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Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne passait pas inaperçue, sa peau bleue aux reflets verts, évoquant les profondeurs aquatiques, ses cheveux flottant au dessus d'elle, comme portés par une vague invisible. Tout en elle évoquait l'océan, jusqu'à une douce odeur d'embruns qui semblait flotter dans son sillage. Ses yeux pétillaient de malice. A sa hanche, on pouvait voir une flûte se balancer dans un étui d'algues épaisse. Dans son dos, un petit violon dépassait de son bagage, témoignant de son statut de barde.
Curieux, les enfants s'approchèrent quand elle entra dans le village. On entendit son rire argentin retentir alors qu'elle se fendait d'une révérence outrancière à leur adresse. Elle avait toujours eu une affection particulière pour les enfants. Ils avaient dans le regard une innocence que la majorité des adultes avaient perdu, ne comprenaient plus. Et ils étaient souvent plus curieux que méfiants. C'était toujours eux qui lui faisaient le meilleur accueil.
Avec un clin d’œil pour son jeune public improvisé, elle saisit son violon et commença à jouer une petite ritournelle, gaie comme le chant du pinson au printemps. Les gamins joignirent leurs rires au sien et se mirent à suivre la jeune barde. Il ne leur fallut pas longtemps pour former une farandole autour d'elle. Son regard étincelait à voir la joie des petits danseurs. Sa mélodie se fit aérienne, liquide et son corps se mit à virevolter au rythme de sa chanson.
Il y avait comme une impression d'irréalité face au spectacle de cette génasi aquatique, tourbillonante au milieu des enfants qui battaient la mesure de leurs petites mains, entourée du chant aigu du violon sur lequel les mains bleues semblaient danser. Cela ne dura pas plus de quelques instants, le temps d'une comptine enfantine sublimée par la voix cristalline de la jeune femme.
Le chant et la danse s'arrêtèrent aussi subitement qu'ils avaient commencé. Elle salua sous les applaudissements ravis des gamins, un sourire espiègle aux lèvres. Puis, elle se dirigea vers l'auberge, affectant de ne pas remarquer l'homme qui lui avait emboité le pas. Mais sur sa gorge, le saphir de son collier avait commencé à scintiller.
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