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16 nov. 2024

Avandra (Character Design)

 Voici le background d'un nouveau personnage que je vais jouer en rp écrit dans l'univers de Pangée.

Mon premier souvenir, c’est la route. La route qui s’ouvre et se déploie sous mes yeux. La route poussiéreuse, qui sent les fleurs et le soleil. Et les bras de ma mère, fermement enroulés autour de ma taille, forts, apaisants, rassurants. Moi qui rebondit sur ses genoux à chaque cahot du chemin, tandis qu’elle me maintient en sécurité, sur le banc de conduite du chariot. Et le rire de mon père, à côté de nous, les rênes de l’attelage dans les mains, ses yeux pétillants de malice et de joie d’être en route. Je ne dois pas avoir plus de trois ou quatre ans. Devant et derrière nous s’étire la modeste caravane à laquelle nous appartenons, petite troupe de saltimbanques.
Je suis alors trop jeune pour réaliser que les cris de joies qui nous accueillent partout où nous allons s’accompagnent de froncements de sourcils et d’une certaine méfiance envers les itinérants que nous sommes. Je mettrai du temps à comprendre ceci. Il me faudra parcourir bien des sentiers, sous le soleil et la pluie.
Mais j’ai fini par prendre conscience de ma différence. Si la plupart nous accueillaient avec joie, à l’idée d’un spectacle, certains fronçaient les sourcils en me voyant, soudainement méfiants. Mes parents, ma famille, mon clan, se dressaient en bouclier autour de moi, m’évitant, sans que je le sache, d’être en butte aux insultes ou à pire. Un jour, un seul, cette surveillance a failli. Ma faute, vraiment. A sept ans, qu’est ce que l’on comprend à tout ça ; quand on grandit entourée de rires et de bienveillance, avec l’habitude de côtoyer des adultes indulgents. La surveillance continuelle m’agaçait. J’ai réussi à me faufiler et m’éclipser. Je voulais juste aller voir la course. Juste regarder. J’ai croisé la mauvaise route, pris le mauvais embranchement ce jour-là. Une leçon fut apprise, gravée dans ma chair sous la forme d’une longue cicatrice, serpentant de mon dos jusqu’à mon flanc droit.
Des gens plus charitables que les autres, qui s’excusaient presque de ne pas avoir pu faire plus, m’ont ramené à la caravane, à moitié assommée, tremblante de peur et de douleur, d’incompréhension aussi.
J’ai compris, réellement, ce jour-là, que mon apparence, à laquelle les miens n’accordaient aucune importance, était inhabituelle. J’ai appris qu’il me faudrait toujours rester prudente, que je ne devais accorder ma confiance qu’avec précaution.
Mais la blessure a guéri, et la route est si belle, le monde si plein de charme et empli de chants et de spectacles que nous offre la nature. Je refuse de me gâcher la vie parce que ma tête, surmontée de deux cornes torsadées, mes yeux noirs et comme emplis d’étoiles, ma peau bleue, si sombre comme un ciel nocturne, ne revient pas à certaines personnes bas du front.
On a découvert que j’avais certaines aptitudes et, bien qu’inquiets, les miens n’ont pas eu d’autres choix que de m’envoyer étudier au loin, à l’Akadama Vox, en Kar’Berial. Inquiets, mais fiers malgré tout. Là-bas, j’ai étudié, et étudié, et étudié encore. Je me suis fait quelques amis, Khezim, Barth, Isanya. Quelques inimitiées y sont nées également, certains ne supportant pas qu’une tieffeline ne les surpasse dans un domaine ou l’autre. Où que l’on aille, où que l’on soit, certaines personnes n’aiment pas les gens comme moi, ou même tout être un peu trop différent…
Ma famille, mon clan, ne manquait jamais de venir me voir quand la route les menait à proximité de l’Akadama. Et évidemment, toutes ces années, elle les y a menées bien plus souvent que la normale.
J’ai gardé mon esprit indépendant, rongeant mon frein, attendant, piaffant, et enfin, enfin le jour où j’ai reçu mon insigne, le jour où j’ai retrouvé ma liberté. Enfin, la route me tendait de nouveau les bras. Mes proches avaient compris avant moi que je ne repartirais pas à leurs côtés. Pas tout de suite. Avant cela, je dois faire mes propres découvertes, créer mes propres spectacles, trouver ma propre voie. Je le dois pour elle, que je ne mérite pourtant pas, quoi qu’elle en dise. Quand on est une tieffeline d'origine modeste, on ne fraie pas avec certains cercles, pas avant d’avoir fait la preuve de sa valeur en tout cas.
Mais ils étaient là, tous, les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres, des chants plein la gorge et des danses plein le corps. Ils étaient là pour mon envol. Même elle, discrètement dissimulée, ravalant ses larmes pour ne pas teinter ma joie de voir la route s’ouvrir de nouveau devant moi.
Le monde est beau et il me tend les bras. Le ciel est vaste ; la route, infinie. Ma vie m’attend. Et je reviendrais la chercher, quand je serai digne d’elle.


