Nous avons finalement abouti dans une caverne. Nous y avons trouvé des toiles d'araignées givrées géantes. Au vu de la taille des toiles, j'estime que les araignées doivent faire minimum la taille d'un gros chien. Ces arachnides craignent le feu et le sentent. Est-ce en raison de nos torches allumées que nous n'en avons pas aperçues une seule ? Probablement... mais je n'en ai aucune assurance.
Tout au fond de la mine, nous avons découvert un sorte de temple. Le sol de dalles est entièrement brisé mais... sans aucune trace d'éboulement ou autre cause naturelle expliquant cet état.
Et, contrairement à la grotte qui nous a menés ici, aucune trace d'araignées de givre ni de quelque vie animale que ce soit. Cela me semble hautement anormal. De plus, certains murs sont abîmés sans qu'on puisse en deviner la cause, et, dans les débris, certains semblent être des restes de mobiliers de pierre.
Les murs sont gravés de symboles, gravures, textes d'une langue que je déchiffre sans la comprendre.
Je ne pense pas qu'il s'agisse du même alphabet que l'inscription trouvée au lac. J'ai totalement oublié de la mentionner dans mon entrée précédente de ce journal mais oui, nous y avions trouvé une inscription dans une langue apparemment en rapport avc les arcanes pour lesquelles je n'ai aucune affinité. Le texte du lac disait "Le Pouvoir change de mains." Je trouve ça très cryptique et peu compréhensible. Ca manque singulièrement de contexte. Quel pouvoir ? Quelles mains ? Fichues arcanes !
Enfin, les textes de ce temple, au fond de la mine, sont en nain. Volgarme a réussi à les déchiffrer. Il a décidé que nous monterions un camp ici même et m'a demandé de recopier les textes, gravures aussi précisément que possible. Il m'en a traduit une phrase : "Les Trolls étaient ici depuis le début et se sont exilés d'eux-même."
Nous avons finalement laissé le reste du groupe étudier le temple pour partir explorer le reste de ce qui semble être un ensemble de ruines. Ces vestiges paraissent vastes et s'entendent peut-être sur des kilomètres. Les couloirs sont gigantesques aussi bien en largeur qu'en hauteur mais le sol est abîmé. Un vrombissement s'est fait entendre au dessus de nous. Y-aurait-il un étage supérieur ? Ou bien s'agit-il d'animaux logeant dans des galeries naturelles ?
Peu après les vrombissements, c'est un cri puissant, très puissant, rauque, qui a résonné. Il ressemble au cri d'un dragon des cavernes, ce qui n'est pas rassurant. Ces dragons, bien qu'incapables de voler, restent malgré tout redoutables pour des êtres tels que nous. J'ai sagement conseillé d'éviter la zone. Nous sommes arrivés dans une zone où les murs sont bruts et non maçonnés. Une partie encore plus ancienne des ruines. Est-ce les trolls qui ont creusé tout cela ? Que de questions pour l'instant sans réponse.
Nous avons observé de nouvelles inscriptions dans cette fameuse écriture des arcanes. Malheureusement Ulrik a disparu et lui seul dans le groupe savait déchiffrer cette langue. Volgarme a vitupéré pendant de longues minutes à ce sujet ce dont je ne vois pas l'intérêt car ce n'est pas ça qui va faire réapparaitre le wolkendréite. Il est probablement mort à l'heure qu'il est d'ailleurs. Mon futur employeur semble prendre ceci comme une injure personnelle. Enfin... J'ai tout de même diligemment recopié cette nouvelle inscription que je note également ici, dans mes notes personnelles :
SACHTRENA DUUHL HOEGUNDRA CHÛHR LIEZ NRÖTHO
J'en profite pour recopier également la note du rocher gelé du lac depuis les notes de Volgarme :
ISTA NAARD GOHL
J'avoue quelques doutes sur le fait de m'engager pour ce nain. Il semble ne pas avoir un grand respect pour l'intimité et la vie personnelle de ses employés. En effet, il a tenté d'exiger que j'écrive mon journal personnel en commun afin de pouvoir le relire. Alors qu'il s'agit de mon journal d'exploration personnel ! J'ai bien évidemment protesté et refusé net d'accéder à sa demande. Il a tenté d'argumenter en disant qu'il me paierait très généreusement. Je ne doute pas qu'il en ait les moyens mais ma liberté n'a pas de prix et il va falloir qu'il le comprenne et l'accepte. Il a ensuite enchaîné avec un raisonnement que je n'ai pas compris, comme quoi il me permettra de garder mon mari et mon fils chez moi. Or... chez moi, c'est extrêmement loin ! Il faudrait plusieurs mois de voyage pour que je rentre "à la maison" et je n'en ai pas l'envie pour l'instant. De plus... je ne suis pas mariée et je n'ai aucun enfant. Je n'ai d'ailleurs aucune intention de fonder une famille dans l'immédiat. Volgarme m'a ensuite parler de me payer mon logement, mais Shima m'a prévenu qu'il s'agissait vraisemblablement d'une astuce pour pouvoir me payer moins. Je préfère de toute façon choisir et payer moi même l'endroit où je loge. Et le nain me semble vraiment très contrôlant envers ses employés. Il a cependant tourné son attention sur Shima et l'a questionné sur son passé. Je n'ai rien dit mais j'ai écouté de toute mon attention. Ce ménade en armure m'impressionne et attise ma curiosité. Il semble ne même pas parler notre langue et m'a déjà dit qu'il ne se considère pas comme l'un des notres, mais comme un humain. Je ne veux pas le vexer mais sa version est complètement tirée par les moustaches. Quiconque le regarde voit bien qu'il n'est pas humain. C'est même un très beau spécimen de notre espèce, avec son pelage blanc tâcheté et épais. Shima a juste répondu froidement, sans me regarder, qu'il n'aime pas les gens qui abandonnent les autres. Cela m'a choqué. Il m'a soutenu qu'il existe des peuples qui abandonnent les leurs, même leurs petits ! J'en suis horrifiée. Si c'est ce qui lui est arrivé, alors ses géniteurs sont une honte pour notre espèce et méritent un statut de paria.
J'avais tellement de mal à croire à cette affirmation que j'en ai demandé la confirmation à Volgarme. Ce dernier m'a répondu, peiné, que c'était vrai. Il existe des gens dans ce monde prêts à abandonner leurs petits, et même... je frissonne en l'écrivant... à les vendre à des esclavagistes ! Quelles pratiques barbares ! Quelle civilisation décadente en arrive au point où certains de ces membres choisissent, ou se retrouvent contraints, à de tels actes ! Chez nous, les chatons sont pratiquement considérés comme sacrés, un don des Dieux et des Esprits. Si une famille est en difficulté, la communauté s'organise pour qu'ils aient à minima de quoi élever leurs petits. Mes propres parents ont parrainé plusieurs chatons de cette façon.
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