alentours. Trop d'arbres, trop peu de visibilité. Aussi discrète qu'une ombre, elle se faufila entre les branches, aux aguets, à l'affut du moindre mouvement, du moindre bruit. Le bruit... cela la frappa soudainement. la forêt était silencieuse, si silencieuse, trop silencieuse.
Elle sentait l'inquiétude monter en elle. Quelque chose n'allait pas. Et personne d'autre qu'elle ne venait dans les parages. C'était SA zone. Elle installa son arc à sa fixation dans son dos. En cas de besoin, il ne lui faudrait qu'un instant pour s'en servir et encocher une flèche. En espérant avoir cet instant. Elle commença à courir à petite foulées entre les troncs. Elle trotta ainsi plusieurs minutes, s'arrêtant régulièrement pour écouter attentivement.  Mais non, toujours ce silence de mort l'entourait. Elle recommença à avancer, plus prudemment, de plus en plus précautionneusement au fur et à mesure qu'elle approchait de la zone d'où étaient partis les oiseaux.

Soudain, elle se figea. Elle avait enfin entendu quelque chose. Des voix. Le bruit d'une hache contre un arbre. Elle se fit la réflexion qu'ils n'étaient pas très discrets, ces intrus. Qui étaient-ils ? Elle grimpa dans un arbre et passa de branches en branches pour mieux voir. Elle entendait des voix qui parlaient une langue inconnue, chantante, flutée. Elle arriva finalement à portée de vue d'une grande clairière. Prenant soin de rester cachée dans les ombres, elle observa, les yeux écarquillés. Il y avait là des êtres tels qu'elle n'en avait jamais vu. Grands, minces, les cheveux jaune comme du miel de printemps, les yeux clairs et... les oreilles pointues. Ils étaient armés d'arcs, de lances, d'épées. Ils portaient des vêtements ocres, verts, marrons, qui leur permettraient de parfaitement se dissimuler presque partout où ils iraient. Ils avaient des prisonniers orques en piteux état qu'ils obligeaient à travailler. Elle était horrifiée de ce qui se présentait devant elle. "Le village" pensa-t-elle soudain. Elle devait absolument prévenir le village. Elle pivota et commença à faire demi-tour. Son coeur battait la chamade, ses mains étaient moites d'angoisse. Elle réalisa brutalement qu'elle n'avait pas simplement peur, elle était terrorisée. Dans son dos, elle entendit un bruit de coup et le cri de douleur d'un orque. Déconcentrée, elle ne vit pas que la branche sur laquelle elle posa la main était pourrie. Le bois céda dans un craquement sourd avant que la branche ne tombe au sol. Elle se figea et regarda derrière elle. Des éclats de voix, des signes d'alerte. Elle était repérée. Elle fila aussi vite qu'elle le pouvait tandis que derrière elle, les créatures étranges commençaient à lui donner la chasse.

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