9 mai 2024

Hohrrhh (mercredi character design 50)


 (l'image était sur artstation mais le lien que j'avais est cassé et je ne retrouve plus le nom de l'artiste. :( )

Hohrrhh était fatigué. Et il commençait à en avoir franchement marre. Certes, les vivas de la foule à chacune de ses victoires dans l'arène, ce n'était pas déplaisant. Ça restait tout de même assez flatteur quoi. Mais bon… des combats, des combats, encore des combats… Le géant à la tresse rousse s'ennuyait. Rumhn, le gestionnaire de l'arène, se frottait les mains, lui. Hohrrhh était l'attraction vedette de la ville. Encore que dernièrement… ça se tassait un peu. Peut être que les gens se lassaient également de le voir vaincre à répétition. Hohrrh soupira. En plus, Rumhn n'était même pas fichu de prononcer correctement son prénom… chaque jour c'était pareil. Le géant grinçait des dents en l'entendant annoncer les combats avec un faux accent des montagnes noires. Le public n'y connaissait rien alors ça faisait illusion. Mais lui, Hohrrhh, véritable géant des montagnes, n'en pouvait plus de cet accent tonique placé au mauvais endroit, du h aspiré oublié et des r maladroitement roulés.

Depuis peu, il échangeait des nouvelles par lettres interposées avec une adorable grand-mère, Jacqueline. Il avait fait sa connaissance à la mercerie. Habituellement le géant se faisait livrer ses pelotes de laine chatoyantes anonymement (à la demande du Rumhn). Soit-disant qu'un combattant qui tricote ça ne fait pas sérieux… Mais franchement, c'était un loisir comme un autre et il ne pouvait pas passer tout son temps à fracasser des crânes et à briser des mâchoires enfin ! Déjà parce qu'il serait très vite arrivé à court d'adversaires… Et puis quoi, pourquoi il n'aurait pas eu le droit à une certaine sensibilité lui ? Parce qu'il était gladiateur ? Parce que c'était un géant ? Tout ça ce n'était que des préjugés stupides. Bref, il était tombé en rade de laine et avait dû en catastrophe aller au magasin. Et là il avait fait la connaissance de Jacqueline avec qui il s'était vite bien entendu.
Elle l'acceptait comme il était, sans jugement. Il aurait aimé parié sur le nombre de personnes dans le public qui le pensaient analphabète… Il se serait fait un joli pactole.

Hohrrhh rêvassa quelques minutes au petit cottage qu'il pourrait s'acheter s'il en avait les moyens. Un jour peut-être… Il imaginait une charmante bicoque toute en hauteur (Il fallait qu'il y soit à l'aise, du haut de ses 3 mètres 36), avec plein de fenêtres aux volets bleus et rouges, des jardinières pleines de plantes en fleurs, un petit sentier de gravier qui mènerait du chemin à l'entrée. À l'arrière, un grand potager et des prairies pour garder du bétail. C'est qu'on a besoin de bien manger quand on est un géant !
Il aurait bien aimé avoir un chat également. En plus, il s'agissait d'un animal utile pour éviter les souris. Hohrrh détestait les souris et autres petits rongeurs. Il aurait pu inviter Jacqueline à venir boire un thé dans d'adorables tasses de porcelaines décorées d'oiseaux ou de fleurs multicolores. Jacqueline le comprenait, elle ! Elle n'avait pas trouvé ça bizarre du tout qu'il tricote. Elle lui avait même déjà envoyé différents modèles de bonnets, mitaines et autres écharpes. Elle l'avait invité à venir chez elle mais il ne pouvait pas passer la porte sans défoncer le plafond. Cependant sa nouvelle amie n'avait pas été découragée pour si peu et ils avaient fini par s'installer dans le jardin, lui assis par terre et elle confortablement installée dans 1 chaise à bascule. Voilà ce qu'il faudrait qu'il ai dans sa maison : une chaise à bascule pour quand Jacqueline viendrait le voir. Et une bibliothèque ! Il adorait la poésie, surtout les poèmes centauriens de la deuxième moitié du treizième siècle. Il en avait toujours les larmes aux yeux. Mais Rhumhn se fichait bien de tout ça et même lui interdisait formellement d'en parler.
Il grommelait régulièrement "Un géant barbare lettré et poète…. J'pensais avoir tout vu dans ce métier mais celle-là… on me l'avait encore jamais faite ! Tu parles d'une blague… C'est pas sérieux tout ça, j'vous jure…" Hohrrhh avait été très vexé que Rhumhn ne soit pas plus content que ça de l'écharpe qu'il lui avait offerte. Ça lui avait quand même pris
trois mois pour la tricoter ! Quel ingrat ! Le géant sortit de sa rêverie. Son regard se fit plus ferme. Sa décision était prise. Il allait économiser autant que possible et dès qu'il aurait assez pour s'acheter sa maison et avoir encore après ça un pécule suffisant pour une petite vie confortable, à lui la retraite !

