Après un petit escalier, nous avons débouché sur une galerie. Elle est découpée en tronçons par des parois latérales qui ne montent pas sur toute la hauteur de la pièce. Nous y avons retrouvé une légère lumière, grâce à des vitraux absolument magnifiques. Les sazaléandais étaient assurément des artisans de très haut niveau.
Dans cette première portion de galerie, nous avons découvert le corps sans vie d'un chevalier de l'Ordre des Manteaux Rouges. Son épée était brisée et son armure complètement enfoncée, comme frappée par une masse énorme. En dehors de cela, la pièce ne contenait que du mobilier, vide, mais à dont l'état de conservation est incompréhensible.Je pense que les anciens habitants de la cité savaient protéger le bois de l’œuvre du temps grâce aux arcanes. Les vitraux sont décorés de divers motifs : soleil, lune, constellations diverses, tous plus exquis les uns que les autres.
Dans la portion suivante, nous avons trouvé un autre cadavre, beaucoup plus ancien, et qui tenait un vieux sac de cuir. Contrairement aux meubles, le sac était complètement détruit par l'âge. A l'intérieur, j'ai pu voir une ravissante boucle de ceinture pourvue d'un socle de sertissage vide, et surtout, une cassette de bois vermoulue remplie d'antiques pièces de cuivre de Sazamund. Sur l'insistance du paladin, nous avons laissé les pièces. Delied a juste tenu à en garder une. Une telle relique historique n'a pas de prix pour un passionné d'Histoire tel que lui. Mais le paladin craint que tout ceci ne soit maudit. J'ai préféré reposer les pièces pour le rassurer. D'autant qu'il commençait à comparer notre attitude avec celle de pilleurs ! Quelle insulte ! Il ne sait absolument pas faire la différence entre des pilleurs sans foi ni loi et des passionnés d'Histoire qui souhaitent ramener des reliques afin que celles-ci soient exposées pour tous dans un musée !
Le Paladin a demandé à Delied de s'éloigner. Il nous a alors révélé que le chevalier Falcan n'est pas chevalier des Manteaux Rouges mais un garde royal déguisé. Si j'ai bien compris, certains de ses collègues se sont introduits dans la cité pour stopper les Manteaux Rouges devenus sanguinaires. Je dois bien avouer que je ne comprends pas comment ces Manteaux Rouges ont pu massacrer des innocents alors que la ville est déserte depuis mille ans... Cela ne fait aucun sens. Esperons que notre enquête nous explique tout ceci.
Nous avons croisé un zombie qui s'est relevé à notre approche. Mais il n'a pas tenu longtemps face à notre groupe et nous avons sereinement, mais prudemment, continué notre exploration.
Quelle déveine ! Nous avons trouvé une immense bibliothèque, vide de tous livres... J'enrage en pensant à tous ces ouvrages que j'aurai pu étudier et qui m'auraient surement appris beaucoup. Je me console en me disant que rien ne dit qu'ils étaient rédigés dans une langue que je sais déchiffrer. Mais tout de même.
Il y avait une porte au niveau du mur intérieur. Elle nous a donné accès à une monumentale pièce, garnies de colonnes et de statues scultées posées sur des socles de marbre rose. Chaque colonne est ornée de gravures. Le plafond est soutenu par des arc de pierre dont s'échappent des gargouilles portant des coupelles à huiles. Au fond de la piece se trouve un estrade et sur l'estrade... un autel. Je l'ai examiné et, s'il est décoré de symboles arcaniques druidiques comme celui du cellier, il est d'une facture absolument incomparable. Il s'agit d'un ouvrage magnifique de pierre gravée.
Nous sommes ensuite sorti de cette pièce via une grande double porte à l'autre extrémité. Cela nous a mené à un porche. Face à nous, une nouvelle double porte. La lumière qui pointe sous cette porte indique qu'elle donne sur l'extérieur. Mais elle est verrouillée. Il nous faut trouver sa clé, qui, si l'on se fie à la serrure, doit avoir une forme octogonale. Nous allons devoir continuer nos explorations de ce bâtiment qui ne peut être qu'un temple.
Nous avons trouvé des vestibules. Dans l'un deux, une immense statue d'une femme en tenue de cérémonie. Il s'agit peut être de la déesse des arcanes, Nalétaher. Ce temple lui était-il dédié? Cette cité abritait elle le culte de Jézaemond, connu pour avoir voulu l'indépendance de la région? Mais dans ce cas, pourquoi la statue n'est-elle pas dans la pièce principale ? Pourquoi la reléguer ici, dans un modeste vestibule ?
Le vestibule abritait également un chevalier de l'ordre rouge. Le pauvre homme était mourant. Il murmurait sans relâche "Achevez-moi, achevez moi par pitié, je ne veux pas finir comme lui." Le paladin a tenté quelque chose, sans doute un soin, mais ça n'a eu aucun effet. C'est finalement le vieil humain qui a mis fin à ses souffrances d'un coup de dague. Il est parti dans un soupir, nous laissant avec nos questions : qui est ce "lui" dont il parlait ? Quel est cet endroit ? Que se passe-t-il donc ici ?
Dans un coin du vestibule se trouvait un autel de pierre, en tout point semblable à celui du cellier. Sa présence ici est incompréhensible.
Nous avons entrepris l'exploration de reste de la galerie. Nous n'avons croisé que trois zombies et j'y ai récolté une méchante griffure. Ma joue me brûle. Les soins de mes compagnons n'ont rien changé. Je crains une blessure arcanique. Il me faudrait du désinfectant malheureusement, je n'ai pas de fleurs de ramoglone sous la main. Quand je pense que tout un pan de la galerie est réservée à la production de produits médicaux et alchimiques mais vide de tout ingrédient ! Un de mes compagnons de route a été blessé également. Lui aussi aura besoin de désinfectant. Quelle guigne !
Nous sommes revenus sur nos pas, dans la pièce principale. Quelle ne fut pas notre surprise et notre effroi de voir sortir de derrière une tenture une gigantesque armure de deux mètres de haut, brandissant une large épée à deux mains impressionnantes. Mes compagnons l'ont attaqués, la seule chose qui a semblé lui faire des dommages sont les éclairs du paladin. Celui-ci s'est épuisé à les lancer, avant de s'écrouler au sol. Pour ma part j'ai me suis faufilé derrière la tenture pour chercher un mécanisme permettant d'arrêter cette monstruosité, en pure perte. Haarek a finalement réussi à achever cet amoncellement de ferraille avec ses squelettes.
J'ai fouiné dans les restes de notre ennemi pendant qu'il équipait un squelette de l'armure désormais inerte. J'ai trouvé 3 magnifiques pierres précieuses taillées. Elles correspondent exactement au socle de la ceinture que j'ai trouvé à notre arrivée dans ce temple !
Il me tarde d'essayer d'en installer une, je pense avoir compris comment les insérer dans le socle. Cela dit, nous n'avons toujours pas la clé pour sortir...
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