Il avait hâte d'annoncer sa nouvelle résolution à Jacqueline. Il était sûr qu'elle l'encouragerait.

19 mars 2024

Défi 10 nuances de couleurs

 Un nouveau petit texte (ça fait super longtemps) avec un défi proposé par un ami : écrire un texte comportant minimum 10 couleurs ou nuances de couleurs.
Le mien dépasse les 20 couleurs et nuances de couleurs. Défi relevé donc. ^^

Les portes s’ouvrirent, laissant la lumière inonder son visage. Ebloui, il fut forcé de plisser les paupières quelques secondes, avant de s’avancer dans le grand hall. La vision qui l’attendait était à couper le souffler. Les candélabres jetaient une lumière vive, dorée, légèrement vacillantes sur l’assemblée. Le parquet avait la couleur chaude du miel et resplendissait. Deux escaliers massifs de pierre grises sombres encadraient la pièce,leurs rambardes de marbre blanc, veiné d’un gris métallique leur donnaient une marque de noblesse et un épais tapis carmin atténuait le coté austère des marches de granit. Autour du nouvel arrivant, les silhouettes se pressaient vers la salle de danse, l’entrainant dans leur mouvement. Tout le monde était dans ses plus beaux atours. Lui-même avait revêtu un élégant costume châtaigne sur une élégante chemise beige ornée de délicates broderies. Ayant réussi à se saisir d’un verre sur le plateau d’un serviteur déambulant parmi les convives, il prit le temps d’admirer le spectacle. Au milieu de la piste, une petite dizaine de couples tournoyaient au rythme de l’orchestre installé à proximité. Des robes d’azur et de pourpre, de topaze et de cyan virevoltaient au ras du sol. Les femmes arboraient leurs plus beaux bijoux, collier d’améthyste d’un violet profond, boucles vert émeraude scintillantes, bracelets d’or et d’argent. Les hommes n’étaient pas en reste et, chacun à sa façon, se pavanaient comme autant de paon faisant la roue. Redingotes bleu nuit, grise ou même jaune paille pour le plus ambitieux, chaussures de cuir noire brillantes sous la lumière des bougies, ou marron plus sobre, et tous arboraient une touche de couleur : qui une lavallière rouge vif, qui un mouchoir d’un blanc étincelant qui dépassait d’une poche de poitrine, d’autres des bagues aux lourds rubis écarlates ou saphirs d’un bleu aussi profond que l’océan lui-même. Il eut un petit rire de gorge. La soirée s’annonçait délicieuse.

31 oct. 2023

31. Feu (Inktober 2023)

 

Mon regard se perd dans les flammes qui s'échappent de ce vieux conteneur métallique. Une épaisse fumée noire s'en dégage, décorée de quelques braises et étincelles virevoltantes. Je me laisse aller contre la vieille poutre piquetée de rouille dans mon dos. L'épuisement me gagne. A coté de moi, Jeff tisonne le feu, Pat prépare un rata avec ce qu'on a en stock. Ca sera probablement dégueulasse, comme d'habitude, comme tout ce qu'on peut manger dans ces foutues Terres Désolées... Mais ça nourrit, c'est tout ce qui compte. Son fusil à la main, Ann surveille les alentours tout en fredonnant une vieille mélodie de sa voix écorchées.
Je laisse ma tête basculer en arrière, contre la poutre, les paupières mi-closes.
Pour ce soir, nous sommes en sécurité. J'espère.